Définition

Le cancer du sein correspond à la multiplication de cellules anormales dans le sein. Celles-ci peuvent facilement se disséminer par voie lymphatique et provoquer des métastases ganglionnaires, puis à distance.
À noter : les hommes sont également susceptibles d’être atteints de cancer du sein. Un pour cent des cas sont des hommes.

Chez la femme, le cancer peut revêtir plusieurs types différents :

  • Le carcinome canalaire in situ : il s’agit d’un cancer non invasif. C’est le cancer du sein le plus fréquent. Il se forme aux dépens des canaux galactophores (structures tubulaires qui conduisent le lait excrété par les glandes mammaires, des lobules mammaires au mamelon). Le pronostic de ce cancer est très souvent favorable et sa guérison est obtenue dans la plupart des cas s’il est dépisté suffisamment tôt, grâce à la mammographie. S’il n’est pas dépisté assez tôt, il peut devenir invasif.
  • Le carcinome canalaire : ce cancer se développe aux dépens des canaux de lactation. Il s’agit d’un cancer invasif, c’est-à-dire susceptible de provoquer des métastases.
  • Le carcinome lobulaire : ce cancer infiltrant (les cellules tumorales, d'abord limitées à un type de tissu organique, envahissent les tissus voisins) se développe aux dépens des lobules (petites parties constituant un lobe) et se disséminent dans les tissus avoisinants.
  • Le carcinome inflammatoire : ce cancer se manifeste par un aspect très inflammatoire du sein, qui devient rouge, oedematié (siège d'un œdème) et chaud. C’est un cancer à progression rapide et dont le pronostic est sombre.
  • Les carcinomes médullaires, mucineux, tubulaires et papillaires sont plus rares.
  • La Maladie de Paget du mamelon est un cancer rare qui se manifeste par une petite plaie chronique du mamelon qui ne cicatrise pas pas.

Photo : imagerie médicale d'un cancer du sein

Chez la femme, le cancer peut revêtir plusieurs types différents :© Creative Commons

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Chiffres

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Son incidence progresse encore, mais son taux de mortalité diminue en raison du dépistage organisé et des progrès en matière de traitement.

On estime qu’une femme sur 9 sera atteinte d’un cancer du sein au cours de sa vie et 1 femme sur 27 décèdera de son cancer.

Il survient plus souvent après 50 ans, mais peut survenir plus tôt dans la vie dans les formes familiales. Le taux de survie à 5 ans se situe entre 80 et 90% en fonction du type de cancer et de son extension au moment du diagnostic.

Le cancer du sein est le plus fréquent en 2020 

Selon un rapport réalisé par la Société américaine contre le cancer (ACS) et du Centre international de recherche sur le cancer, en 2020, le cancer du sein est devenu le cancer le plus courant avec 2,3 millions de cas diagnostiqués (11,7 %), suivi du cancer du poumon (11,4%), du cancer colorectal (10 %), de la prostate (7,3 %) et de l'estomac (5,6 %). Il est en forte augmentation en Afrique et en Asie, notamment à cause de la modification du mode de vie (obésité, inactivité physique, grossesse tardive, baisse de l'allaitement...).

En termes de mortalité, selon le rapport, c'est toutefois le cancer du poumon qui reste le plus meurtrier avec 1,8 million de décès en 2020 (18%), suivi du cancer colorectal (9,4%), du foie (8,3%), de l'estomac (7,7%) et du sein chez la femme (6,9%).  S'il représente 2,3 millions de cas en 2020, soit le cancer le plus courant, le cancer du sein a causé 693 100 décès sur les 9,9 millions de morts du cancer dans le monde. 

Symptômes

Au début de son évolution, le cancer du sein passe inaperçu. Lorsqu’il se développe les symptômes peuvent être les suivants :

  • Une grosseur au sein, retrouvée à l’auto-palpation.
  • Des écoulements au niveau du mamelon.
  • Une rétraction du mamelon.
  • Un aspect peau d’orange au niveau du sein.
  • Un changement de grosseur ou de la forme d’un sein.
  • La perception d’un ganglion axillaire (de l'aisselle) persistant.

Masse au niveau des sein : quand consulter ?

Mon conseil de médecin généraliste :

"Certains facteurs peuvent modifier l’apparence des seins comme les cycles menstruels, la présence de kystes. Toutes les masses palpées sont majoritairement bénignes mais doivent être explorées."

Causes

La principale cause de cancer du sein est une mutation génétique, transmise d’une génération à l’autre ou acquise au cours de la vie, par l’exposition à des radiations ou produits chimiques, par exemple. Les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 exposent les femmes au cancer du sein à un âge précoce. En dehors des mutations génétiques, il n’existe pas de réelles causes de cancer du sein, mais plutôt des facteurs de risque.

Photo : gène BRCA1

Causes© Creative Commons

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Découverte du gène à l'origine de la propagation des métastases 

C'est une découverte majeure pour comprendre les causes de la propagation du cancer du sein. Alors que l'on célébrait ce jeudi 4 février la journée mondiale de lutte contre le cancer, des chercheurs taïwanais révèlent dans une étude publiée dans la revue Proceedings National Academy of Science qu'ils auraient découvert le gène qui participerait à la progression des métastases du cancer du sein. 

Une découverte majeure quand on sait que les métastases sont la cause majeure des décès chez les patients atteints d'un cancer. Comme le rapporte Futura Santé, qui relaie l'étude, les variations de l'expression d'un gène déjà connu, nommé gène desmogléine 2 ou DGS2, auraient un rôle majeur dans ce processus.

Jusqu'à présent, on savait peu pourquoi les cellules tumorales d'un cancer migraient soudainement dans le système sanguin, propageant le cancer à d'autres organes. Les chercheurs taïwanais ont analysé les cellules métastatiques et constaté qu'elles avaient un niveau plus élevé du gène DGS2 par rapport aux autres cellules tumorales. Les scientifiques ont ensuite désactivé l'expression de ce gène chez certaines souris et ont regardé ce qu'il se passait au niveau de la taille de la tumeur, du nombre de cellules tumorales circulantes et des nodules pulmonaires chez des souris immunodéprimées auxquelles on avait préalablement injecté des cellules tumorales DGS2+ ou DGS2-.

