Les conseils pour prendre soin de sa peau mature Adobe Stock
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Moins tonique, moins ferme, plus sèche… Autour de 40-45 ans, les premiers signes de l’âge deviennent visibles sur votre visage. Le vieillissement cutané, reflet plus ou moins fidèle du vieillissement biologique, imprime la peau, qui a tendance à perdre de sa structure et de son rebond. Des rides profondes, des taches de vieillesse ou de l’hyperpigmentation éclipsent l’éclat de la jeunesse.

Les caractéristiques d’une peau mature

Ces peaux dites matures sont "plus fines, présentent une perte en élasticité et en souplesse", décrit le Dr Paul Dupont, dermatologue, contacté par Medisite. La diminution du liant entre le derme et l’épiderme, liée à la baisse de production de collagène (une protéine naturelle de la peau responsable de sa fermeté), favorise l’émergence des rides.

Ménopause : ses effets sur la peau

La perte d’hydratation de la peau entraîne son assèchement. Une sécheresse cutanée qui s’accentue avec l’entrée dans la ménopause, cette période marquée par la fin des règles et l’arrêt de la production ovarienne.

Sous l’effet de la perte d’oestrogènes (qui stimule normalement la croissance cutanée), la peau se régénère moins bien. "La peau est moins hydratée en raison de la perte de lipides, plus précisément la diminution des enzymes qui permettent d’incorporer le corps gras dans la peau".

On constate aussi "un relâchement sous-jacent au niveau du derme et au niveau des muscles, ce qui explique que la peau devient moins tendue, se relâche" et s’amollit, pointe encore le Dr Paul Dupont, auteur du livre Soigner sa peau au naturel (Editions Eyrolles).

Les besoins de la peau mature

En mal d’hydratation et sujettes au relâchement cutané, les peaux matures réclament une attention particulière. Une routine adaptée à ses besoins va aider à ralentir le processus de vieillissement cutané et l’aider à se régénérer.

Alors que la peau s’amincit et devient plus sensible aux agressions extérieures, lui prodiguer de bons soins lui assure une relative protection pour mieux résister au stress oxydatif du quotidien, ces fameux radicaux libres générés par l’environnement et notre hygiène de vie (pollution, UV, une alimentation déséquilibrée, le tabac, l’alcool, le manque de sommeil…).

Les actifs naturels pour les peaux matures

Pour soutenir les peaux matures et subvenir à leurs besoins, on privilégie certains soins à base d’actifs naturels, par exemple, sous forme d’huile de soin, de lotion tonique ou encore en crème, à appliquer localement. "On peut recourir à des hormones végétales à l’instar des extraits de lin, de soja, ou encore l’huile d’églantier", conseille le Dr Paul Dupont. "La plante d’alchemille, aux effets progestatifs et cicatrisants, s’avère également efficace pour améliorer l’éclat de la peau".

Autre actif anti-âge allié des peaux matures, les extraits d’algue : "Ils sont précurseurs d’acide hyaluronique et vont passer la barrière de l’épiderme pour repulper la peau, en remettant du liant entre le derme et l’épiderme". Une alternative plus naturelle et moins invasive que des injections d’acide hyaluronique proposées en médecine esthétique.

Peaux matures : les compléments alimentaires bénéfiques

Pour dorloter sa peau mature, en parallèle de ses soins, il peut être utile de consommer des supplémentations par voie orale. On pense par exemple aux compléments alimentaires de vitamine E naturelle. Antioxydante, cette vitamine favorise la cicatrisation et empêche la sécheresse cutanée.

Plus largement l es vitamines naturelles A, E et C sont parfaites pour réparer l’épiderme, en sus de ses soins locaux. "La vitamine A compense un peu la perte de mélanine (le pigment de la peau), la vitamine E hydrate et protège du vieillissement, la vitamine C évite aussi l’oxydation et régénère les cellules de l’épiderme".

