Régime sans sel : 5 risques que vous ignorez

Publié par Louise Ballongue
le 29/05/2020
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À table, on vous dit souvent d'avoir la main légère sur le sel ? Certes, une alimentation trop salée peut s'avérer néfaste, notamment pour le coeur. Mais il est aussi essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. La liste des risques que vous courez si vous ne consommez pas assez de sel !

Le régime sans sel, de plus en plus populaire, est parfois recommandé aux personnes souffrant d'une insuffisance cardiaque, quand d’autres y ont recours pour tenter de maigrir. Mais que faut-il penser réellement de ce régime ? Et surtout, quels sont ses risques ? Faisons le point.

Régime sans sel : qu'est-ce que c'est ?

Le principe du régime sans sel est de limiter les aliments riches en sel et de supprimer toute salaison des plats avant, pendant et après la cuisson.

Il faut distinguer ce régime strict du régime pauvre en sel (régime hyposodé). Le régime sans sel strict vise l’objectif "0 chlorure de sodium". Il interdit donc totalement son utilisation, aussi bien lors de la préparation des plats qu’à table.

Il est prescrit dans les cas suivants :

  • Insuffisance rénale ;
  • Traitement par les corticoïdes ;
  • Hypertension artérielle, dans certains cas.

Du côté de l'alimentation, le régime sans sel exclut de nombreux aliments plus ou moins riches en sodium (conserves, produits surgelés, sauces du commerce, biscuits apéritifs, chips, moutarde, cornichons…).

Il faut aussi bannir le beurre salé, le lait entier, les fromages très salés comme l’édam, la feta ou encore les fromages à pâte persillée, le pain et les biscottes salés, la charcuterie, la viande séchée, les viandes et poissons fumés, les fruits de mer et les œufs de poisson.

Côté boisson, évitez surtout les sodas, les jus de fruits industriels et les eaux minérales très riches en sodium.

Régime sans sel : fait-il maigrir ?

Si le sel favorise le développement de maladies cardio-vasculaires ou de l'ostéoporose, il peut également être à l'origine d'une prise de poids, que ce soit directement ou indirectement.

En effet, le chlorure de sodium attire l'eau de notre corps et la retient. En adoptant un régime sans sel, il est donc possible de se délester de quelques kilos en trop, dès la première semaine.

Par ailleurs, en cherchant à manger moins salé, on réduirait par le même biais la consommation d'aliments très caloriques, comme ceux de restauration rapide, et on augmenterait la consommation d'aliments faibles en sel, comme les fruits et les légumes.

Ce qui pourrait, à terme, générer une perte de poids. Mais il est possible de ne pas en perdre ou de perdre un peu de masse "temporairement". Lorsque le corps stocke moins d’eau, cela donne en effet l’impression d’être plus mince. Mais tout redevient comme avant dès qu’il y a un apport de sel naturel, contenu dans les aliments.

In fine, même s'il est qualifié de "régime", l'alimentation pauvre en sel est plus une habitude de vie "santé" qu'autre chose. 

Le sel, même en petite quantité, est nécessaire à l’organisme

Bien que le régime sans sel soit préconisé dans le cadre de certaines maladies chroniques, n'oublions pas que, sans lui, il n’y a pas de transmission neuromusculaire.

Le sel remplit aussi de nombreuses autres fonctions essentielles pour l'organisme : il est indispensable à la contraction des muscles, aide à maintenir l’équilibre hydrique (équilibre entre la quantité d’eau consommée et éliminée) et à réguler le pH sanguin. Mais il ne faut pas en consommer avec excès. 

C'est pourquoi, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) recommande de consommer moins de 5 g de sel par jour chez l’adulte.

Voyons désormais ensemble quels risques vous courez si vous ne consommez pas assez de sel.

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Nouvelles orientations de l'OMS sur le sel et le potassium dans l’alimentation, OMS, 31 janvier 2013.

Un corps qui ne fonctionne plus

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Comme dit précedemment, le sel permet de maintenir et de réguler le liquide qui baigne les cellules, il participe à l’équilibre hydrique global et permet même la formation des messages nerveux dans les neurones. Ainsi, le liquide dans lequel baignent nos cellules contient à lui seul 95% du sodium de l’organisme. Sans sel, elles ne peuvent survivre. 

Régime sans sel : un risque de dénutrition

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Si on a eu l’habitude de manger salé et que l’on est mince, l’absence de sel expose à une perte d’appétit, puisque les plats n’ont plus de goût. Il est alors possible de subir une perte pondérale, accompagnée parfois d'une perte de masse musculaire. Ce qui peut s'avérer très dangereux, en particulier chez les seniors, qui rencontrent déjà ce problème.

Gare à la déshydratation !

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Le sel retient l’eau. Aussi, le supprimer totalement de votre alimentation empêche les cellules de fixer l’eau. Résultat : il y a un risque accru de déshydratation, déjà majorée chez les seniors, et son cortège de vertiges, malaises, accidents cardiovasculaires…

Sans sel, la fatigue vous guette

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On l'oublie bien souvent, mais le sel est très utile lorsque nous sommes déshydratés ou fatigués. En effet, le sel retient l’eau et augmente la tension, en remplacement de la caféine. Il "booste" donc notre forme et permet même de sauver de vies (lorqu'une personne fait un malaise notamment, on lui donne un mélange d'eau, de sel et de sucre). 

Alimentation pauvre en sel : un risque d'AVC ou de crise cardiaque ?

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Selon une étude publiée dans The Lancetun apport insuffisant en sel peut augmenter le risque d'AVC ou de crise cardiaque.

Les chercheurs de l'Université McMaster au Canada ont en effet découvert que chez les personnes n'ayant pas de problème d'hypertension, un faible apport en sodium (soit moins de 3g par jour) était associé à plus de crises cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et de décès par rapport à une consommation moyenne de sel (5 g de sel par jour chez un adulte).

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