Plus de métastases et des tumeurs plus grosses

Résultat, les souris dont le gène DGS2 est toujours actif présentent plus de métastases au niveau des poumons. Les scientifiques ont aussi constaté une présence cinq fois plus importante de clusters de cellules tumorales circulantes, c'est-à-dire de métastases, chez ce même groupe que dans le groupe où le gène DGS2 a été désactivé. Les scientifiques ont aussi observé que l'expression du DGS2 augmentait la taille de la tumeur du site primaire, en l'occurrence, ici, du sein.

À l'inverse, désactiver ce gène entraîne une diminution de la capacité de migration des cellules cancéreuses. La possibilité d'utiliser le DSG2 comme cible thérapeutique contre le cancer est prometteuse pour la poursuite des travaux pour inhiber les métastases. Un véritable espoir dans le traitement des cancers du sein si on parvenait à empêcher la propagation des métastases du cancer du sein.

Facteurs de risques

Un cancer du sein peut se développer sans cause ni facteur de risque. Il existe cependant des facteurs de risques modifiables, augmentant l’incidence du cancer du sein :

  • Le surpoids et l’obésité après la ménopause : une prise de poids de 20 kg double le risque de développer un cancer du sein.
  • La sédentarité : moins de 3 heures d’exercice physique par semaine expose au risque de cancer du sein.
  • La consommation d’alcool.
  • L’hormonothérapie substitutive à la ménopause, utilisée pendant plus de 5 ans, comportant une association œstrogènes-progestérone.
  • La pilule contraceptive, utilisée pendant plus de 4 ans.
  • L’exposition à des produits chimiques répétée.

Cancer du sein : les sels d'aluminium des déodorants responsables ?

Les déodorants une nouvelle fois dans le viseur. Des scientifiques appellent à l’interdiction des sels d’aluminium dans les déodorants. Dans une nouvelle étude publiée dans le International Journal of Molecular Sciences, des chercheurs suisses ont démontré que cellules, y compris celles de la glande mammaire, qui sont exposées aux sels d’aluminium "assimilent ce métal rapidement".  

Dans cette étude, les chercheurs du laboratoire suisse de Cancérogenèse Environnementale de la Fondation des Grangettes et de l'université d'Oxford ont révélé que "dans les 24 heures qui suivent, une instabilité génomique apparaît sous forme d’une altération dans la structure et le nombre des chromosomes". Les résultats de l’étude confirment donc le potentiel cancérigène de l’aluminium sur les cellules mammaires. L’étude révèle en effet que "l'aluminium pénètre dans les cellules mammaires et déstabilise la structure et le nombre des chromosomes", ce qui peut entraîner des cancers du sein.

Le microbiote intestinal peut être en cause

Une bactérie présente dans le côlon et couramment associée au développement de la colite et du cancer du côlon, pourrait également jouer un rôle dans le développement de certains cancers du sein, révèle une étude menée par des chercheurs du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center and its Bloomberg~Kimmel Institute for Cancer Immunotherapy. Les cellules du tissu mammaire exposées à cette toxine conservent une mémoire à long terme, ce qui augmente le risque de développer la maladie.

Les microbes en question sont appelés Bacteroides fragilis entérotoxinogènes. Elles ne représentent que 1 à 2 % des bactéries fécales cultivables, mais on les retrouve chez près de 80 % des enfants et des adultes. 

"Malgré de multiples facteurs de risque établis pour le cancer du sein, tels que l'âge, les changements génétiques, la radiothérapie et les antécédents familiaux, un grand nombre de cancers du sein surviennent chez des femmes qui ne présentent aucun de ces facteurs, ce qui souligne la nécessité de regarder au-delà. Notre étude suggère l'existence d'un autre facteur de risque, qui est le microbiome. Si votre microbiome est perturbé ou si vous hébergez des bactéries toxigènes avec une fonction oncogène, cela pourrait être considéré comme un facteur de risque supplémentaire de cancer du sein", détaille le Pr Dipali Sharma, professeur d'oncologie et auteur de l'étude. 

Cancer du sein : la pollution augmente bien les risques

L'exposition à la pollution augmente bien les risques de cancer du sein. Une nouvelle étude française vient de révéler que l’exposition à cinq polluants de l’air semble bel et bien associée à un risque accru de cancers du sein. Il s’agit de la première étude de grande envergure réalisée sur 22 ans qui analyse dans le détail l’effet respectif de 8 polluants sur le risque de cancer du sein.

Elle révèle par exemple que jusqu’à 9 % des cancers du sein pourraient être évités en France, si les femmes étaient exposées à des taux de dioxyde d’azote inférieurs au seuil actuel recommandé par l’OMS.

Après avoir analysé les niveaux de pollution de l’air dans l’Hexagone, les chercheurs ont découvert que 5 polluants atmosphériques étaient associés à une augmentation du cancer du sein. Les scientifiques ont en effet démontré un lien entre "l’exposition chronique à faible dose" à ces polluants et le risque de développer un cancer du sein. Il s’agit notamment du dioxyde d’azote, émis principalement par les gaz d’échappement des véhicules, des particules PM10 produites par le chauffage ou le transport routier et du Benzo[a]pyrène que l’on retrouve dans l'environnement des raffineries de pétrole, la fumée de cigarette ou lors de la combustion de tous les combustibles fossiles.

