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S'inspirer des pratiques alimentaires des hommes de la Préhistoire, c'est le principe du régime paléo (également appelé régime paléolithique ou régime ancestral). Et finalement, manger comme les chasseurs-cueilleurs du paléolithique ne manque pas de vertus.

Pour mener à bien un régime paléo, il faut inclure une bonne dose de protéines animales et de végétaux. Les repas peuvent donc inclure :

  • de la viande maigre,
  • du poisson,
  • des fruits de mer,
  • des œufs,
  • des fruits et légumes,
  • des huiles végétales non transformées (huile de colza, d'olive ou de noix)
  • des oléagineux (amandes, noisettes, noix...).

Néanmoins, un grand nombre d'aliments doivent être exclus. C'est le cas de tout ce qui n'était pas consommé par nos ancêtres du paléolithique :

  • les céréales (blé, riz, maïs...),
  • les légumineuses (lentilles, haricots, fèves, pois...),
  • les produits laitiers,
  • les produits sucrés, transformés et en conserve (plats cuisinés, pizzas, sauces, viennoiseries, barres chocolatées...).

Le sel doit également être limité, mais les plats peuvent être relevés par le biais d'épices, de fines herbes et d'aromates.

Si adopter le régime paléo à la lettre paraît aujourd'hui difficile, il est toutefois possible de s'en rapprocher. De fait, nos habitudes de vie ont bien changé depuis l'ère préhistorique ! L'avènement des produits céréaliers, laitiers et industrialisés modifie la donne pour les consommateurs. Par ailleurs, supprimer un grand nombre de produits de son alimentation n'est pas sans risques pour la santé. Pour rappel, il est essentiel d'adopter une alimentation la plus variée possible pour éviter le risque de carences nutritionnelles.

Les bienfaits du régime paléo

Selon les adeptes du paléo, ce régime serait parfaitement adapté à nos besoins physiologiques, car il contribuerait à ce que notre organisme fonctionne de façon optimale. En effet, il permettrait d'être en pleine possession de nos capacités physiques, psychiques et intellectuelles. Amélioration des défenses immunitaires, des fonctions digestives, de la peau... les bienfaits du mode de vie « paléo » sont variables et ils diffèrent selon les personnes qui le suivent !

Autre bonne nouvelle : le régime paléo peut contribuer à la perte de poids dans la mesure où les féculents et les aliments ultra-transformés sont bannis. "Diminuer, voire éliminer, les sucres rapides contenus notamment dans les aliments industriels peut aider à la perte de poids chez les personnes qui avaient pour habitude d'en consommer beaucoup", indique auprès de Medisite Lamia Zinaï, diététicienne et micronutritionniste au Centre médical Mirabeau à Aix-en-Provence. Bien entendu, pour maintenir cette perte de poids, il faut l'associer à la pratique d'une activité physique régulière.

Enfin, la diète paléo est particulièrement prisée des sportifs. Riche en protéines, elle permet de renforcer la masse musculaire et donc, d’avoir un métabolisme plus actif. Ce qui améliore les performances et permet de gagner en énergie. "Le mode de vie des chasseurs-cueilleurs (dépense énergétique, phases d’éveil/sommeil, variations hormonales...) du paléolithique est très différent du nôtre", révèle la diététicienne. "Néanmoins, il faut souligner que le régime paléo reste intéressant à certains égards. La consommation de fruits et légumes frais (riches en vitamines, fibres, antioxydants), d'huiles non-transformées et d'oléagineux riches en oméga-3 est notamment recommandée."

Or, selon Lamia Zinaï, ce régime n’est pas sans risques. "Il apporte une quantité très importante de protéines susceptibles de fatiguer les reins (jusqu’à 35 % des apports nutritionnels contre 10-12 % conseillés pour la population générale). Il ne peut donc pas être adapté à l'ensemble de la population. Il faut notamment éviter de le pratiquer lors d'une grossesse, chez l'enfant ou la personne âgée", recommande la spécialiste.

"Le régime paléo a amélioré ma santé intestinale et hormonale"

"J'ai commencé le régime paléo en 2010. Au début, je cherchais d’abord à perdre du poids, puis je voulais aussi améliorer ma santé, car je souffrais du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Il s’agit d’une maladie hormonale qui entraîne notamment des troubles de la fertilité. Après un voyage en Amérique du Sud, j'avais également des troubles intestinaux (syndrome de l’intestin irritable, SII) liés à un parasite que j'avais contracté sur place.

Mais très vite, j'ai adopté le régime paléo pour bénéficier d'un bien-être général. J’ai commencé à manger des produits bruts, c’est-à-dire non transformés par les industriels, des fruits et légumes de saison, de bonnes graisses, à apprendre à cuisiner la viande... Et ces modifications de mon mode de vie alimentaire m'ont fait le plus grand bien. En l'espace de trois mois, ma santé intestinale et hormonale, liée au SOPK, s'est améliorée. Pour cause, j'ai pu concevoir un enfant sans difficulté !

Mon humeur s'est aussi améliorée et le régime paléo m'a également aidée à ne plus avoir certaines intolérances alimentaires. Cela aide également à réguler la glycémie (taux de sucre dans le sang) et à diminuer l'inflammation de l'organisme. Aujourd'hui, je pratique ce régime de façon moins stricte. J'ai réintroduit du riz, des pommes de terre ou des aliments sucrés. Il m’arrive même de préparer des biscuits et des gâteaux "maison". Je consomme également des fromages de qualité, comme du chèvre, le tout pour mon plus grand bien !", raconte Aglaée Jacob, auteure du livre "Je me mets au paléo", Thierry Souccar éditions.

