Bjön Borg atteint d’un cancer de la prostate : quels sont les risques d’une forme agressive ? 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 15/09/2025
Bjön Borg cancer
abacapress
PA Photos/ABACA
La légende du tennis vient de publier une autobiographie dans laquelle il annonce être atteint d’un cancer de la prostate “extrêmement agressif”. Ce que l’on sait. 
 

 

Ses allures de mannequin - silhouette longiligne, cheveux blonds longs et look pointu, même sur les courts - cachaient un talent certain ! Bjön Borg, tennisman suédois aujourd’hui âgé de 69 ans a remporté soixante-six titres au cours de sa carrière expresse, dont onze titre du Grand Chelem (six à Roland Garros, un record uniquement battu depuis par Rafael Nadal et cinq à Wimbledon, il conserve toujours aujourd’hui ce record, ex aequo avec Roger Federer), ce qui lui a valu très tôt d’être considéré comme une légende du tennis

 

 “J'ai maintenant un nouvel adversaire, le cancer, que je ne peux pas contrôler. Mais je vais le vaincre. Je n'abandonne pas. Je me bats comme si chaque jour était une finale de Wimbledon.”

 

D’autant qu’à la surprise générale, le joueur surnommé Ice-borg, décide de raccrocher raquette et baskets a seulement 26 ans, alors qu’il est encore en pleine force de l’âge. Il avouera ensuite avoir pris sa décision en quelques minutes après une défaite contre John McEnroe : “Ce jour-là, âgé de 25 ans, j'ai décidé d'arrêter ma carrière. Décision que je n'ai jamais regrettée. J'avais été no1, devenir no2 ne m'intéressait pas.”

Depuis l’ancien tennisman qui a connu des hauts mais surtout des bas (divorces à répétition, consommation de drogue, problème avec le fisc suédois) s’était fait plutôt discret. Il revient aujourd'hui avec des mémoires (Heartbeats ou Battements de cœur en français) qui vont être publiées dans les prochaines semaines dans lesquelles il révèle être atteint d’un cancer de la prostate “extrêmement agressif”.  

 

Diagnostiqué en 2023 d’un cancer de la prostate “extrêmement agressif” 

Interrogé par l’agence de presse Associated Press à l’occasion de la sortie de son livre, la légende du tennis a expliqué début septembre depuis son domicile situé à Stockholm avoir traversé “des moments difficiles” mais se sentir aujourd'hui “tellement mieux”.

 

L'Association Française d’Urologie (AFU) rappelle que le cancer de la prostate tue un homme toutes les heures en France. 

 

Il explique encore que les médecins “ont trouvé un résultat inquiétant en septembre 2023, ils ont donc voulu faire des suivis” qui ont amené au diagnostic du cancer de la prostate et à une opération en février 2024 et que depuis “tous les six mois, je dois me faire examiner. Ce n'est pas une partie de plaisir”.  

Dans son livre, il détaille : “J'ai maintenant un nouvel adversaire, le cancer, que je ne peux pas contrôler. Mais je vais le vaincre. Je n'abandonne pas. Je me bats comme si chaque jour était une finale de Wimbledon. Et ces combats se passent généralement plutôt bien, non ?” 

 

Cancer de la prostate : peut-il être agressif ? 

Comme l’a fait remarquer le tennisman lors de son interview auprès de l'Associated press, la cancer de la prostate est insidieux car il avance à bas bruit. Il a ainsi déclaré qu'il se faisait tester pour un cancer de la prostate “depuis de très nombreuses années”, car, a-t-il ajouté, “le problème, c'est que vous ne ressentez rien, vous vous sentez bien, et puis c'est arrivé comme ça.

Souvent perçu comme une maladie peu évolutive, le cancer de la prostate inquiète souvent moins les hommes que d’autres formes de cancer. A tort. 

L'Association Française d’Urologie (AFU) rappelle pourtant que le cancer de la prostate tue un homme toutes les heures en France et que diagnostiqué trop tard, les risques de cancer métastatique sont importants. Au contraire, diagnostiqué tôt, les chiffres de guérison avoisinent les 95 %. 

 

Prostate : Pourquoi faut-il se faire dépister dès 50 ans ? 

Surtout, on ne peut jamais présager de l’agressivité d’un cancer de la prostate, car si la moitié d’entre eux sont effectivement d’évolution lente (dans ce cas, les médecins peuvent préférer une surveillance active à des traitements plus lourds), d’autres (les cancers de la prostate moyennement ou peu différenciéssont plus imprévisibles et peuvent évoluer beaucoup plus rapidement. 

D’où l’intérêt du dépistage dès 50 ans, à renouveler tous les deux ans. D'autant plus que les biopsies, encore en vigueur il y a quelques années, ne sont plus obligatoires. Le dépistage s’articule aujourd’hui autour de deux examens: le dosage de PSA et le toucher rectal. 

 

 

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