Retrouvez dans le détail les pourcentages de risques en fonction de ces 5 polluants :

  •  Dioxyde d’azote (NO2) : une augmentation de 17,8 µg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 9 % du risque de cancer du sein
  • Particule (PM10) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à une augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 8 %
  • Particule (PM2.5) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 13 %
  • Benzo[a]pyrène (BaP) : une augmentation de 1,42 ng/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 15 % du risque de cancer du sein
  • Polychlorobiphényles (PCB153) : une augmentation de 55 pg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 19 % du risque de cancer du sein

Comme le rappelle le communiqué du centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard, ces conclusions suggèrent que "la réduction des concentrations des polluants de l’air en France a le potentiel de contribuer à la prévention du cancer du sein"

Le diabète de type 2 augmente les risques de cancer du sein

Selon une étude publiée le 24 janvier 2023 dans la revue Diabetologia, le diabète de type 2 pourrait augmenter le risque de développer un cancer du sein. L’étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Leicester au Royaume-Uni. 

Pour en arriver à ce constat, les chercheurs ont observé les données de près de 137 800 femmes âgées de 35 ans et plus, souffrant d’un diabète de type 2. Ils ont découvert que le risque de mourir d’un cancer du sein augmentait de 4,1% par an chez les jeunes femmes atteintes de diabète.

De manière générale, la mortalité pour un cancer du sein est de 9% supérieure chez les personnes atteintes de diabète de type 2. D’autres cancers sont également associés à cette pathologie. Ainsi, les risques de développer un cancer colorectal, du foie, du pancréas ou encore de l’endomètre augmentent de 18% chez les diabétiques.  

Ainsi, les chercheurs recommandent aux femmes ayant un diabète de type 2 de se faire dépister plus précocement.

Personnes à risque

Certaines personnes sont plus à risque de développer un cancer du sein. Ces risques sont non modifiables. Ces sujets doivent donc bénéficier d’un dépistage précoce et de mesures préventives adaptées.
Ces critères de risque sont :

  • Le sexe féminin, puisque 99% du cancer du sein touche les femmes.
  • L’âge : plus de 80% des cas surviennent après 50 ans, sauf dans les formes familiales.
  • Les antécédents familiaux de cancer du sein : les femmes ayant une mère, une grand-mère, une sœur, une tante ou une fille ayant eu un cancer du sein doivent se faire dépister régulièrement. Il s’agit d’une anomalie génétique portée par les gènes BRCA1 et BRCA2.
  • Un antécédent personnel de cancer du sein augmente le risque d’en développer un second.
  • Être porteuse d’une lésion à risque au sein comme un carcinome in situ ou une hyperplasie épithéliale intra-canalaire atypique.
  • La nulliparité (le fait de ne pas avoir eu d'enfant) ou les grossesses tardives, c’est-à-dire après 35 ans.
  • L’exposition accrue aux œstrogènes naturels, c’est-à-dire une arrivée des règles avant l’âge de 12 ans et une ménopause tardive.  

Par ailleurs, d’après une étude parue le 24 janvier 2023 dans la revue scientifique Diabetologia, les femmes souffrant d’un diabète de type 2 (DT2) ont un risque de mourir d’un cancer du sein supérieur de 9% par rapport à la population générale. Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont observé pendant 20 ans une cohorte de plus de 130 000 personnes de 35 ans et plus. Toutes souffraient d’un DT2. Ils ont ainsi analysé le taux de mort par cancer des volontaires tout en tenant compte de leur âge, genre, origine, statut socio-économique, poids et consommation de tabac.

"Nos résultats montrent que le fardeau du cancer chez les personnes atteintes de DT2, en particulier chez les personnes âgées, est croissant. Ils mettent en évidence la nécessité de donner la priorité à la prévention du cancer, en particulier pour les cancers colorectal, pancréatique et de l'endomètre, dont les taux de mortalité étaient sensiblement plus élevés chez les personnes atteintes de DT2 que dans la population générale", a réagi dans un communiqué le docteur en épidémiologie Suping Ling, l’un des auteurs de l'étude.

Durée

Plutôt que de durée, on parle de pronostic (cf plus bas).

Contagion

Le cancer mammaire n'est pas contagieux.

Dépistage

Le dépistage organisé

Le dépistage organisé par les autorités sanitaire invite les femmes de 50 à 75 ans à réaliser une mammographie tous les deux ans, intégralement prise en charge par la Sécurité sociale. Cette mammographie fait l’objet d’une double lecture. Des anomalies peuvent être détectées très précocement et ce dépistage organisé a permis de diminuer significativement le taux de mortalité par cancer du sein.

Photo : mammographie

Le dépistage organisé© Istock

L’autopalpation des seins

La palpation des seins systématique par un gynécologue au cours des consultations fait également partie du dépistage du cancer du sein. L’autopalpation est alors enseignée à la patiente afin qu’elle puisse détecter elle-même une éventuelle anomalie mammaire.

Mon conseil de médecin généraliste pour s'autopalper les seins :

"L’autopalpation des seins s’effectue en position debout, devant un miroir. L’inspection de l’état cutané et du mamelon constitue la première étape. Puis, il faut lever un bras et avec 3 doigts de l'autre main, effectuer des petits cercles à la recherche d'une masse. Il ne faut jamais chercher une masse en pressant le sein entre 2 doigts car l’effet de 'masse' sera ressenti alors qu’il s’agit des glandes mammaires. Il est également nécessaire de vérifier l’absence d’écoulement par le mamelon."

Cancer du sein : 5 conseils pour s’auto-palper

Devant la fréquence et la gravité de cette pathologie, il est essentiel de se faire dépister.  Pour l’organisation caritative britannique CoppaFeel,l'auto-palpation devrait faire partie de la routine quotidienne des personnes à risque. Pourtant, d’après un sondage commandé par Breast Cancer Now, une autre organisation caritative de Grande Bretagne, 39% des femmes britanniques ne le font jamais. 

