Plantes : attention, cette gélule peut provoquer des convulsions

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 02/09/2025
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Istock
Naturel ne veut pas dire inoffensif ! Certaines plantes peuvent être dangereuses pour la santé si elles sont mal utilisées, d’autant plus que vous prenez des médicaments. On vous explique. 

De très nombreux médicaments ont été formulés grâce aux plantes ! Les plantes médicinales sont en effet puissamment chargées en molécules thérapeutiques. Aujourd’hui, 50 % des petites molécules mises sur le marché pour le traitement des cancers, et les médicaments les plus efficaces pour soigner la grippe ou le paludisme, sont encore extraits ou dérivés de plantes”, notent ainsi deux chercheurs du CNRS dans un article paru dans la revue Médecine/Sciences en 2008. 

Même si la plupart des molécules sont aujourd’hui synthétisées en laboratoire, l'aspirine a été extraite de l'écorce de saule blanc, les antalgiques puissants comme la morphine et la codéine à partir du pavot blanc, une jolie fleur que l’on peut trouver dans les jardins, la digitaline qui soigne l’insuffisance cardiaque est issue de la digitale, une magnifique fleur en grappes colorées (particulièrement toxique !) et la quinine, très utile pour combattre le paludisme, provient d’un arbre qui pousse en Amérique du Sud. C’est dire si les plantes ont largement contribué (et continuent de contribuer) à notre pharmacopée moderne. 

Une médecine “douce” qui est en réalité puissante

Le revers de la médaille ? Utilisées en phytothérapie, les plantes sont certes efficaces pour traiter certains maux du quotidien mais peuvent aussi se révéler dangereuses. Parce qu’elles sont puissantes mais aussi parce leurs molécules bioactives naturelles peuvent interférer avec celle des médicaments conventionnels. 

Contrairement à ce que l’on pense parfois à tort, la médecine naturelle n’est pas une médecine douce, d’autant que les remèdes phytothérapeutiques peuvent être particulièrement concentrés en principes actifs (c’est le cas des huiles essentielles notamment). Cette approche thérapeutique répond ainsi à des précautions d’usage qu’il ne faut pas ignorer, même s'il s'agit de soulager un simple mal de tête ou de nous aider à mieux dormir. 

Certaines plantes comme le millepertuis, utile pour améliorer l'humeur et réduire les symptômes d'anxiété, fait l’objet d’une surveillance active de la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) car elle peut diminuer ou au contraire renforcer les effets des médicaments conventionnels. Attention notamment avec la pilule contraceptive (dont le millepertuis diminue l’efficacité) ou avec certains antidépresseurs, car il peut alors être à l’origine d’un syndrome sérotoninergique potentiellement grave, surtout chez le sujet âgé. 

Consulter un spécialiste de santé naturelle, pour quoi faire ? 

Pour toutes les raisons évoquées plus haut, il est impératif de rester vigilant avant d’avaler n’importe quelle gélule de plantes. Lisez attentivement la notice, respectez strictement la posologie (ne doublez pas les doses au prétexte que ce sont de simples plantes) demandez conseil à un professionnel (votre pharmacie par exemple, un phytothérapeute, votre médecin traitant s’il est formé aux médecines naturelles…) en listant toujours les médicaments que vous prenez au long cours (dans le cadre d’une pathologie chronique) ou régulièrement. Car les intéractions médicamenteuses sont possibles, tout comme les surdosages, ou les réactions allergiques. 

En cas de signes suspects (nausées, vomissements, vertiges, somnolence excessive…) stoppez immédiatement les plantes et consultez en urgence. Faites de même, si pour une raison ou une autre, vous constatez que votre traitement habituel est moins efficace ou au contraire assorti d'effets indésirables plus marqués. 

Huiles essentielles : des précautions d’usage indispensables

Particulièrement appréciées car elles sont ultra efficaces pour régler de nombreux maux du quotidien, les huiles essentielles, des concentrés de molécules actives de plantes, doivent être utilisées avec une plus grande précaution encore, en respectant les restrictions d'usage à destination des enfants, des femmes enceintes ou allaitantes, des personnes immunodéprimées, des asthmatiques… Aussi, elles peuvent être caustiques par exemple, et donc entraîner des brûlures. D’autres peuvent contenir des terpènes neurotoxiques qui peuvent déclencher des convulsions voire un coma. Utilisez-les toujours avec prudence, en vérifiant qu’elles sont adaptées à votre problématique et à votre profil et respectez la posologie (nombre de gouttes précises,  répétitions des prises journalières) indiquée par le professionnel de santé naturelle (aromathérapeute, pharmacien…). 

 

Afficher les sources de cet article

Ministère de la santé

https://www.medecinesciences.org/en/

https://archive.ansm.sante.fr/S-informer/Communiques-Communiques-Points-presse/Risques-lies-a-l-utilisation-du-millepertuis

pharma-gdd.com

naturellement-bio.com

compagnie-des-sens.fr

sante.fr

msdmanuals.com

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