Ostéoporose après 50 ans : 7 facteurs de risque insoupçonnés qui fragilisent vos os en silence
Mais qu’est-ce au juste que l’ostéoporose ? C’est une maladie systémique du squelette caractérisée par une dégradation de la microarchitecture osseuse et une diminution de la densité minérale. Surnommée le « voleur silencieux », cette pathologie évolue sans le moindre symptôme jusqu'à ce qu'une fracture survienne, souvent au niveau des vertèbres, du poignet ou du col du fémur. Bien que la ménopause et la chute des œstrogènes placent les femmes en première ligne, les hommes ne sont pas épargnés par ce processus dégénératif. Tout le monde à donc intérêt à identifier précisément les facteurs de risque d'ostéoporose après 50 ans, car au-delà du vieillissement naturel, notre environnement et nos modes de vie accélèrent parfois dramatiquement cette fragilisation.
Traitements courants : une menace pour le squelette ?
Il existe plusieurs médicaments qui fragilisent les os chez les seniors, alors même qu’ils sont souvent prescrits sur le long terme sans que les patients ne soupçonnent leur impact délétère. Les corticoïdes par exemple, utilisés pour leur action anti-inflammatoire, figurent parmi les principaux responsables de l'ostéoporose secondaire. Par ailleurs, une vigilance particulière s'impose concernant les risques des inhibiteurs de la pompe à protons sur les os. Ces traitements contre l'acidité gastrique, lorsqu'ils sont pris sur une durée supérieure à un an, modifient l'absorption du calcium, nutriment essentiel à la solidité du squelette.
La santé mentale et le capital osseux
Un autre lien est sous-estimé, il concerne la santé mentale. Car certains antidépresseurs (les ISRS - inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine - notamment) peuvent être impliqués dans l’ostéoporose. Une étude publiée en 2014 dans la revue L’Encéphale rappelle ainsi que “les ISRS affectent la croissance osseuse, à travers une réduction de la masse osseuse, une altération de l’architecture osseuse et une diminution des propriétés mécaniques.”
De plus, chez la personne âgée, ces traitements peuvent induire une somnolence ou des vertiges, augmentant mécaniquement le risque de chutes et donc de fractures graves. Il est impératif de réévaluer régulièrement la nécessité de ces prescriptions avec un professionnel de santé pour maintenir un équilibre bénéfice-risque favorable.
L'assiette sous surveillance : le péril du sel
L'alimentation joue un rôle prépondérant dans la conservation de la masse osseuse, mais les pièges ne se situent pas toujours là où on les attend. Au-delà des carences, les excès sont tout aussi redoutables. L'impact de l'excès de sel sur la densité osseuse est majeur : le sodium ingéré en trop grande quantité entraîne une fuite urinaire de calcium. Concrètement, plus vous mangez salé, plus votre corps élimine le calcium dont vos os ont besoin pour se régénérer. Les produits industriels et transformés constituent souvent la source principale de cet apport sodé excessif qui mine la résistance de votre squelette à votre insu. D’autres nutriments et/ou aliments, que vous pourrez découvrir dans le diaporama suivant, doivent aussi être scrutés de près si vous voulez éloigner les risques d'ostéoporose.
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Les corticostéroïdes : le risque majeur
Le traitement prolongé par des glucocorticoïdes représente la cause la plus fréquente d'ostéoporose secondaire d'origine médicamenteuse. Ces médicaments agissent par un double mécanisme délétère : ils réduisent l'absorption digestive du calcium tout en perturbant le remodelage osseux, diminuant la formation d'os neuf au profit de sa destruction. Le risque augmente significativement pour des traitements de plus de trois mois, même à faible dose.
Sodas et caféine : le déséquilibre chimique
Les boissons gazeuses de type cola, riches en acide phosphorique, créent un déséquilibre dans le rapport calcium/phosphore idéal pour la santé osseuse. Parallèlement, une consommation élevée de caféine, dépassant trois tasses par jour, peut entraver l'absorption du calcium et augmenter son excrétion.
IPP : quand les anti-reflux fragilisent
Les inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, ésoméprazole), massivement prescrits pour les ulcères et reflux, ne sont pas anodins pour le squelette. En diminuant drastiquement l'acidité gastrique, les IPP réduisent la quantité de calcium disponible, nuisant à son absorption intestinale. Un traitement continu de plus d'un an, particulièrement à fortes doses, constitue un facteur de risque avéré qui doit impérativement être réévalué par le médecin traitant.
Antidépresseurs ISRS : une menace cachée
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), antidépresseurs de première intention, sont associés à une diminution notable de la densité minérale osseuse (DMO). Outre une possible action délétère directe sur le métabolisme osseux, ils augmentent le risque de chutes chez les seniors. Ce lien est suffisamment établi pour que l'Inserm mentionne ces molécules dans la liste des médicaments pouvant fragiliser les os.
Excès de sodium : la fuite de calcium
Une consommation excessive de sel (sodium) affecte directement l'équilibre phosphocalcique de l'organisme. Le mécanisme est simple mais redoutable : l'excès de sodium force les reins à éliminer davantage de calcium par les urines, réduisant ainsi le stock disponible pour la minéralisation du squelette. Les véritables coupables sont souvent les aliments ultra-transformés, les plats préparés et la charcuterie, bien plus que la salière de table.
Vitamine A (Rétinol) : attention au surdosage
Si les vitamines sont essentielles, le « trop » est l'ennemi du « bien ». Un excès de vitamine A sous forme de rétinol, souvent issu de compléments alimentaires, peut nuire gravement à la santé osseuse. Des taux sanguins élevés de rétinol stimulent l'activité des ostéoclastes, les cellules responsables de la destruction de l'os. Les données suggèrent que des doses issues d'une surconsommation de suppléments impactent négativement la masse osseuse corticale.
Carence en protéines : une structure affaiblie
L'os n'est pas qu'un bloc minéral ; c'est aussi une matrice protéique vivante composée de collagène. Les seniors ont des besoins en protéines accrus, estimés entre 1,0 et 1,2 g/kg/jour, pour maintenir leur masse musculaire et osseuse. Une carence protéique compromet la qualité de cette structure, augmentant le risque de fracture. Un apport suffisant est indissociable de l'activité physique pour garantir la solidité du squelette.