Pour repérer au plus vite les premiers signes avant-coureurs du cancer du sein, voici 5 conseils à suivre :

  • Regardez si la texture de la peau a changé : La couleur ou la texture de la peau du sein peut changer. Si c’est souvent bénin, ce signe n’est pas à prendre à la légère pour autant ;
  • Regardez s’il y a des bosses : Les éventuelles bosses sur votre sein peuvent aussi se voir à l'œil nu. Pourtant, bien souvent, on ne prend pas le temps d’observer sa poitrine ;
  • Regardez si votre téton a changé : Si le cancer du sein est là,le téton peut grossir, changer de forme ou de couleur. Il est donc essentiel que vous le surveilliez de près ;
  • Faites des demi-cercles avec votre sein : Doucement, utilisez vos doigts pour faire "tourner" votre sein. C’est une façon efficace de repérer des anomalies ;
  • Faites monter votre sein de haut en bas et de bas en haut : Utilisez vos doigts pour faire des mouvements réguliers. Ainsi, vous pourrez sentir, s’il y en a, une bosse ou une boule suspecte.

Cancer du sein : vers un dépistage dès 45 ans ?

Alors que le dépistage du cancer du sein est à ce jour recommandé pour les femmes de 50 ans et plus, le 20 septembre dernier, la Commission européenne a proposé d’abaisser l’âge de recommandation à 45 ans. Objectif, réduire le taux de mortalité du cancer le plus fréquent chez les femmes, en améliorant toute la stratégie de prévention. En effet, lorsqu’il est  détecté à son stade le plus précoce, le cancer du sein a bien plus de chances d'être guéri, montant le taux de survie à 99 % selon l’Institut national du cancer. 

Un dépistage dès 45 ans auquel s'oppose la Société française de sénologie et pathologie mammaire (SFSPM), qui estime qu'il ne serait pas spécialement nécessaire d’inclure les femmes de moins de 50 ans dans les campagnes de prévention "en dehors des femmes à haut risque de cancer".  Selon la SFSPM, la "stratégie de dépistage systématique des femmes trop jeunes risque d'entraîner  un 'sur-diagnostic', car certaines tumeurs peuvent être repérées, alors qu'elles n'auraient jamais évolué en cancer. Le risque ? Entamer un traitement lourd et inutile".

Qui, quand consulter ?

Lorsque l’on perçoit une masse au niveau du sein ou qu’une anomalie morphologique ou cutanée du sein apparaît, il est nécessaire de consulter son médecin traitant qui, après un examen clinique, va proposer une mammographie ou une échographie. En fonction des résultats, un avis gynécologique pourra être demandé.

Examens et analyses

Lorsqu’une masse est palpée au niveau du sein ou découverte à la mammographie, on propose une échographie mammaire qui va permettre de mieux observer la lésion et surtout de pratiquer une biopsie échoguidée, afin d’analyser si les cellules sont cancéreuses et si oui, de quel type de cancer il s’agit. Un dosage des récepteurs hormonaux va également permettre de savoir si la tumeur est hormono-dépendante.
Le test génétique recherchant une mutation du gène HER2 est aussi effectué, car en présence de cette mutation, il est probable que l’on soit face à une tumeur à croissance rapide.

Traitements

Le traitement du cancer du sein est un traitement lourd et souvent très long, qui repose sur 5 techniques principales. Plusieurs études scientifiques récentes suggèrent que jeûner pourrait affamer les tumeurs et accélérer les effets des traitements. La plus récente a été menée par des chercheurs de l'USC et de l'IFOM Cancer Institute de Milan, en collaboration avec l'Université de Gênes. La précédente étude est le fruit des recherches des scientifiques de l’Université de Leiden (Pays-Bas).

La chirurgie

La chirurgie est souvent le premier traitement du cancer du sein. On peut procéder à une tumorectomie, qui consiste en l’ablation simple de la tumeur, lorsque celle-ci est de petite taille et circonscrite, ou à une mastectomie partielle ou totale. La mastectomie est l’ablation de tout ou partie d’un sein. A cette chirurgie, est toujours associée l’ablation du premier ganglion de la chaine ganglionnaire, appelé ganglion sentinelle. Si celui-ci est porteur de cellules cancéreuses, alors un curage ganglionnaire (ablation) sera effectué.

Dans le cas contraire, les ganglions seront laissés en place. Le principal effet secondaire du curage ganglionnaire est le lymphœdème du bras. Il s’agit d’un œdème persistant du bras, qui touche 25% des femmes après une chirurgie mammaire. Lorsqu’il apparaît, celui-ci devient chronique et son traitement est difficile.

La chirurgie du cancer du sein peut également être réalisée après une chimiothérapie qui sert à réduire la taille de la tumeur et rendre l’acte chirurgical moins lourd.
En cas de mastectomie totale, la reconstruction mammaire peut être proposée dans le même temps opératoire ou dans un second temps.

Une IA pour prédire si la chimiothérapie doit être faite avant la chirurgie

Une chimiothérapie peut être effectuée avant la chirurgie, mais elle n'est pas nécessaire dans tous les cas. Des scientifiques de l'Université de Waterloo (Canada) ont mis au point une technologie d'intelligence artificielle (IA) pour prédire si les femmes atteintes d'un cancer du sein devaient bénéficier d'une chimiothérapie avant leur chirurgie. 

Cet algorithme a été mis au point par l'équipe du Dr Alexander Wong. L’objectif était d’aider les femmes à éviter les effets secondaires graves de la chimiothérapie si cela n’était pas nécessaire.

"Déterminer le bon traitement pour une patiente atteinte d'un cancer du sein est très difficile à l'heure actuelle, et il est crucial d'éviter les effets secondaires inutiles de l'utilisation de traitements qui ne sont pas susceptibles d'avoir de réels avantages pour cette patiente", a déclaré Wong, professeur d'ingénierie de conception de systèmes. "Un système d'IA qui peut aider à prédire si un patient est susceptible de bien répondre à un traitement donné, donne aux médecins l'outil nécessaire pour prescrire le meilleur traitement personnalisé à un patient afin d'améliorer sa récupération et sa survie", conclut-il.

Comment lutter contre un lymphoedème du bras ?

