Wegovy, Ozempic : comment ne pas reprendre de poids à l'arrêt du traitement ?

Publié par Elodie Vaz
le 16/10/2025
Arrêt de l'Ozempic et prise de poids
Istock
Les traitements comme Ozempic ou Wegovy ont révolutionné la perte de poids, mais leur arrêt s’accompagne souvent d’une reprise des kilos. Un sevrage progressif, un suivi médical et de nouvelles habitudes de vie permettent pourtant de préserver durablement les bénéfices.
 

Les médicaments pour perdre du poids ne relèvent plus de la science-fiction. Conçus à l’origine pour traiter le diabète, des traitements comme Ozempic ou Wegovy, appartenant à la famille des agonistes des récepteurs du GLP-1, ont bouleversé la prise en charge de l’obésité. Et pour cause : leurs résultats sont spectaculaires. Ces molécules agissent sur plusieurs leviers à la fois : elles diminuent la faim, renforcent la sensation de satiété et influencent les circuits cérébraux liés au plaisir de manger. Résultat : les patients grignotent moins, se sentent rassasiés plus vite et perdent souvent beaucoup de poids.

Mais derrière cette révolution se cache un défi majeur : la reprise de poids à l’arrêt du traitement. Car une fois les injections stoppées, l’organisme reprend naturellement le dessus. "Leur interruption peut perturber la régulation hormonale, entraînant une diminution des mécanismes de contrôle de l’appétit et une résurgence des signaux stimulant la prise alimentaire", expliquent le Dr Jorge César Correia et son équipe dans une étude publiée dans la Revue médicale suisse le 19 mars 2025. Résultat : les kilos peuvent vite réapparaître. 

Le sevrage, une étape clé

La bonne nouvelle, c’est que reprendre du poids n’est pas une fatalité. Le secret : un sevrage progressif, encadré et personnalisé. “Plutôt que d’arrêter brutalement, le médecin ajuste peu à peu les doses pour permettre au corps de s’adapter”, précise les scientifiques. Ce temps de transition est essentiel pour que l’organisme retrouve son équilibre sans déclencher de fringales ou de rebond métabolique.

Miser sur une approche sur mesure

Un arrêt réussi ne se résume pas à la baisse du dosage. Il repose sur une prise en charge pluridisciplinaire. Médecins, diététiciens, psychologues, physiothérapeutes et coachs en activité physique adaptée travaillent ensemble pour aider la personne à reprendre les commandes. "Cette collaboration permet d’aborder les multiples dimensions du sevrage, qu’il s’agisse des aspects métaboliques, comportementaux ou émotionnels", indiquent-ils.

L’éducation thérapeutique est alors essentielle : comprendre comment le corps réagit, apprendre à repérer la vraie faim, identifier les émotions qui poussent à manger. Ces outils aident à développer une autonomie durable.

Les clés pour stabiliser son poids

Avant même d’arrêter le traitement, il est recommandé d’adopter des habitudes alimentaires équilibrées.
 Voici quelques repères simples :

  • Privilégier les aliments riches en fibres et en protéines (légumineuses, légumes, poisson, œufs…) pour prolonger la satiété.
  • Limiter les produits ultra-transformés, les sucres rapides et les graisses saturées, qui favorisent les fringales.
  • Manger lentement, en écoutant ses signaux corporels.
  • Bouger régulièrement : la combinaison idéale associe cardio (marche rapide, vélo, natation) et renforcement musculaire, sans oublier les pratiques douces comme le yoga ou la méditation, précieuses pour gérer le stress.    

Accompagner le mental

L’arrêt du traitement peut aussi être une épreuve psychologique. L’appétit revient, les craintes de regrossir s’installent, parfois la culpabilité aussi. "Un suivi par un professionnel, tel qu’un psychologue ou un thérapeute spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, peut aider à surmonter les angoisses liées à l’arrêt du traitement, à gérer les compulsions alimentaires et à renforcer l’estime de soi. Préparer à la fois le corps et l’esprit au sevrage garantit une transition plus sereine et favorise la pérennité des résultats obtenus", souligne l'équipe de scientifiques. 

L’obésité étant une maladie chronique, le suivi post-sevrage est capital. "Ce suivi permet de détecter rapidement d’éventuelles difficultés, telles qu’un retour des fringales ou des déséquilibres métaboliques, et d’ajuster les stratégies médicales ou comportementales en conséquence. Il offre également un cadre rassurant pour la personne en situation d'obésité, favorisant ainsi l’adhésion aux nouvelles habitudes de vie.”

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