Diabète de type 2 : et si la lumière du jour pouvait équilibrer la maladie ?

Publié par Elodie Vaz
le 31/12/2025
La lumière du jour pour soigner le diabète de type 2
Istock
Une étude montre que la lumière naturelle pourrait stabiliser le sucre sanguin des personnes atteintes de diabète de type 2. Décryptage.

Et si mieux contrôler sa glycémie commençait… près d’une fenêtre ? Pour les millions de personnes vivant avec un diabète de type 2, optimiser la gestion du sucre dans le sang est un défi permanent qui combine médicaments, régime alimentaire, activité physique et surveillance rigoureuse. Une nouvelle étude publiée le 18 décembre dans la revue Cell Metabolism ouvre une piste étonnante mais simple. « L'exposition à la lumière naturelle a un effet métabolique positif sur les personnes atteintes de diabète de type 2 et pourrait contribuer au traitement des maladies métaboliques », notent les chercheurs.

Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont invité 13 adultes atteints de diabète de type 2 à passer successivement deux périodes de 4,5 jours dans un environnement de bureau contrôlé : l’une avec une exposition à la lumière naturelle — à proximité de grandes fenêtres — et l’autre sous éclairage artificiel standard avec les fenêtres occultées. Tous les paramètres tels que l’alimentation, la routine, l’activité physique et les traitements habituels étaient strictement identiques entre les deux phases de l’expérience.

Quand la lumière réaccorde l’horloge biologique

Les résultats, bien que basés sur un petit échantillon, révèlent des différences significatives. Sous lumière naturelle, les participants ont passé plus de temps avec une glycémie dans une plage dite normale ou « saine », sans pics importants, comparativement à la période où ils étaient exposés uniquement à une lumière artificielle. Les niveaux moyens de glucose ne différaient pas drastiquement, mais la stabilité et la régularité de la glycémie étaient visiblement meilleures près d’une source de lumière du jour. 

Au-delà des seules mesures de glucose, cette exposition lumineuse a influencé le métabolisme énergétique des volontaires. En lumière naturelle, leurs organismes brûlaient davantage de graisses et moins de glucides pour répondre à leurs besoins énergétiques. Cela peut sembler anodin, mais l’usage préférentiel des graisses plutôt que des glucides est associé à une meilleure régulation du sucre sanguin et à une plus grande efficacité métabolique, particulièrement utile chez des personnes souffrant d’une mauvaise réponse à l’insuline.

Les chercheurs ont également effectué des biopsies musculaires et étudié des cellules en laboratoire. Ils ont constaté que les gènes régissant l’horloge biologique des cellules musculaires — ces rythmes circadiens intrinsèques à nos fonctions physiologiques — étaient mieux synchronisés chez les sujets exposés à la lumière du jour. En d’autres termes, la lumière naturelle agit comme un cadreur temporel interne pour nos cellules, optimisant la manière dont elles traitent les nutriments et répondent à l’insuline, l’hormone qui régule la glycémie. 

Un geste simple, mais pas un traitement miracle

Cette découverte s’inscrit dans une compréhension plus large du rôle des rythmes circadiens dans la santé métabolique. La lumière naturelle, en tant que principal signal externe de notre horloge interne, influence des fonctions biologiques essentielles : sommeil, température corporelle, libération hormonale et métabolisme énergétique. Une dérégulation de ces cycles, souvent associée à une exposition prolongée à l’éclairage artificiel ou à des horaires irréguliers, est connue pour perturber la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline. 

L’étude ne prétend pas que s’asseoir près d’une fenêtre résout le diabète de type 2 ni qu’il remplace les traitements classiques tels que les médicaments, le régime et l’exercice physique qui restent essentiels. Cependant, elle met en lumière un levier quotidien, simple et accessible, qui pourrait soutenir la gestion de la glycémie chez ces patients. Les auteurs suggèrent que modifier l’éclairage de nos lieux de travail ou de vie pour y intégrer davantage de lumière naturelle pourrait être une stratégie complémentaire utile dans les approches de prise en charge des maladies métaboliques. 

Les limitations de l’étude, notamment la taille réduite de l’échantillon et sa courte durée invitent à la prudence. Des essais plus larges et diversifiés seront nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer combien de temps d’exposition à la lumière naturelle est optimal. 

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