L'avis de Lamia Zinaï, diététicienne et micronutritionniste :

"En excluant des aliments transformés et en diminuant les apports sucrés, le régime paléo a permis de réduire l’inflammation de l’organisme. Ce qui peut avoir un effet bénéfique sur le poids, mais aussi sur certaines maladies telles que le SOPK ou les troubles intestinaux. Pour Aglaée, le régime paléo a été un levier. Un premier stade pour évoluer vers une alimentation à base de produits sains et pour se tourner vers une pratique alimentaire moins strict, de type méditerranéen (variée, riche en fibres, en vitamines et en oméga-3 et glucides complexes), dont les bénéfices ne sont plus à prouver sur la santé."

"Grâce au régime paléo, je me sentais beaucoup moins fatigué"

"Sportif de haut niveau en badminton, en 2016, j’ai décidé de commencer le régime paléo pendant plusieurs mois. J’ai entendu parler du paléo grâce à mes entraîneurs, car dans le milieu du sport, on parle beaucoup nutrition. J’ai donc tenté l’expérience pour me sentir mieux sur le terrain et pour avoir plus d'énergie. Je voulais aussi voir si ce type d'alimentation pouvait diminuer mes blessures liées au sport et améliorer mes performances.

Mon petit-déjeuner était généralement composé d'œufs brouillés, de blancs de poulet ou de dinde, de tomates cerise et d'un avocat. À midi, mon assiette comportait des légumes et de la viande. Je faisais toutefois une entorse au régime paléo, car je cuisinais du riz et des pommes de terre pour combler ma faim ! Et je ne m'interdisais pas le lait de chèvre. Entre les repas, je prenais des graines, des noix et des amandes.

Les deux premières semaines ont été compliquées. Il fallait que mon corps s'habitue à ce nouveau régime alimentaire. Mais, dès les semaines suivantes, j'ai ressenti des bienfaits significatifs : je me sentais mieux dans mon corps et dans ma tête. J'étais beaucoup moins fatigué et j'étais toujours motivé pour aller m'entraîner, même quand je me levais très tôt le matin. Autre changement : je n'avais plus besoin de faire de siestes dans la journée. Mon humeur était meilleure.

Aujourd'hui, je fais des "cures de paléo" et le reste du temps, je mange de tout. L'inconvénient du régime paléo est qu'il nécessite un budget important, car la viande, les fruits et légumes coûtent cher. Par ailleurs, il n'est pas facile de le suivre à la lettre lorsque l'on est invité chez des amis et que l'on a une vie sociale bien remplie !", confie Jordan.

L'avis de Lamia Zinaï, diététicienne et micronutritionniste :

"Il est évident que cette alimentation riche en fruits et légumes et en oléagineux répond aux besoins en vitamines et antioxydants qui sont majorés chez les sportifs de haut niveau. Le régime paléo permet également d'augmenter la ration quotidienne en protéines de qualité, ce qui permet aux sportifs d'augmenter leur masse musculaire. Néanmoins, Jordan a raison d'y associer des féculents. Ces nutriments sont notamment essentiels pour améliorer les performances d’endurance."

"Finit l'acné, la transpiration excessive et les maux de tête !"

"A la suite de la découverte de mon cancer du sein, j'ai décidé d'adopter un régime alimentaire anti-inflammatoire afin de maximiser mes chances de guérison. J'ai rapidement constaté une nette amélioration de mon état de santé général. J'ai donc décidé de faire du régime paléo, mon alimentation à vie.

Le matin, je mange très peu : quelques amandes et crudités. Le midi, je mange une grande salade colorée. Elle peut être composée (cela varie tous les jours) de salade verte, d'épinards, de conhécombre, de poivrons, de carottes, de betterave rouge, de radis, de fenouil, de céleri, de céleri-rave, de chou-fleur, ainsi que de différentes graines. Pour accompagner cette salade, il y a toujours une portion de protéines. Selon l'envie du jour, j’y rajoute des œufs, du poisson ou encore du poulet. Le soir, je mange chaud : des légumes avec une viande ou un poisson. Cela peut être un curry de légumes, des spaghettis de courgettes, des légumes au four, des steaks de chou-fleur...

Les bienfaits que j'ai constatés chez moi et chez mon mari sont nombreux : augmentation de l'énergie, disparition des problèmes de peau (acné), de la transpiration excessive, des maux de tête à répétition et une perte de poids. Autre atout non-négligeable : on me demande souvent si je suis partie récemment en vacances, car j'ai bonne mine !", livre Jessica, auteure du site Madame Paléo.

L'avis de Lamia Zinaï, diététicienne et micronutritionniste :

"Le régime paléo permet d'éviter les "yoyo glycémiques" et les pics d'insuline résultant de la consommation de produits sucrés. Cela réduit notablement l'inflammation et économise de l’énergie pour l’organisme. C’est pour cette raison qu’on se sent plus en forme. Encore une fois, nous retrouvons tous les bénéfices d’une alimentation variée, colorée et riche en antioxydants sur la santé globale, ce qui améliore la qualité de la peau, l’équilibre hormonal et le moral d’acier."

Sources

Merci à Lamia Zinaï, diététicienne et micronutritionniste au Centre médical Mirabeau à Aix-en-Provence

Merci à Aglaée Jacob, auteure du livre "Je me mets au paléo", à Jordan et à Jessica, auteure du site Madame Paléo pour leur témoignage

https://madame-paleo.com

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