Cet additif alimentaire affecte les hormones et impacte l'humeur après 40 ans

Sous le code E407 se cache un additif alimentaire omniprésent : le carraghénane. Extrait d'algues rouges, ce polysaccharide naturel est utilisé par l'industrie agroalimentaire pour ses propriétés gélifiantes, épaississantes et stabilisantes. On le retrouve dans plus de 11 500 produits, y compris certains labellisés bio. Historiquement, l'algue dont il est issu, la "mousse d'Irlande", était utilisée traditionnellement. Mais son extrait industriel est aujourd'hui au cœur de nombreuses controverses scientifiques. L'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a fixé une dose journalière admissible, mais plusieurs études suggèrent que notre consommation réelle pourrait la dépasser, soulevant des inquiétudes.

Un mécanisme sournois : inflammation et déséquilibre métabolique

Le principal problème de cet émulsifiant concerne son impact sur le système digestif. Une étude publiée en 2022 dans la revue scientifique Gastroenterology a montré que cet additif alimentaire peut provoquer une inflammation de l'intestin, voire des ulcérations. En affaiblissant cette barrière protectrice, il ouvre la voie à une inflammation chronique qui peut se propager dans tout l'organisme. Ce processus inflammatoire a des conséquences métaboliques directes. Des recherches ont par exemple établi un lien entre un apport élevé en E407 et une diminution de la sensibilité à l'insuline, un signe précurseur du diabète de type 2.

Cette action inflammatoire peut aussi perturber délicatement l'équilibre hormonal. Une étude française publiée en 2024, a récemment mis en lumière une association entre une consommation élevée d’émulsifiants comme le E407 et une augmentation du risque de cancer du sein. Bien que cet additif ne soit pas un perturbateur endocrinien au sens strict, son impact inflammatoire chronique peut exacerber les déséquilibres, un risque particulièrement important après 40 ans.

Quand l'intestin influence l'humeur

Cette inflammation digestive ne se limite pas à la sphère physique. L'intestin et le cerveau communiquent en permanence via un réseau complexe appelé l'axe intestin-cerveau. Notre microbiote intestinal joue un rôle fondamental dans cette conversation, participant notamment à la production de neurotransmetteurs essentiels à notre bien-être, comme la sérotonine. Lorsque l'inflammation chronique provoquée par des éléments comme l'E407 perturbe cet écosystème délicat, elle peut entraîner un déséquilibre du microbiote, ou dysbiose. Le lien entre l'E407, l'humeur et le microbiote se dessine alors clairement. Ce dérèglement est de plus en plus reconnu comme un facteur de risque dans l'apparition de troubles de l'humeur, tels que l'anxiété, l'irritabilité ou les baisses de moral, des manifestations souvent amplifiées par les fluctuations hormonales de la quarantaine.

Traquer l'E407 et protéger son équilibre

Limiter son exposition à l'E407 demande une lecture attentive des étiquettes, où il se cache sous son nom complet ou son code. Il est souvent le marqueur d'un produit ultra-transformé, utilisé pour améliorer la texture en l'absence de gras ou de sucre. On le trouve ainsi massivement dans les yaourts et desserts lactés allégés pour leur donner une consistance onctueuse. Il est aussi essentiel dans de nombreux laits végétaux (amande, soja, coco) pour stabiliser l'émulsion et empêcher les ingrédients de se séparer. Les sauces allégées, vinaigrettes industrielles et crèmes glacées l'utilisent pour épaissir leur préparation, tandis que les charcuteries et plats préparés, notamment végétariens, s'en servent comme liant. Privilégier des aliments sans carraghénane, surtout après 40 ans, devient une stratégie de prévention pertinente. Cela passe par un retour à des produits bruts, la préparation maison des sauces et laits végétaux, ou le choix de marques proposant des listes d'ingrédients courtes et sans additifs.