Reflux, hypertension, estomac fragile : qui doit absolument éviter l’eau gazeuse ?

Publié par La Rédaction Médisite
le 11/12/2025
Eau gazeuse
Istock
Au-delà des ballonnements, l'eau gazeuse aggrave trois pathologies courantes. Apprenez à décrypter les étiquettes pour éviter le sodium et le gaz carbonique dangereux.
 

L'eau gazeuse est souvent perçue comme une alternative saine aux sodas, mais sa consommation n'est pas sans conséquences pour tout le monde. Derrière ses bulles rafraîchissantes se cachent parfois des teneurs élevées en sodium ou des effets mécaniques qui peuvent aggraver certaines conditions médicales. Pour les personnes souffrant d'hypertension, de reflux ou de sensibilité digestive, un choix éclairé s'impose.

Le principal danger de certaines eaux gazeuses pour les personnes hypertendues réside dans leur teneur en sodium. Ce minéral, consommé en excès, favorise la rétention d'eau, ce qui augmente le volume sanguin et, par conséquent, la pression exercée sur les parois des artères. Le lien entre eau gazeuse, sodium, hypertension et danger est donc direct. Les autorités sanitaires recommandent de privilégier les eaux minérales, plates ou gazeuses, dont la teneur en sodium est inférieure à 200 mg par litre.

Certaines marques très populaires comme St-Yorre, Vichy Célestins ou Rozana dépassent largement ce seuil et sont donc à proscrire en cas de consommation régulière. À l'inverse, des eaux gazeuses pauvres en sel comme Salvetat, Perrier ou Quézac peuvent être bues sans risque. Une étude parue en 2004 dans The Journal of Nutrition a toutefois apporté une nuance, montrant qu'un litre quotidien d'une eau riche en sodium et en bicarbonate réduisait le cholestérol chez des femmes ménopausées sans affecter leur tension artérielle, soulignant la complexité des interactions minérales.

Reflux et estomac sensible

Pour les personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien (RGO), le problème n'est pas la composition minérale de l'eau mais bien le gaz carbonique lui-même. Les bulles augmentent la pression à l'intérieur de l'estomac. Cette surpression peut forcer l'ouverture du sphincter œsophagien inférieur, la valve qui empêche normalement le contenu acide de l'estomac de remonter dans l'œsophage. La consommation d'eau pétillante aggrave ainsi le reflux gastro-œsophagien, provoquant des brûlures et des régurgitations acides. Le même mécanisme explique l'inconfort ressenti par ceux qui ont un estomac fragile. Le gaz dilate l'estomac, ce qui peut déclencher des ballonnements, des flatulences et des douleurs. Si certaines eaux riches en bicarbonates peuvent ponctuellement aider à la digestion après un repas lourd, cet effet positif n'annule pas les désagréments liés à la présence de gaz chez les individus sensibles.

Bien choisir sa bouteille : le réflexe de l'étiquette

La principale contre-indication à l'eau gazeuse dépend donc de votre profil de santé. Le premier réflexe doit être de lire attentivement l'étiquette pour vérifier la teneur en sodium (Na). Si vous êtes hypertendu, visez une teneur inférieure à 20 mg/L pour une consommation quotidienne sereine et ne dépassez jamais 200 mg/L. Si vous souffrez de RGO ou de troubles digestifs, la meilleure option reste l'eau plate. Si vous tenez aux bulles, optez pour des eaux à l'effervescence très fine, consommez-les en petites quantités et lentement pour limiter l'ingestion de gaz. Le choix de l'eau n'est pas anodin et l'adapter à sa condition est un geste simple pour préserver son bien-être digestif et cardiovasculaire.

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