Cauchemars : la science découvre comment les éviterAdobe Stock

Selon une enquête de l’Ifop, l’institut d’études d’opinion et marketing en France, 3% de la part de ceux qui font des cauchemars en font toutes les nuits, 15% au moins une fois par semaine et 14% au moins une fois par mois. Alors que 4% des adultes souffrent de la survenue des cauchemars et de manière chronique, ces rêves désagréables forment une expérience assez courante d’émotions négatives à l’intensité plutôt forte que certains redoutent véritablement.

Les cauchemars impliquent le plus souvent des pensées et même des visualisations imagées d’agression, d’échecs, de conflits ou même simplement d’émotions portant vers la colère, la tristesse ou la peur. Les cauchemars peuvent être « anodins » en ce qu’ils ne sont associés à aucune pathologie dans la plupart des cas, mais ils peuvent également être le signe d’une psychopathologie ou d’un trouble tel que l’anxiété chronique ou le stress post-traumatique.

La méthode de thérapie par répétition d’imagerie mentale

Et s’il était possible d’éradiquer les cauchemars ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, un groupe de chercheurs a révélé avoir peut-être… trouvé la solution ! Les spécialistes se sont particulièrement demandé quel impact pouvait avoir le son sur le sommeil des participants. Pour ce faire, 36 personnes recevant une thérapie par répétition d’imagerie mentale, ont été invitées à prendre part aux phases de test.

La thérapie par répétition d’imagerie mentale est, à ce jour, la méthode la plus couramment proposée aux personnes souffrant de cauchemars, pour espérer en diminuer la fréquence au fil du temps. Grâce à cette méthode, une vision à visée bien plus positive est mise en avant pour que le patient puisse, au mieux, chasser et modifier le scénario négatif ayant induit le cauchemar.

Un accord musical répété toutes les dix secondes

Le premier groupe n’a reçu aucun autre traitement en supplément de la thérapie en question, quand le second groupe s’est vu attribuer un exercice particulier. Il leur a été demandé de créer une association entre la version positive du cauchemar qu’ils ont fait, et un accord joué au piano et à pratiquer chaque jour.

Finalement, cet accord musical choisi a été joué durant leur sommeil, toutes les dix secondes. L’outil jouant l’accord, se composait également d’électrodes, branchées sur chacun des participants. Cet outil aura permis aux chercheurs de faire différentes analyses du sommeil agité des patients sujets aux cauchemars.

La musique, véritable remède ?

Pourquoi avoir eu l’idée d’associer la vision positive avec un accord musical ? « Il existe une relation entre les types d'émotions vécues dans les rêves et notre bien-être émotionnel », s’est expliqué Lampros Perogamvros, psychiatre et auteur principal de l'étude, avant de poursuivre : « Sur la base de cette observation, nous avons eu l'idée que nous pourrions aider les gens en manipulant les émotions dans leurs rêves. Dans cette étude, nous montrons que nous pouvons réduire le nombre de rêves émotionnellement très forts et très négatifs chez les patients souffrant de cauchemars ».

Cette étude aura finalement montré des résultats étonnants mais, surtout, très prometteurs selon les chercheurs. La musique exercerait donc bel et bien son effet sur le bien-être mental, et particulièrement sur les cauchemars. « Nous avons observé une diminution rapide des cauchemars, ainsi que des rêves devenant émotionnellement plus positifs. Pour nous, chercheurs et cliniciens, ces résultats sont très prometteurs, tant pour l'étude du traitement des émotions pendant le sommeil que pour le développement de nouvelles thérapies », a conclu l’auteur des travaux.

Sources

https://www.cell.com/current-biology/pdfExtended/S0960-9822(22)01477-4

mots-clés : musique, science
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