Mon conseil de médecin généraliste :

"Pour lutter contre le lymphoedème du bras, plusieurs règles sont à respecter :

  • Consulter médecin si une lourdeur au bras apparaît après le traitement.
  • Éviter de soulever des objets lourds dans le courant des semaines suivant la chirurgie.
  • Utilisez le bras et faire des étirements progressifs.
  • Protéger la peau du bras des risques de coupures, de brûlures et de piqûres d’insectes. 
  • Ne pas faire de prise de sang, d’injection, de vaccin ou de prise tensionnelle sur ce bras.
  • Porter des gants pour les tâches manuelles. 
  • Faire des exercices d’intensité modérée de façon régulièrement, sous contrôle d’un kinésithérapeute, au début, afin de ne pas perdre la musculature du bras.
  • Surveiller son poids, car le surpoids peut aggraver le lymphoedème.
  • Éviter les températures très chaudes.
  • Porter un vêtement de compression, fait sur mesure, qui enserre le bras, jour et nuit.
  • Pratiquer des exercices de drainage et d’étirement du bras et de l’épaule avec l’aide d’un kinésithérapeute.
  • Faire de l’exercice physique adapté à ses capacités.
  • Faire faire des drainages lymphatiques manuels par un kinésithérapeute.

La radiothérapie

La radiothérapie consiste à irradier la zone de la tumeur, souvent après la chirurgie, pour détruire d’éventuelles cellules cancéreuses persistante et éviter la récidive. La radiothérapie laisse fréquemment des séquelles locales.

Sein gauche : la radiothérapie augmente les risques de maladie cardiaque

La radiothérapie est un traitement efficace et largement utilisé pour le cancer du sein. Toutefois, une étude publiée dans la revue JACC Cardio Oncology en septembre 2021 révélait que les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein gauche ayant subi une radiothérapie, avaient deux fois plus de risque de développer une maladie coronarienne dans les 5 ans suivants que celles ayant été prises en charge pour un cancer du sein droit.

L’équipe du scientifique est parvenue à cette conclusion après avoir suivi 900 femmes âgées de moins de 55 ans lorsque leur  tumeur mammaire cancéreuse a été diagnostiquée entre 1985 et 2008. La durée moyenne de suivi était de 14 ans. L’incidence globale de la maladie coronarienne chez les patientes ayant reçu une radiothérapie du sein gauche était de 10,5 % contre 5,8 % pour celles ayant été traitées au côté droit.

"Il est important que les cliniciens qui s'occupent de jeunes patientes atteintes d'un cancer du sein, communiquent l'importance de la radiothérapie contre cette maladie, tout en expliquant la nécessité d'une attention à long terme au risque de maladie cardiaque, notamment pour les femmes recevant une radiothérapie du côté gauche", explique le professeur Gordon Watt. 

"La radiothérapie est un élément indispensable des soins du cancer du sein, et la bonne nouvelle pour les patientes atteintes d'un cancer du sein est que les techniques modernes et la planification informatisée du traitement ont réduit la quantité de rayonnement qui atteint le cœur, diminuant ainsi le risque de développer une maladie cardiaque", rassure-t-il.

La chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à administrer des médicaments anti-cancéreux par voie injectable généralement, avant ou après la chirurgie. Le choix de la chimiothérapie dépend du type de tumeur et de son stade, ainsi que de la présence ou non de métastases ganglionnaires ou à distance (le cancer s’est établi dans une partie du corps éloignée de l’endroit où il est apparu). Les effets secondaires de la chimiothérapie sont sévères : chute de cheveux, troubles digestifs, infections…

Selon les scientifiques de l’Université de Leiden, suivre un jeûne avant de débuter une chimio, améliore justement l’état des malades du cancer du sein. Ce régime imitant le jeûne (Fasting mimicking diet, FMD), composé de soupes, de bouillons, de liquides et de thé, affameraient les tumeurs. 

L’équipe du centre médical de l'université néerlandaise s'appuient sur les données obtenues après avoir suivi 129 patientes atteintes d’un cancer du sein de stade 2 ou 3. 65 d’entre elles devaient “jeûner” trois jours avant la chimiothérapie ainsi que le premier jour du traitement.

Résultat : le jeûne améliore la survie sans progression de la tumeur. Selon les chercheurs européens, les cellules saines passent d'un état de prolifération à celui de réparation pendant ce régime, tandis que les cellules malignes ne s'adaptent pas à un environnement pauvre en nutriments. "Le jeûne prive les cellules cancéreuses proliférantes de nutriments, de croissance et d'autres facteurs, ce qui les rend plus sensibles au traitement du cancer et augmente la mort cellulaire", est-il écrit dans la revue scientifique.

Chimiothérapie : des effets secondaires réduits chez les sportives

Parmi les effets secondaires de la chimiothérapie, le “brouillard cérébral” est l’un des plus connus. Il se caractérise par des modifications au niveau de la réflexion, de l'attention ou de la mémoire de la patiente. D’après une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology, ces effets toucheraient moins les femmes qui ont pratiqué une activité sportive avant le début du traitement, à hauteur de 150 minutes par semaine.

L’hormonothérapie

L’hormonothérapie est utilisée en complément des autres traitements lorsque les cellules cancéreuses sont porteuses de récepteurs à la progestérone et/ou aux œstrogènes. On peut proposer soit les anti-œstrogènes comme le tamoxifène, soit les inhibiteurs de l’aromatase comme l’anastrozole ou le letrozole. Ces traitements sont administrés par voie orale, sous forme de comprimés.

Une équipe de scientifiques dirigée par l'USC vient de découvrir qu'un régime imitant le jeûne combiné à une hormonothérapie pouvait aider à traiter le cancer du sein. Les tests ont été menés sur des animaux et de petits essais cliniques ont été menés chez l'homme.

"Notre nouvelle étude suggère qu'un régime imitant le jeûne associé à une thérapie endocrinienne pour le cancer du sein a le potentiel non seulement de réduire les tumeurs, mais également d'inverser les tumeurs résistantes chez la souris", a déclaré Valter Longo, co-auteur principal de l'étude et directeur de l'étude.

