Femmes : 3 examens de santé indispensables après 50 ans (en dehors de la mammographie et du frottis)
Publication validée par
Dr Patrick Aubé Médecin généraliste et Ambassadeur Medisite
La ménopause marque un tournant physiologique majeur qui dépasse largement les symptômes communs comme les bouffées de chaleur ou les troubles du sommeil. La chute brutale des œstrogènes prive l'organisme d'un bouclier naturel, exposant les femmes à de nouveaux dangers. Il est important de réaliser que les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez la femme, provoquant six fois plus de décès que le cancer du sein. Dans le même temps, le squelette se fragilise : l'ostéoporose touche près de 39 % des femmes autour de 65 ans.
L'Assurance maladie propose désormais un bilan de prévention aux âges clés, notamment entre 45 et 50 ans et entre 60 et 65 ans, entièrement remboursé. Ce rendez-vous avec un professionnel de santé (médecin, infirmier, sage-femme ou pharmacien) permet de faire un petit bilan sur vos habitudes de vie (alimentation, sommeil, activité physique, santé mentale, santé sexuelle…). Parallèlement, il peut être utile de pratiquer des examens complémentaires.
Mesurer la densité osseuse avant la fracture
Pour préserver son capital osseux, l'examen de référence est l'ostéodensitométrie (ODA). Cet outil d'imagerie médicale mesure la densité minérale osseuse (DMO) et permet de repérer une fragilité avant même la survenue d'une fracture. Le diagnostic d'ostéoporose est posé lorsque le T-score est inférieur ou égal à -2,5 DS. Si cet examen n'est pas systématique pour toutes, il devient indispensable en présence de facteurs de risque précis.
L'Assurance maladie le rembourse notamment en cas d'antécédent de fracture du col du fémur chez un parent, d'un indice de masse corporelle (IMC) faible (inférieur à 19), ou d'une ménopause précoce survenue avant 40 ans. Ce bilan de longévité osseuse et cardiaque chez la femme est particulièrement pertinent si vous ne suivez pas de traitement hormonal substitutif.
Surveiller les graisses et le sucre dans le sang
Le deuxième pilier de la prévention repose sur l'analyse sanguine, spécifiquement le bilan lipidique et la glycémie. Le cholestérol est souvent qualifié de tueur silencieux car l'accumulation de plaques d'athérome dans les artères ne provoque aucune douleur. Il est recommandé de réaliser un dosage complet (cholestérol et triglycérides) régulièrement, car la carence hormonale favorise la dyslipidémie. De même, la surveillance de la glycémie à jeun est vitale pour dépister un diabète de type 2. Chez la femme, cette pathologie constitue un facteur de risque cardiovasculaire plus courant que chez l'homme. Ces analyses biologiques font partie des examens essentiels après la ménopause pour stratifier votre niveau de risque.
Ne pas laisser l'hypertension s'installer
Enfin, la surveillance de la pression artérielle complète ce trio de vigilance cardiaque. L'incidence de l'hypertension artérielle (HTA) grimpe en flèche à la ménopause, devenant le premier facteur de risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). La particularité féminine réside dans des symptômes parfois atypiques comme des maux de tête matinaux ou une fatigue persistante, souvent mis sur le compte du stress ou de l'âge. Dans ces conditions, il peut être utile de vérifier sa tension régulièrement. Ce geste simple permet de traquer une hypertension masquée. Agir sur ces paramètres permet de réduire le risque cardiovasculaire de la femme ménopausée.