Ibuprofène, kétoprofène, aspirine : 3 signaux d'alertes à prendre en compte
En vente libre ou sur ordonnance, l’ibuprofène, le kétoprofène et l’aspirine (à dose anti-douleur) sont parmi les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) les plus courants. “Leur efficacité repose sur le blocage de la production des prostaglandines, des substances impliquées dans l’inflammation, la douleur et la fièvre”, explique Vidal.fr. Cependant, ce mécanisme est à double tranchant.
Ces mêmes prostaglandines jouent un rôle essentiel dans la protection de la muqueuse de l'estomac et dans la régulation du débit sanguin des reins. En les inhibant, les AINS privent ces deux organes de leurs défenses naturelles, ce qui explique le danger de ces médicaments pour le rein et l'estomac lorsqu'ils sont mal utilisés.
Signaux digestifs : de la simple brûlure à l'hémorragie
Le premier signal d’alerte est souvent une douleur ou une sensation de brûlure dans le creux de l'estomac, qui peut se manifester quelques heures après la prise. Ces aigreurs, ou pyrosis, ne doivent pas être ignorées. Autre signal : l'apparition de nausées et de vomissements inexpliqués. Ces désagréments peuvent aussi indiquer une irritation gastrique avancée.
Enfin, le symptôme le plus grave, qui constitue une urgence médicale, est la présence de sang. Il peut apparaître dans les vomissements (hématémèse) ou colorer les selles en noir, leur donnant un aspect goudronneux (méléna), ce qui signe une hémorragie digestive. Ces manifestations sont des symptômes typiques d'un ulcère gastrique que les AINS peuvent provoquer ou aggraver. La consommation d'alcool augmente par ailleurs ce risque digestif.
La menace silencieuse sur les reins
Le risque rénal lié à la prise d'ibuprofène ou de kétoprofène est plus insidieux mais tout aussi sérieux. Une fatigue anormale et intense, l'asthénie, peut être l'un des premiers signes d'une insuffisance rénale induite par ces médicaments. Le signal le plus direct reste une diminution brutale du volume des urines, l'oligurie, pouvant survenir en moins de 24 heures.
Enfin, l'apparition de gonflements (œdèmes) au niveau des paupières, des chevilles ou des jambes traduit une rétention d'eau et de sel, montrant que le rein n'effectue plus correctement sa fonction de filtration. Ces signes d'insuffisance rénale liés aux AINS imposent une consultation médicale urgente.
Respecter les doses et connaître les profils à risque
Pour limiter les dangers, la règle en automédication est stricte. La durée maximale de la prise d'ibuprofène ou d'un autre AINS ne doit pas excéder trois jours en cas de fièvre et cinq jours pour une douleur sans avis médical. Le traitement doit toujours être le plus court possible, à la dose minimale efficace.
En première intention, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande de privilégier le paracétamol. Une contre-indication aux AINS est formelle en cas de maladie chronique, notamment une insuffisance rénale, cardiaque, une hypertension artérielle non contrôlée ou des antécédents d'ulcère.
La prudence est également de mise en cas de déshydratation ou de traitement par anticoagulants. Même la prise associée d'un protecteur gastrique ne supprime pas entièrement le danger, notamment sur le plan rénal et cardiovasculaire.
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https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/ulcere-estomac-duodenum/symptomes-diagnostic
https://www.chu-lyon.fr/maladie-renale-chronique
https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/medicament/63586338/extrait
https://rein.ca/Research/Supported-Research/ON/Removal-of-mitochondrial-health-to-improve-the-7