La thérapie ciblée

La thérapie ciblée est utilisée pour les femmes présentant un cancer exprimant le gène HER2. Le trastusumab, administré par injection intra-veineuse bloque l’action du gène HER2. L’intérêt des thérapies ciblées est d’avoir moins d’effets indésirables que la chimiothérapie. De nombreux travaux sont encore en cours pour développer les thérapies ciblées.

Surveillance après traitement

Le cancer du sein peut récidiver plusieurs dizaines d’années après le traitement. C’est pourquoi sa surveillance doit être longue et rapprochée. Elle est effectuée par le gynécologue et l’oncologue et une mammographie est régulièrement effectuée. Les deux seins sont à surveiller, car la récidive peut apparaître sur l’autre sein.

Selon le Docteur Béguier, radiothérapeute :" le pronostic du cancer du sein s'est considérablement amélioré grâce au dépistage organisé et aux progrès des traitements par hormonothérapie, chimiothérapie ou thérapies ciblées, qui permettent d'allonger la survie même à un stade avancé."

Un nouveau nano-médicament pourrait tuer les cellules cancéreuses du sein

Des chercheurs de l'Université de l'Arkansas viennent de développer un nouveau nano-médicament qui pourrait tuer les cellules cancéreuses du sein, lorsqu'il est triple négatif. Le cancer du sein triple négatif est l'un des types de cancer du sein les plus agressifs et les plus mortels. 

L'intérêt de ce traitement selon les chercheurs ? Il permettra aux cliniciens de cibler directement les cellules cancéreuses du sein tout en évitant les effets secondaires indésirables et toxiques de la chimiothérapie.

Les chercheurs, dirigés par Hassan Beyzavi, professeur adjoint au Département de chimie et de biochimie, ont associé une nouvelle classe de nanomatériaux, appelés cadres métalliques-organiques, avec un médicament de thérapie photodynamique déjà développé pour cibler et tuer les cellules tumorales sans endommager les cellules normales.

Cancer du sein triple négatif : identification des mécanismes de résistance aux médicaments

Dans une étude publiée le 17 août 2021, des chercheurs annoncent qu’ils pourraient, à terme, améliorer la prise en charge des femmes atteintes de cancer du sein triple négatif, en adaptant le traitement selon le profil génétique des cellules tumorales métastatiques.

En effet, ils ont découvert que tous les mécanismes de résistance au médicament sacituzumab govitecan (le traitement le plus efficace) étaient liés à des modifications génétiques dans les cellules tumorales métastatiques apparues après la tumeur primaire. Cela signifie que ce cancer deviendrait résistant aux médicaments qu’après l'apparition de métastases et qu’il aurait donc une “résistance acquise”, par opposition à une “résistance innée” qui serait présente dès le départ.

Cancer du sein triple négatif : les inhibiteurs de HDAC6 augmentent l'efficacité de l'immunothérapie 

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Cancer Research par des chercheurs du George Washington University (GW) Cancer Center, le modificateur génétique HDAC6 pourrait réguler la croissance tumorale et stopper les métastases lors d'un cancer du sein triple négatif.

"Notre recherche pourrait conduire à de nouvelles options de traitement vitales pour les patientes atteintes d'un cancer du sein qui ne répondent pas aux immunothérapies conventionnelles", rapportent les chercheurs.

Les agents à ciblage moléculaire, tels que les inhibiteurs de HDAC6, ont été largement décrits dans la littérature scientifique comme étant cytotoxiques - toxiques pour les cellules cancéreuses et saines. Les scientifiques ont découvert de nouvelles propriétés régulatrices de ces médicaments épigénétiques, en découvrant que l'inhibition de HDAC6 a un effet puissant et fort sur le système immunitaire.

Cette recherche démontre pour la première fois que les inhibiteurs de HDAC6 peuvent à la fois améliorer la réponse à l'immunothérapie et diminuer le caractère invasif du cancer du sein, avec des effets cytotoxiques minimes.

Cancer du sein triple négatif : quel est ce médicament innovant indisponible en France ?

Chaque année, ce sont 11 000 femmes qui sont touchées par le cancer du sein triple négatif. Il touche dans la majorité des cas des femmes jeunes et est très agressif. Représentant 15% à 20% des cancers du sein, cette pathologie met la plupart du temps en échec les traitements habituels par chimiothérapie. L'une des principales problématiques de ce cancer du sein est qu'il n'existe pas une grande variété d'options thérapeutiques pour le traiter efficacement, comparativement aux autres types de cancer du sein. En effet, selon le ministère de la Santé, "ces cancers sont caractérisés par l'absence de récepteurs hormonaux (progestérone et œstrogènes) et de la protéine HER2". Or, ce sont ces "marqueurs" qui permettent aux thérapies de traitement de "s'attaquer" aux cellules cancéreuses.

Pourtant, un médicament novateur et ayant prouvé ses bénéfices existe. Le Trodelvy, efficace dans certains cancers difficiles à soigner, a montré des résultats très encourageants chez certaines patientes, mais il n'est pas disponible en Europe. En effet, le traitement est pour l'instant réservé au marché américain. Une situation qui révolte Claude Coutier, porte-parole d'un collectif de femmes qui demandent l'accès au médicament. "Nous perdons toutes les semaines des triplettes qui auraient pu arracher plusieurs mois de vie supplémentaires, si elles avaient bénéficié de ce médicament", confie-t-elle au Figaro.

Elle rappelle que chaque année, "1 700 femmes apprennent qu'elles récidivent d'un cancer avec métastases" et que "l'accès au Trodelvy est donc une urgence de vie". Le surnom de triplettes fait référence aux jeunes femmes atteintes de ce cancer du sein dit "triple négatif". Le collectif a d'ailleurs créé un hashtag #MobilisationTriplettes pour militer pour que les Françaises atteintes d’un cancer du sein triple négatif bénéficient le plus rapidement possible de ce traitement. "Cette situation provoque une injustice et une perte de chance pour toutes les patientes en impasse thérapeutique", précise le collectif dans une pétition.

