Cancer avancé de la prostate : la combinaison de deux médicaments réduit de 40 % le risque de décès
Il est connu pour être un cancer d’évolution lente et à bon pronostic. Pourtant certains hommes voient leur taux de PSA remonter rapidement après les traitements par chimiothérapies et radiothérapies. Dans ce contexte, une nouvelle étude publiée le 19 octobre 2025 dans le journal New England Journal of Medicine et présentés lors du congrès de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO) à Berlin, représente un tournant. La combinaison d’un traitement hormonal classique avec un médicament plus moderne permet de réduire le risque de décès de plus de 40 %.
L’essai clinique, mené par Cedars‑Sinai Medical Center (États-Unis) avec plus de 1 000 patients répartis dans 17 pays, portait sur des hommes dont le cancer de la prostate est revenu après le traitement initial et pour qui le PSA remonte rapidement. Ces patients présentaient ce que les médecins appellent un « cancer de la prostate à haut risque de récidive biochimique » avec un risque de propagation de la maladie souvent aux os ou à la colonne vertébrale.
Une association simple, mais efficace
Les patients ont été sélectionnés aléatoirement pour recevoir un traitement hormonal standard seul, de l'enzalutamide seul ou une combinaison des deux. Après huit ans, le risque de décès était inférieur de 40,3 % dans le groupe recevant la combinaison par rapport aux deux autres groupes, a précisé le Dr Robert Figlin, directeur par intérim de Cedars-Sinai Cancer. « Cet essai clinique illustre le travail translationnel réalisé par nos médecins-chercheurs », déclare-t-il dans un communiqué. « Il en résultera une amélioration des traitements et de meilleurs résultats pour les patients du monde entier. »
Le professeur explique que « l'hormonothérapie, que nous proposons à nos patients depuis 30 ans, n'a pas amélioré la survie, pas plus que tout autre traitement. Ces résultats changent donc véritablement la donne. »
Le médicament en question est déjà approuvé par la FDA
L’ajout d’enzalutamide change la donne. Comme l’indique encore le Dr Freedland : « Ces résultats importants identifient un traitement qui prolonge la survie chez les hommes atteints d'un cancer agressif de la prostate. »
Autre point important : le médicament en question est déjà approuvé par la FDA (Agence américaine) et intégré dans les recommandations, mais jusqu’à présent pas pour ce scénario précis. « Ces derniers résultats […] devraient renforcer […] la recommandation et consolider cette association médicamenteuse comme traitement standard pour les patients atteints d'un cancer de la prostate à haut risque et présentant une récidive biochimique.»
Le cancer de la prostate en chiffres
En 2018, près de 60 000 nouveaux cas annuels ont été identifiés en France. En 2017, la ligue contre le cancer estime à 643 156 hommes souffrant d’un cancer de la prostate. Ce qui place cette maladie au 1er rang des cancers en termes de fréquence chez l'homme, avec 9 200 décès en 2021. Cette avancée majeure pourrait redéfinir la prise en charge de la forme plus rare mais particulièrement agressive de cancer de la prostate.