Steak végétal : peut-il vraiment remplacer la viande ?Istock

Vous faites partie des adeptes des alternatives veggies ? Que ce soit pour réduire votre consommation de viande ou par préoccupation du bien-être animal, vous êtes nombreux à avoir jeté votre dévolu sur les substituts végétaux. Hachés, boulettes, saucisses, nuggets, cordons bleus... Il y en a aujourd'hui pour tous les goûts dans les supermarchés.

Contraire aux produits issus de l'exploitation animale, ces imitations sont préparées à base de céréales (blé, maïs, orge…) et/ou de légumineuses (soja, pois, lentilles…).

Dans une récente enquête, 60 millions de consommateurs a passé au crible plusieurs références de produits en version veggie, dont notamment les steaks végétaux. Leurs experts appellent alors à la prudence concernant ces alternatives végétales : si elles sont adoptées par des Français soucieux de leur santé, elles ne sont en réalité pas nos alliées. Riches en sel, matières grasses et en additifs, les steaks végétaux ne doivent pas être consommés sans modération.

"Un produit végétal n’apporte pas à tous les acides aminés essentiels à l’organisme"

"On aurait envie de croire qu’il suffit de remplacer le steak par l’un de ces substituts végétaux pour en tirer les mêmes bénéfices nutritionnels. Mais ce serait trop simple", résume 60 millions de consommateurs avant de souligner que "les versions veggies ne pourront d’ailleurs bientôt plus s’appeler steak, filet ou saucisse [...] car les similicarnés n’ont de la viande que l’apparence".

L'association de consommateurs en est venu à analyser 16 référence de steak végétal. Premier constat : la plupart contiennent peu d’éléments minéraux clés, comme le fer ou le zinc.

Toutefois, "si l’on compare la quantité de protéines du steak pur bœuf Charal (18,5 g) à celle de la version veggie Herta (17 g), elles semblent quasi équivalentes", démontre 60 millions de consommateurs. Un point important si l'on tient compte des recommandations en la matière. Nous devrions en effet ingérer chaque jour 0,8 g de protéines par kilo corporel (56 g pour un individu de 70 kg par exemple).

La différence se joue au niveau des acides aminés. "Un produit végétal n’apporte pas à lui seul tous les acides aminés essentiels à l’organisme dans
les quantités nécessaires" explique Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive durable et holistique à l’Inrae de Clermont Ferrand-Theix à 60 millions de consommateurs.

Sel, additifs, matières grasses : les produits végétaux n'ont pas tout bon

Les experts se sont également penchés sur la teneur en lipide des steaks végétaux. "L’apport lipidique des steaks végétaux se rapproche de celui d’un steak de viande à 15 % de matières grasses. La gamme des hachés végétaux est moins généreuse en lipides, avec des quantités proches d’un steak à 5 % de matière grasse. Et dans cette balance les galettes végétariennes ne penchent pas du bon côté…", assure l'association de consommateurs.

Plutôt pauvres en protéines, ces dernières présenteraient des quantités importantes de matières grasses.

Attention aussi au taux de sel. Avec le substitut veggies, on peut facilement dépasser les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé [OMS], soit de 5 à 6 g de sel par jour.

Par-dessus tout, 60 millions de consommateurs rappelle que ces alternatives vegan sont des produits ultra-transformés qui contiennent tous des additifs. "Parmi les plus fréquents : des texturants (64 %), des arômes (23 %) et des colorants (3 %). Des additifs auxquels il faut ajouter d’autres marqueurs d’ultratransformation, tels que les protéines isolées ou hydrolysées, les huiles raffinées ou l’amidon de maïs", cite le magazine.

Sources

Le végétal passé au crible, 60 millions de consommateurs, Hors-Série N°208 - mars/avril 2021

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