Un programme d’accès précoce en décembre 2021 ?

Le laboratoire américain Gilead, qui produit le traitement, assure de son côté qu'il n'aurait pas les ressources nécessaires pour en faire parvenir en Europe  et que le traitement ne pourrait pas être fourni à la France avant la fin de l’année 2021. Seule bonne nouvelle, comme le rapporte La Dépêche, l'ANSM assure dans un communiqué qu'"un programme plus large d’accès précoce sera mis en place en décembre 2021, dès que la production du laboratoire aura augmenté, afin que les patientes puissent bénéficier de ce médicament sans restriction".

Selon le ministère de la Santé, depuis le 1ᵉʳ juin, plus de 78 patients peuvent bénéficier de ce traitement. Le ministère rappelle que "la France est le pays européen à recevoir le plus de doses, même si ça ne répond malheureusement pas à l'ensemble des besoins".

Cancer du sein triple négatif : le traitement Keytruda autorisé en France

Le 6 septembre 2021, la France avait autorisé l'accès précoce à un nouveau traitement, le Trodelvy, pour les patients atteints d'un cancer du sein triple négatif, pour lesquels deux lignes de traitement systémiques ou plus n’ont pas apporté de bénéfice. Deux mois plus tard, le 5 septembre 2021, la Haute Autorité de Santé annonce dans un communiqué qu'elle autorise un nouveau traitement en accès précoce : le Keytruda (pembrolizumab). Celui-ci pourra être administré aux femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif au stade métastatique ou localement avancé, et qui n'ont pas déjà reçu de traitement, en association à une chimiothérapie. 

Prévention

Comme tout cancer, la prévention passe par des mesures d’hygiène de vie :

  • La pratique de l’exercice physique.
  • Avoir une alimentation saine comportant suffisamment de légumes et de fruits.
  • Ne pas fumer.
  • Avoir une consommation d’alcool modérée.
  • Maintenir son poids.
  • Se supplémenter en vitamine D en automne et en hiver.
  • Éviter l’exposition à des produits chimiques toxiques. 

Les autres moyens de prévention sont :

  • Le suivi de mesures de dépistage par mammographie ou éventuellement échographie mammaire.
  • L’observation régulière des seins par l’autopalpation
  • Faire effectuer un examen des seins par un médecin généraliste ou un gynécologue, au moins tous les 2 ans.

La consommation de noix pourrait prévenir les récidives du cancer du sein

Une étude publiée dans l'International Journal of Cancer des survivantes du cancer du sein a démontré que la consommation de noix était liée à des risques plus faibles de récidive ou de décès liés au cancer du sein. Pour arriver à cette découverte, les chercheurs ont suivi l'alimentation de 3 449 survivantes du cancer du sein 5 ans après le diagnostic. Il y a eu 374 décès au cours d'un suivi de 8 ans. Parmi les 3 274 survivantes, 209 ont subi une récidive ou des métastases.

Les chercheurs ont pu faire la relation entre la consommation de noix et le risque de récidive ou de décès du cancer du sein. Les personnes consommant les quantités les plus élevées présentaient des risques plus faibles. 

De faibles revenus sont liés à un risque plus élevé de récidive

Lors d’une étude menée par le Centre de recherche et de traitement du cancer de Roswell (États-Unis), les chercheurs se sont intéressés au lien entre des revenus faibles et le risque de récidive. Les résultats ont été publiés le 21 février dans la revue JAMA Network Open. 

Pour cette recherche, les scientifiques ont utilisé la base de données nationale sur le cancer. Ils ont analysé les informations de 119 478 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein ER-positif (cancer du sein à récepteurs d'œstrogènes positifs) à un stade précoce entre 2006 et 2018. Toutes ont été traitées par chirurgie et hormonothérapie adjuvante, avec ou sans chimiothérapie. Elles ont été suivies jusqu’en 2021. 

L’étude a révélé une relation statistiquement significative entre un faible revenu du ménage et une récidive élevée. "Nous savons que le niveau de revenu augmente l'incidence du cancer du sein triple négatif de mauvais pronostic, mais ce sont les premières données à montrer que le niveau de revenu a un impact sur la survie même dans le cas d'un cancer du sein avec un meilleur pronostic", note le Dr Singh, auteur de l’étude.

Cancer du sein triple négatif : un premier vaccin en cours d'essai clinique

Mardi 26 octobre 2021, la Cleveland Clinic (États-Unis) a annoncé le lancement d'un essai clinique visant à tester un vaccin potentiel contre le cancer du sein triple négatif. Il s'agit du premier test sur l'Homme d'un tel produit. Pour l'instant, cet essai portera sur des femmes survivantes du cancer du sein triple négatif à un stade précoce, qui présentent un risque élevé de récidive. S'il s'avère concluant, les chercheurs ambitionnent d'administrer ce vaccin à des personnes en bonne santé qui ont un risque élevé de développer la maladie, par exemple, parce qu'elles présentent des mutations du gène BRCA1. 

Cancer du sein : le jeûne intermittent protège le cœur des survivantes

C'est une nouvelle démonstration que l'alimentation et l'hygiène de vie en peuvent agir sur notre santé.  Selon une nouvelle étude publiée le 17 mai dernier dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC), les femmes âgées de plus de 60 ans et en surpoids ayant survécu au cancer du sein pourraient être en mesure de limiter leur risque de développer une maladie cardiovasculaire grâce à la mise en place du jeûne intermittent

En pratique, les chercheurs ont étudié 22 participantes âgées de plus de 60 ans, souffrant de surpoids avec un indice de masse corporelle (IMC) de 25 ou plus et ayant terminé des traitements de chimiothérapie cardiotoxique au cours des un à six dernières années. Après seulement 8 semaines de respect des restrictions, leur risque de maladie cardiovasculaire dans les dix ans avait diminué de 15%.