Autre actif bénéfique : l’huile de krill portant la mention "NKO" (garantie de qualité). "Cette huile est composée d’Omega-3 et de phospholipides, des barrières cellulaires à l’action "replastifiante", qui redonnent du volume" à la peau mature, précise le dermatologue.

Les soins et gestes à éviter pour sa peau mature

Devant la profusion des soins et des marques, la quête du bon cosmétique adapté à sa peau mature peut se muer en vrai casse-tête. Le dermatologue invite à se méfier des cosmétiques sous forme de gels qui favorisent "l’évaporation de l’eau de la peau", accentuant le risque de déshydratation.

Attention aussi à certains produits d’hygiène, selon l’expert, qui invite à bannir les soins contenant certains allergènes ou agents agressifs, tels que le méthylisothiazolinone. Quésaco ? Entrant dans la composition de nombreux cosmétiques, ce conservateur, qui a remplacé les parabens, présente une toxicité pour la peau. Il "est très photosensibilisant (augmente la sensibilité au soleil) et il est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien".

Crème de jour ou crème de nuit pour les peaux matures ?

En soin de jour, les peaux matures nécessitent une crème de jour moins grasse que les crèmes de nuit. Ces dernières ont également leur place dans la routine de soin des peaux matures car elles créent un film protecteur bien hydratant pour la peau. Quelques exemples d’actifs : le baobab, l’aloe vera, la camomille.

"Il faut s’orienter vers du naturel et du bio, sachant que le soin bio doit comporter au moins 50 % d’actifs bio", résume le Dr Paul Dupont.

Que faire contre les taches pigmentaires ?

Là aussi, prudence. "Il vaut mieux utiliser des produits actifs naturels et si possible bio et à base de plantes plutôt que des soins dépigmentants classiques qui risquent d’abîmer l’épiderme". Lesquels choisir ? On pense aux actifs naturels comme la busserole, des crèmes à base de pissenlit (dépigmentant), ou d’achillée millefeuille (cicatrisant). "On ne met jamais ces soins le matin car ils contiennent de l’alcool, prévient le dermatologue. On les applique plutôt le soir, en crème de nuit pour que les actifs pénètrent la nuit".

Le soleil, un (faux) ami des peaux matures

L’expert invite à faire montre de prudence vis-à-vis du soleil : "on ne s’expose pas au soleil aux heures les plus chaudes entre 11h et 16h" pour éviter de subir les assauts des UV, des UVB et surtout des UVA. "Les UVA sont responsables du vieillissement cutané (ils sont aussi facteurs de risque de cancer de la peau, ndlr) et affectent le capital solaire. On s’expose alors au risque de dermites, des lésions cutanées (kératose, tache mélanodermique, etc ) qui abîment la peau".

Comment dès lors cohabiter avec le soleil en limitant les risques ? L’expert préconise de limiter l’exposition solaire en y allant progressivement, si possible avant 11h ou après 17h.

Autre conseil, on évite d'appliquer son soin de jour vers 11h ou 12h si on compte s’exposer au soleil (sauf si le soin présente un filtre solaire et qu'il est bien toléré par la peau). "Dans ce cas, soit on applique son soin de jour tôt le matin, soit après l’exposition au soleil, en fin de journée, afin d’éviter tout risque de réaction cutanée et de photosensibilisation", recommande encore le dermatologue.

Peau mature : un soin solaire qui protège aussi des UVA

Choisir une crème solaire en se fiant uniquement au SPF peut être trompeur. Un SPF 50 n’assure pas une protection 100% efficace contre le soleil, rappelle l’expert. "La mention SPF 50 ne constitue pas une garantie suffisante contre le cancer de la peau. Cela signifie qu’elle fait écran aux UVB et protège donc uniquement des coups de soleil. Il faut aussi s’assurer que sa crème solaire, en plus du SPF 50, présente un indice UVA suffisamment élevé, c’est-à-dire qui représente au moins un tiers du filtre UVB".

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