Certaines zones cérébrales s’activent de façon étonnante devant ce type de programme télé… Mais lequel ? 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 15/11/2025
activité cerveau programme télé
Istock
Le cerveau en mode pause quand on est devant le petit écran ? Pas du tout, cela dépend du programme. Des chercheurs américains ont publié une étude ce mercredi 11 novembre qui montre au contraire une activité cérébrale intense… quand on regarde du foot ! On vous explique. 

Alors que l’équipe de France dispute demain un match qualitatif pour la coupe du monde 2026 et rencontre l’Azerbaïdjan, une étude publiée cette semaine dans Radiology, la revue de la Radiological Society of North America (RSNA), révèle que l'activation de certaines régions cérébrales chez les supporters de football déclenche des émotions et des comportements positifs et négatifs lors du visionnage de matchs de leur équipe favorite. 

On le sait, les amateurs de football peuvent avoir des comportements ou des réactions intenses, en particulier quand ils supportent leur équipe : et bien ceci se confirme sur l’imagerie cérébrale ! Quand leur équipe marque un but, qu’elle est malmenée, qu’elle gagne ou au contraire qu’elle perd… le cerveau s'emballe et les émotions sont exacerbées. “Les supporters vivent toute la gamme des émotions en voyant leur équipe triompher ou perdre au cours d'un match, exultant lors d'un but ou s'indignant d'une mauvaise décision arbitrale, détaille le communiqué de presse de la RSNA. Les supporters de football sont réputés pour leur fidélité et leur enthousiasme, notamment en Europe et en Amérique du Sud.” 

 

Les Français sont-ils des fans de foot ? Les chiffres parlent ! 

Et ce n’est pas nous, Français, qui allons faire mentir les chercheurs : entre 20 et 26 millions de Français étaient devant leur poste pour assister aux demi-finales ou finales de la Coupe du monde ou de l’Euro depuis le sacre de l’équipe de France en 1998… quand l’équipe de France est de la partie bien entendu ! En mai de cette année, les amateurs étaient encore en masse devant leur poste pour assister à la finale de la Ligue des Champions opposant le Paris Saint Germain et l'Inter Milan. 11,5 millions de téléspectateurs ont ainsi suivi la rencontre qui a sacré Paris (5 buts à zéro tout de même !), la deuxième équipe française à remporter cette compétition, 32 ans après Marseille. 

Foot Unis, qui représentent tous les salariés du secteur, le rappelle : “Qu’on raisonne en termes d’affluences, d’audiences, de nombre de licenciés ou encore d’intérêt et de suivi au sein de la population française, le football s’impose encore comme le sport numéro un en France

Un sport qui fait vibrer mais qui fait aussi chauffer les neurones selon cette toute nouvelle étude. “Si l'affiliation sociale a fait l'objet de nombreuses études, les mécanismes neurobiologiques de l'identité sociale dans un contexte compétitif restent flous, explique  Francisco Zamorano, biologiste, docteur en sciences médicales à Santiago, au Chili, et auteur principal de l’étude. Nous avons donc entrepris d'étudier les mécanismes cérébraux associés aux réactions émotionnelles des supporters de football face aux victoires et aux défaites de leur équipe.” 

 

Les émotions générées par le foot visibles sur imagerie médicale ! 

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé l'IRM fonctionnelle (IRMf), une technique qui mesure l'activité cérébrale en détectant les variations du flux sanguin, afin d'examiner 60 supporters de football masculins en bonne santé (âgés de 20 à 45 ans) appartenant à deux équipes rivales historiques. 

Les données d'imagerie cérébrale ont été recueillies pendant que les participants visionnaient 63 séquences de buts issues de matchs impliquant leur équipe favorite, une équipe rivale ou une équipe neutre. Une analyse a ensuite été réalisée afin de comparer les réponses neuronales lorsque les participants regardaient leur équipe favorite marquer ou prendre des buts contre son principal rival, comparativement aux buts d'équipes non rivales.

Les résultats ? Les IRM ont montré que l'activité cérébrale changeait significativement selon que l'équipe du supporter réussissait ou échouait mais aussi en fonction de l’adversaire. “La rivalité modifie rapidement l'équilibre entre évaluation et contrôle dans le cerveau en quelques secondes”, continue le Dr Zamorano. “En cas de victoire significative, le circuit de la récompense est amplifié par rapport aux victoires sans rivalité”.  Plus surprenant, d’après les chercheurs, on retrouverait ce même genre de fonctionnement cérébral, avec un circuit de la récompense renforcé et une “diminution du contrôle en situation de rivalité” dans d’autres domaines que le sport, notamment en politique ! 

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Communiqué de presse Radiological Society of North America (RSNA)

Foot Unis

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