Maladies cardiovasculaires : risque réduit de 15% en 8 semaines

En effet, le score médian de risque de Framingham à 10 ans des participantes a  diminué de 15%, passant de 10,9% à 8,6 %. Pour rappel, le score de Framingham est une estimation du risque de maladie cardiovasculaire sur 10 ans. Les scores de risque de Framingham inférieurs à 10% sont classés comme "à faible risque" selon l'étude, et les survivantes du cancer du sein à faible risque connaissent 38% d'événements cardiaques en moins que celles à risque intermédiaire. Cette étude met en évidence le possible intérêt de proposer le jeûne intermittent comme alimentation thérapeutique aux femmes de plus de 60 ans en surpoids ayant survécu à un cancer du sein après leur traitement. 

"Cette étude de faisabilité (...) génère des hypothèses et des questions importantes sur le rôle d'une alimentation limitée dans le temps, pertinentes pour les survivants du cancer", a déclaré Bonnie Ky, rédactrice en chef du JACC dans une déclaration officielle sur l'étude.

Cancer du sein : à quelle fréquence faire du sport pour réduire les risques ?

Combien de fois par semaine doit-on faire du sport pour se prévenir d'un développement d'un cancer du sein ? La recherche publiée dans la revue médicale British Journal of Sports Medicine le mois dernier s’est en effet intéressé aux bienfaits du sport pour lutter contre le cancer du sein. L'étude vient de démontrer que la sédentarité était associée à une augmentation de 104 % du risque de cancer du sein.

L es chercheurs ont constaté qu'un niveau plus élevé d'activité physique, ou de mouvement général, était associé à une réduction de 41 % du risque de cancer du sein invasif. Chez les femmes pré et périménopausées, une activité physique intense au moins trois jours par semaineétait liée à une réduction de 38% du risque de cancer du sein par rapport à l'absence d'activité intense.

"Pour chaque tranche de 100 minutes [de sédentarité] par jour, nous avons observé une augmentation de 20% du risque de cancer du sein en général, et un doublement du risque de cancer du sein triple négatif[qui est plus agressif et difficile à traiter]", a déclaré la professeure Lynch, auteure principale de l'étude.

Quant aux causes de ce lien entre sport et cancer du sein, les chercheurs estiment que l'activité physique réduit le risque de cancer du sein parce qu'elle diminue la quantité d'hormones œstrogènes et androgènes circulant dans le sang. Une réduction de l'inflammation peut également être un facteur. "On a toujours mis l'accent sur d'autres comportements de santé comme une alimentation saine, le maintien d'un poids santé, la réduction de la consommation d'alcool", a déclaré la professeure Lynch, mais selon elle, l'activité physique a un rôle important à jouer dans la prévention du cancer".

Cancer du sein : quels vêtements choisir ?

Quand on subit un cancer du sein, les traitements (radiothérapie, chimiothérapie ou chirurgie) abîment et fragilisent votre peau. Ainsi afin de prévenir les effets secondaires, comme les éruptions cutanées et les érythèmes, l’Institut national du cancer (INCa) donne quelques recommandations pour protéger votre peau :

  • d’appliquer régulièrement et généreusement une crème ou une huile hydratante, après s’être lavé avec un savon surgras ;
  • réaliser une manucure et une pédicure avant le début du traitement ;
  • porter des vêtements amples et des chaussures souples.

Le choix des matières des vêtements que l'on va porter est également important pour éviter les réactions allergiques. On préfère les matières naturelles, comme le coton, le bambou, la laine ou le lin. Avec l'arrivée du froid,il est primordial de protéger sa peau et de bien se couvrir. L’été, il faut également miser sur des pièces légères qui vous laisseront votre peau respirer et on couvre systématiquement la zone irradiée pour ne pas l’exposer aux rayons du soleil. Au niveau des sous-vêtements, on privilégie des pièces sans armatures ni élastiques qui sont adaptées au post-opératoire. Medisite a listé pour vous les soutiens-gorge post-mastectomie les plus adaptés et jolis pour vous. 

Sites d’informations et associations

Des sites d’informations et d’entraide existent et sont consultables en ligne :

Sources

https://www.ameli.fr/loire-atlantique/assure/sante/themes/cancer-sein/comprendre-cancer-sein

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/cancer-du-sein

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/articles/evaluation-du-programme-de-depistage-du-cancer-du-sein

Cancer : un gène d'intérêt découvert dans la progression des métastases, Futura Santé, 4 février 2021.

Interplay between desmoglein2 and hypoxia controls metastasis in breast cancer, Proccedings National Academy of Science, 15 décembre 2020. 

https://www.news-medical.net/news/20210106/Gut-microbe-may-play-a-role-in-the-development-of-breast-cancers.aspx 

https://www.has-sante.fr/jcms/p_3296648/fr/cancer-du-sein-triple-negatif-la-has-autorise-le-keytruda-en-acces-precoce

https://newsroom.clevelandclinic.org/2021/10/26/cleveland-clinic-launches-first-of-its-kind-preventive-breast-cancer-vaccine-study/ 

"Inequalities in cancer mortality trends in people with type 2 diabetes: 20 year population-based study in England", une étude parue dans Diabetologia le 24 janvier 2023.

https://link.springer.com/article/10.1007/s00125-022-05854-8

https://diabetologia-journal.org/2023/01/25/uk-study-shows-increased-cancer-mortality-in-people-with-type-2-diabetes/

https://www.eurekalert.org/news-releases/978864

https://medicalxpress.com/news/2023-02-income-linked-high-recurrence-poorer.html

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/breast-cancer

https://www.livi.fr/en-bonne-sante/cancer-du-sein-le-guide-d-auto-palpation/

https://www.dailymail.co.uk/health/article-11906537/Ultimate-DIY-guide-checking-breasts-cancer.html

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