Diabète : les conseils des professionnels pour conserver sa vue

L’amour rend aveugle, vraiment ? L’amour du sucre, en tout cas, oui. En effet, le diabète de type 2, caractérisé par un excès de sucre dans le sang, peut avoir des conséquences insidieuses mais désastreuses. C’est pourquoi la HAS (Haute Autorité de Santé), publie, en cette fin d’été 2025, ses recommandations. Et cela concerne une grande partie de la population : le diabète touche aujourd’hui 4,3 millions de personnes en France, un chiffre en constante augmentation. Pour rappel, cette maladie chronique est causée par une résistance à l’insuline, hormone qui régule la glycémie dans l’organisme. Et ses conséquences sont nombreuses : maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale, neuropathie des membres inférieurs… Mais aussi un risque ophtalmologique bien réel.

En effet, le diabète favorise l’apparition de la cataracte, du glaucome, mais surtout de la rétinopathie. Cette complication est causée par une obstruction des petits vaisseaux sanguins de la rétine. Elle évolue d’abord sous une forme non-proliférante, souvent asymptomatique, ce qui lui permet de gagner du terrain sans être repérée. Mais à terme, elle rend aveugle, et constitue d’ailleurs la troisième cause de cécité dans les pays industrialisés !

Prévenir, mieux que guérir

Alors, comment éviter de perdre la vue à cause du diabète ? Pour éviter les conséquences de cette maladie, mieux vaut éviter d’en souffrir tout court… Une affirmation un peu simple, car les causes du diabète sont en partie génétiques, et que nous ne sommes pas tous égaux face à nos antécédents familiaux. Malgré tout, l’environnement joue également un rôle très important, et c’est là-dessus que peuvent se concentrer les premiers efforts. 

Adopter une alimentation équilibrée et pauvre en sucres et en graisses saturées, pratiquer une activité physique régulière, éviter la sédentarité, ou encore arrêter de fumer… Ces bonnes habitudes sont les meilleurs atouts en votre possession pour limiter au maximum une hyperglycémie, et donc le risque de cécité.

Le dépistage, comment et pour qui ?

Mais malheureusement, cela n’est pas toujours possible, ni même suffisant. Lorsque le risque de rétinopathie existe bel et bien chez une personne diabétique, que faire pour l’éviter au maximum ? Premièrement, la HAS nous rappelle quels sont les facteurs ou périodes de risque les plus importants, à savoir : 

• la puberté
• la grossesse
• l’opération de la cataracte
• l’équilibration rapide de la glycémie, en particulier avec les nouveaux traitements très efficaces
• l’utilisation de dispositifs comme les capteurs en boucle fermée, qui modifient fortement la surveillance et l’équilibre glycémique

Si vous êtes concernés, la prudence est d’autant plus de mise. Pour ce faire, il existe un dépistage du fond de l'œil, qui permet de détecter la rétinopathie, avant même que les symptômes n’apparaissent. Il s’agit d’un examen très simple et indolore, qui s’effectue en quelques minutes chez un ophtalmologue ou un orthoptiste. La HAS recommande d'effectuer cet examen au moins une fois par an si vous êtes une personne à risque.

Une bonne préparation pour un traitement optimal

Les résultats sont ensuite transmis au médecin traitant, qui pourra vous les expliquer et envisager un traitement, si nécessaire. Il existe deux solutions possibles pour traiter la rétinopathie : via un traitement laser de la rétine, ou grâce à des injections intravitréennes (à l’intérieur de l'œil).

Mais attention : pour pouvoir envisager ces traitements, il est essentiel que le patient réunisse certaines conditions, également rappelées par la HAS. Son équilibre glycémique doit être maintenu, et l’ensemble des facteurs de risque cardiovasculaires doivent également être pris en charge. Cela signifie une bonne gestion du poids et du stress, l'absence de consommation de tabac et de sédentarité, une bonne pression artérielle, etc. En résumé, les moyens de prévention sont également ceux qui permettent un traitement plus efficace !