Iode : 3 aliments quotidiens pour couvrir vos besoins sans poisson

Publié par La Rédaction Médisite
le 17/12/2025
iode aliments
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Face au risque croissant de carence en iode en Europe, notamment chez les femmes, il est crucial de diversifier ses sources alimentaires. Découvrez faire le plein sans manger de poisson ou de fruits de mer.

L'expression historique « crétin des Alpes » ne relève pas de la simple insulte, mais d'une réalité médicale ancienne liée à la géographie. Elle désignait autrefois les populations montagnardes souffrant de retards de développement causés par un manque cruel d'iode, cet oligo-élément étant naturellement présent dans les océans et rare en altitude. Aujourd'hui, bien que le sel iodé ait largement endigué ce fléau, la vigilance reste de mise. En juin 2024, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a de nouveau alerté sur un risque accru de déficit en Europe, rappelant que cet élément est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes qui régulent notre métabolisme et nos fonctions cognitives.

La situation est particulièrement surveillée dans l'Hexagone. Les femmes françaises consomment en moyenne 135 µg par jour, ce qui est en deçà des 150 µg recommandés, un seuil qui grimpe même à 200 µg pour les femmes enceintes. La baisse de consommation de produits laitiers et l'usage de sels non iodés dans les produits transformés accentuent ce déficit. Pour combler cet écart sans nécessairement consommer des produits de la mer à chaque repas, il est impératif de comprendre le lien entre le risque de carence en iode, la femme et son alimentation quotidienne.

Les champions terrestres de l'iode

Il existe heureusement des alternatives performantes pour ceux qui boudent les crustacés. Pour identifier les meilleurs aliments riches en iode sans poisson, il faut d'abord regarder du côté du végétal marin. Les algues sont les reines incontestées de cette catégorie, mais elles exigent une consommation prudente. Le kombu, par exemple, explose les compteurs avec plus de 2 500 µg par gramme séché. La dulse, plus modérée avec ses 229 µg pour 100g, ou le wakamé, sont souvent plus faciles à doser pour éviter de dépasser la limite de sécurité fixée à 600 µg par jour. Dans tous les cas, il est recommandé de les consommer en toute petite quantité.

Si les algues vous semblent trop exotiques, le plateau de fromages offre une solution plus traditionnelle. Le fromage de brebis se distingue avec jusqu'à 124 µg d'iode pour 100g, suivi de près par le parmesan et la feta. Enfin, l'œuf reste l'allié le plus accessible : un seul œuf moyen couvre un quart de vos besoins journaliers, l'essentiel de ce précieux nutriment se concentrant dans le jaune.

Intégrer ces sources au menu

Pour varier les plaisirs et assurer vos apports, vous pouvez associer intelligemment sources d'iode, fromages, œufs et algues au fil de la journée. Une astuce culinaire venue du Japon consiste à utiliser le kombu uniquement pour infuser. En préparant un bouillon Dashi — en laissant tremper l'algue puis en la retirant juste avant l'ébullition — vous récupérez l'iode et la saveur umami tout en maîtrisant la concentration finale. C'est la méthode idéale pour garantir avec le bouillon de kombu un apport en iode en toute sécurité.

Pour une approche plus directe, les paillettes de dulse s'utilisent comme un condiment. Une simple pincée sur une salade ou une omelette suffit à rehausser le plat sans en altérer le goût. Quant aux œufs, les consommer au petit déjeuner ou au déjeuner, que ce soit à la coque ou durs dans une salade, constitue une habitude simple pour sécuriser 40 µg d'apport immédiat.

Doser pour ne pas dépasser

L'équilibre thyroïdien est subtil : le manque est délétère, mais l'excès l'est tout autant, pouvant mener à une hyperthyroïdie. Il est donc essentiel de respecter la dose journalière d'iode pour un adulte sans chercher à la surmultiplier. Les personnes souffrant déjà de pathologies thyroïdiennes ou sous traitement médicamenteux doivent impérativement consulter un professionnel avant d'introduire des algues de manière régulière dans leur régime. Enfin, si le sel iodé reste une base, son utilisation ne doit pas justifier une surconsommation de sodium, néfaste pour le système cardiovasculaire.

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