Perte de vitalité, chute de cheveux : et si ce "coup de vieux" n’était qu’une carence en zinc ?
Une énergie en berne, des maladies à répétition qui durent plus que de raison ou une perte de cheveux accrue ? Derrière ce tableau familier se cache parfois un acteur discret mais essentiel à notre bien-être : le zinc. Cet oligo-élément, impliqué dans plus de 300 réactions enzymatiques, est un pilier de notre vitalité, protégeant nos cellules du stress oxydatif. Une carence peut mimer un coup d'accélérateur sur le temps qui passe.
Des signes trompeurs attribués à l'âge
Les premiers signes d'un manque de zinc sont souvent confondus avec les effets de l'âge. Une cicatrisation anormalement lente, des ongles cassants ou des cheveux qui tombent de manière diffuse sont des alertes. Ce sont de typiques signes d'une carence en zinc qui simulent le vieillissement. De même, un déficit en zinc entraîne souvent des infections répétées. En effet, cet oligo-élément est indispensable au bon développement et à l'action des lymphocytes T, les soldats de notre système immunitaire. Près de 30 % des plus de 65 ans pourraient d'ailleurs présenter un déficit et une fragilité immunitaire associée.
Un autre indice, plus surprenant, se niche dans nos assiettes. Le plaisir d'un plat savoureux qui s'estompe, des arômes qui semblent fades ? Il pourrait s'agir d'une altération du goût et de l'odorat liée au zinc, qui est vital pour la synthèse de la gustine, une protéine essentielle au fonctionnement des papilles. Retrouver la pleine saveur de ses aliments pourrait être un des bénéfices insoupçonnés d'un apport corrigé.
Carence en zinc : pourquoi le risque augmente après 50 ans
Le risque de carence en zinc et ses symptômes augmentent bien après 50 ans pour deux raisons principales. D'une part, l'efficacité de l'organisme diminue. L'absorption intestinale du zinc baisse avec les années : un senior n'assimilerait que 17 à 20 % du zinc présent dans son alimentation, contre environ 30 % chez un adulte plus jeune. Cette tendance peut être accentuée par une baisse d'appétit ou une alimentation trop riche en phytates, des composés présents dans les céréales complètes et les légumineuses qui piègent le zinc et empêchent son absorption.
D'autre part, la prise de certains traitements courants peut interférer. La mauvaise absorption du zinc est parfois aggravée par des médicaments comme les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), fréquemment prescrits contre le reflux gastro-œsophagien. D'autres molécules, comme certains diurétiques ou antibiotiques pris sur le long terme, peuvent également affecter les réserves de cet oligo-élément précieux.
Identifier le déficit et ajuster ses apports
Avant de conclure à une carence, quelques questions peuvent orienter. Avez-vous le sentiment que vos plats préférés ont perdu leur saveur ? Vos rhumes et infections durent-ils plus longtemps qu'auparavant ? Vos petites coupures peinent-elles à cicatriser ? Si les réponses sont positives, une discussion avec un professionnel de santé est pertinente. Seule une analyse sanguine ou urinaire peut confirmer un déficit avéré, même si ces tests ne sont pas toujours le parfait reflet des réserves corporelles.
Pour corriger le tir, la première étape passe par l'assiette. Privilégiez les aliments qui en sont riches, comme les huîtres, les fruits de mer, la viande rouge, les abats ou encore les graines de courge. En cas de carence confirmée ou de risque élevé, une supplémentation peut être envisagée, de préférence sous une forme bien absorbée comme le bisglycinate de zinc. Cette démarche doit impérativement être encadrée, car un excès de zinc sur le long terme peut nuire à l'absorption d'autres minéraux, notamment le cuivre et le fer. Une cure dure généralement de un à trois mois et doit être suivie d'une pause, avec un dosage adapté et validé par un professionnel.