Secousses hypniques : pourquoi se réveille-t-on parfois en sursaut ? Adobe Stock
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Un spasme musculaire involontaire et furtif

Vous sentez l'assoupissement arriver, et soudain vous avez l’impression de tomber ou de manquer une marche en descendant l'escalier, ou vous êtes assise à votre bureau, concentré par votre travail et sans vous rendre compte vous sentez que l'une de vos paupières se met à trembler, ou encore en pleine discussion, le son d'un hoquet survient et perturbe le moment.

Chacune de ces étranges secousses constitue un mouvement appelé "secousse hypnique" également appelée spasme myoclonique, sursaut d’endormissement ou secousse hypnagogique, qui se caractérise par la contraction soudaine, brusque et involontaire d’un muscle ou d’un groupe musculaire. C’est-à-dire une secousse ou un spasme musculaire involontaire qui ne dure pas longtemps.

Jusqu'à 70 % de la population est concernée

Si vous avez déjà ressenti cette secousse hypnique, il s'agit d’une secousse qui se produit de temps en temps quand vous êtes en train de vous endormir ou quand un rêve vous effraie ou vous réveille brusquement et entraîne souvent une sensation pénible de chute de plusieurs mètres. Environ 60 % à 70 % de la population est concernée par les secousses hypniques qui affectent tous les âges autant les hommes que les femmes. Si leur cause est plutôt mystérieuse, les hypothèses sont nombreuses.

Une somnolence semi-consciente

Pas d’affolement, cette réaction du corps est tout à fait sans gravité. Les myoclonies d’endormissement sont de petites contractions musculaires involontaires qui se produisent généralement durant le premier stade du sommeil. C’est, en effet, le cycle le plus léger du sommeil qui intervient juste après l’endormissement. Pour mieux comprendre, c’est une sorte de somnolence semi-consciente ou de demi-sommeil, période de transition entre l’endormissement et le sommeil. Durant cet intervalle, nos muscles se détendent et notre cerveau interprète cette sensation comme une chute. Le sentiment de tomber est si puissant qu’il provoque une contraction furtive et violente d’un muscle ou d’un groupe musculaire. Cette contraction musculaire inconsciente peut déclencher un réveil en sursaut, et au même moment le cœur peut s’emballer, mais peut aussi être plus légère.

Très rarement, cette manifestation physiologique peut révéler un trouble neurologique sous-jacent. En plein milieu de la nuit des réveils en sursaut, qui montrent que vous ne dormiez pas, peuvent être des signes d’alertes puisque les secousses hypniques apparaissent durant la phase d'endormissement.

D’où viennent ces secousses hypniques ?

Une secousse hypnique est due à la contraction involontaire des muscles pendant la phase d’endormissement. Pensant bien faire, notre cerveau juge nécessaire de nous réveiller brutalement, alors que la personne est dans une sorte de demi-sommeil.

Plusieurs pistes pour expliquer ce phénomène

L’origine des secousses hypniques est encore mal connue et aucune étude scientifique n’a démontré de véritables raisons, des pistes sont exploitées pour comprendre d’où les secousses viennent.

En revanche, on est à peu près sûrs que ce phénomène naturel serait dû à la décontraction de nos muscles, que le cerveau incarne comme une chute. Mais le stress pourrait également être un déclencheur. Ainsi, les pensées anxieuses retiendraient le cerveau actif qui envoie alors des signaux d’alerte au corps, tandis que les muscles se relâchent. Par conséquent, les secousses hypniques pourraient être des signaux d’alerte que le cerveau communique au corps. La fatigue et le manque de sommeil, une consommation excessive de caféine ou de stimulants sont défavorables à l’endormissement naturel, une activité physique intense avant le coucher ou encore des horaires de sommeil inhabituels ou irréguliers pourraient également jouer un rôle dans ce phénomène.

En effet, il devient alors difficile d’atteindre la phase de sommeil profond, le sommeil le plus réparateur pour l’organisme.

Sursauts d'endormissement : comment les éviter ?

Les sursauts d’endormissement ne demandent aucun traitement si aucun autre symptôme ne s’ajoute puisqu’il s’agit d’un phénomène extrêmement fréquent et sans conséquences. Il existe cependant certaines astuces pour aider à diminuer les myoclonies, comme le fait de bien s’hydrater au cours de la journée, d’éviter les stimulants (thé et café), de faire des exercices de détente et surtout combattre le stress. Améliorer son sommeil pour remédier aux secousses est également une piste à ne pas négliger. Adopter un rythme de sommeil plus régulier en vérifiant sa literie ou encore s’endormir au calme en créant un rituel du coucher relaxant : écouter de la musique avant de dormir, pratiquer la méditation, ou bien des exercices de respiration issus de la sophrologie pour ralentir le rythme cardiaque et se détendre.

Quand faut-il s'inquiéter ?

En revanche, lorsque les secousses hypniques vous réveillent toutes les nuits vous empêchent de vous endormir facilement et qu’elles empiètent sur le temps de sommeil, n’hésitez pas à consulter. Ce phénomène peut alors révéler un problème de santé sous-jacent et il peut se révéler utile de consulter votre médecin traitant qui vous orientera si besoin vers un neurologue ou un médecin spécialiste du sommeil afin de faire des examens supplémentaires. Un spécialiste contrôlera s’il s’agit d’un trouble du sommeil requérant un traitement.

Parmi ces troubles, il pourrait s’agir d’apnée du sommeil car il provoque parfois des contractions musculaires et alors les voies respiratoires se bloquent, le taux d’oxygène dans le sang diminue et le cerveau envoie un signal pour nous réveiller, parfois sous la forme d’une contraction musculaire. Comme tous les troubles du sommeil, ils vous empêchent de bénéficier d’un sommeil réparateur. Les conséquences sont importantes sur la vie professionnelle et personnelle. Selon une étude de Santé publique France publiée en 2019, les Français dorment en moyenne 6 heures et 42 minutes chaque nuit. C’est la première fois que le sommeil quotidien passe sous la barre des 7 heures en France, durée minimale recommandée pour une bonne récupération. Un déclin du temps de sommeil que Qanté publique France juge "préoccupant".

Sources

Merci au Dr Ayman Tourbah

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