Un diabétique sur deux n'est pas diagnostiqué, ces signes à ne pas ignorer
Le diabète a littéralement explosé ces dernières décennies selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), passant de 200 millions en 1990 à 830 millions en 2022. En grande majorité des diabétiques de type 2, qui représentent selon la Fédération internationale du diabète, 90 % des patients.
Dans le même temps, une part grandissante des malades s'ignorent. Une revue systématique, reprenant l’ensemble des données disponibles sur 204 pays et publiée ce mois de septembre dans la revue scientifique Lancet Diabetes & Endocrinology affirme, chiffre à l'appui, qu’en 2023, 44 % des diabétiques ne sont pas diagnostiqués.
En 2022, l'OMS s'est fixé comme objectif que 80 % des personnes atteintes de diabète soient diagnostiquées cliniquement d'ici 2030.
Des chiffres d’autant plus inquiétants que cette épidémie silencieuse progresse à vitesse grand V et qu’elle touche un public de plus en plus jeune. “Le diabète constitue un grave problème de santé mondial, avec une prévalence croissante et des répercussions considérables sur l'invalidité et la mortalité à l'échelle mondiale”, s'inquiètent ainsi les auteurs de ces travaux, une cohorte de chercheurs du monde entier.
En 2021, le diabète et la néphropathie diabétique ont entraîné plus de deux millions de décès, appuie l’OMS. En outre, environ 11 % des décès d’origine cardiovasculaire étaient dus à une hyperglycémie.
Pour les chercheurs ayant participé à la revue systématique des données publiés plus tôt ce mois-ci, il est ainsi urgent d’améliorer le parcours de soin et de favoriser l’information et le dépistage. En 2022, l'OMS s'est fixé comme objectif que 80 % des personnes atteintes de diabète soient diagnostiquées cliniquement d'ici 2030.
Diabète : des lacunes dans la chaîne de soin, partout dans le monde
Autre point d’achoppement révélé par cette étude : trop de malades, pourtant diagnostiqués, vivent avec un diabète mal ou pas équilibré.
l’étude soulève en effet que :
- Parmi les personnes traitées, seulement 42 % ont une glycémie gérée de manière optimale ;
- Seulement 21 % des personnes diabétiques dans le monde bénéficient d'une prise en charge optimale de leur maladie.
Bien sûr, les pays les moins favorisés économiquement sont aussi ceux qui sont les plus à la peine dans le dépistage et la prise en charge du diabète. Pour autant, les pays occidentaux ne sont pas forcément beaucoup mieux lotis. En France le diabète suit la même courbe, avec une prévalence renforcée ces dernières années et des cas chez des personnes de plus en plus jeunes. Sans parler du prédiabète qui concerne, lui aussi, de plus en plus de Français. Une situation qui s’explique aussi parce que le diabète est une maladie insidieuse, qui évolue lentement, sans donner de signe très visible. C’est pourquoi la majorité des diabétiques de type 2 découvre leur maladie au hasard d’une prise de sang pour un autre problème de santé.
Ces signes subtils peuvent indiquer un diabète
L’Assurance maladie liste les signes les plus caractéristiques d’un diabète. Dans le cadre d’un diabète de type 1, ils apparaissent brutalement et peuvent difficilement être ignorés. Lors d’un diabète de type 2, ils sont beaucoup plus progressifs, plus subtils. N'hésitez pas à consulter si vous en repérer un ou plusieurs. Une simple prise de sang peut détecter un diabète de type 2. Les signes qui doivent alerter :
- une augmentation du besoin d’uriner (polyurie) ;
- une augmentation de la soif (polydipsie) ;
- une diminution du poids (amaigrissement) de manière inexpliquée alors que l’appétit augmente ;
- une fatigue ;
- des démangeaisons au niveau des organes génitaux ;
- une cicatrisation très lente d’une plaie ;
- une vision trouble ;
- des infections plus fréquentes.