Cancer de la prostate : cette altération génétique augmente le risque
Le cancer le plus fréquent chez l’homme a désormais une explication génétique ! Chaque année, près de 60 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués en France, chez les personnes de sexe masculin. Parmi eux, environ 9 000 patients y succombent. Ce cancer se développe dans la glande prostatique, et souvent de manière silencieuse : c’est seulement lorsqu’il progresse qu’apparaissent des symptômes, notamment des troubles urinaires.
Et les facteurs de risque connus sont multiples ! Outre l’âge, principale cause, on sait aussi que les antécédents familiaux, l’obésité, ou encore l’origine ethnique jouent un rôle. Les méthodes de dépistage ne permettent pas encore de prévenir tous les cas, d’où la nécessité de mieux comprendre les mécanismes qui favorisent la maladie.
FOXA1, un gène clé dans le développement tumoral
C’est dans ce contexte qu’une découverte scientifique récente attire toute l’attention ! Une équipe internationale, basée à l’Université du Michigan (Etats-Unis), a mis en évidence le rôle central de FOXA1 dans le développement de la maladie. Ce gène était jusque-là connu pour son implication dans le fonctionnement des récepteurs aux androgènes, essentiels dans la croissance et le développement des cellules prostatiques.
Cette étude, publiée dans la revue Science le 26 juin 2025, révèle que des mutations spécifiques de FOXA1 peuvent transformer ce gène en véritable oncogène, c’est-à-dire en un moteur de la progression du cancer. Ces altérations sont présentes dans 10 à 40 % des cancers de la prostate dépendants des hormones. Les chercheurs ont distingué deux grandes catégories de mutations :
- Les mutations de classe 1, observées dans les cancers de la prostate au stade précoce. Toutefois, ces cancers conservent une certaine sensibilité aux thérapies hormonales.
- Les mutations de classe 2 apparaissent fréquemment dans les formes métastatiques. Elles ne déclenchent pas à elles seules une prolifération, mais modifient profondément l’identité des cellules prostatiques. Résultat : les tumeurs deviennent résistantes aux traitements hormonaux.
Résultat ? En plus de nous éclairer sur une cause de développement des cancers de la prostate, ces découvertes permettent ainsi de comprendre pourquoi certains d’entre eux restent sensibles au traitement tandis que d’autres s’avèrent réfractaires, et donc particulièrement complexes à traiter.
Une découverte qui ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche
Mais que faire de cette découverte ? Car bien entendu, personne ne peut choisir d’avoir, ou non, un gène FOXA1 altéré. En revanche, l’identification du rôle de ces mutations change la manière d’envisager la lutte contre le cancer de la prostate, ouvrant la voie à une médecine de plus en plus personnalisée. Concrètement, cela pourrait déboucher sur plusieurs avancées :
- Un dépistage génétique plus précis : FOXA1 pourrait devenir un biomarqueur clé pour identifier, dès le diagnostic, les patients à risque de développer un cancer agressif ou résistant.
- Des traitements ciblés : selon le type de mutation, il serait envisageable d’adapter la stratégie thérapeutique, en utilisant par exemple des inhibiteurs spécifiques ou de nouvelles molécules capables de bloquer la reprogrammation cellulaire.
- Une meilleure compréhension de la résistance : les chercheurs disposent désormais d’un modèle clair pour étudier pourquoi certains cancers échappent aux traitements hormonaux, ce qui pourrait inspirer des thérapies de nouvelle génération.
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https://www.science.org/doi/10.1126/science.adv2367
https://www.cancer-environnement.fr/fiches/cancers/cancer-de-la-prostate/