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Les récentes mutations de la Covid-19 n’ont rien de surprenant si l’on en croit le corps scientifique. Tous les virus subissent des modifications lors de la réplication de leur matériel génétique. Dans certains cas, les mutations se révèlent plus dangereuses et plus contagieuses. C’est pourquoi les scientifiques surveillent attentivement les nouvelles souches de la Covid-19.

Depuis fin décembre 2020, l’apparition de variants du coronavirus inquiète. Dans un premier temps, la souche britannique, aussi appelé 20I/501Y.V1 ou B.1.1.7, a multiplié les victimes. Considéré comme plus contagieux que la souche classique de la Covid-19, ce variant a été l’objet de toutes les attentions. Ensuite, les variants sud-africains (20H/501Y.V2 -ZA), brésiliens (20J/501Y.V3 -BR) et californiens (CAL.20C) se sont répandus en France.

C’est le variant anglais de la Covid-19 qui est prédominant dans notre pays : il représente près de 65% des nouveaux cas dans l’Hexagone, si l’on se réfère aux dernières données de Santé publique France. Quant aux souches brésilienne et sud-africaine, elles représentent 5% des nouveaux cas. Dans quels départements les variants circulent-ils le plus ? Savez-vous quelle souche est omniprésente dans votre département ?

Santé Publique France vient de dévoiler les chiffres détaillés concernant la propagation des variants de la Covid-19 en France, département par département. C’est la première fois que nous avons à notre portée des données aussi précises sur la proportion des variants sur le territoire français.

Covid-19 : le variant anglais omniprésent dans trois départements

Les données ont été recueillies sur la semaine glissante du 27 février au 5 mars 2021. Si le variant anglais est réparti de façon inégale sur le territoire, il est toutefois majoritaire dans plus de 80 départements, et s’avère omniprésent dans trois départements, à savoir la Corse-du-Sud, l'Aube et les Alpes-Maritimes. L'Aube fait d'ailleurs partie des trois départements désormais placés sous surveillance par le gouvernement.

Dans ces trois départements, le variant britannique aurait été identifié pour 80% des tests PCR criblés.

Dans d’autres zones, ce variant a été identifié dans plus de 60% des tests. On retrouve : Haute-Corse, Var, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Hautes-Alpes, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Ain, Rhône, Gard, Hérault, Aveyron, Cantal, Tarn, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne, Gers ; Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées, Gironde, Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côte d’Armor, Finistère, Indre-et-Loire, Nièvre, Territoire de Belfort, Orne, Eure-et-Loir, Essonne, Seine-et-Marne, Marne, Aisne, Oise, Seine-Saint-Denis, Paris, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Yvelines, Val-d’Oise, Eure, Seine-Maritime, Nord, Pas-de-Calais.

Variants brésilien et sud-africain : les 9 départements les plus touchés

Variants brésilien et sud-africain : les 9 départements les plus touchés© Istock

Ces deux souches mutantes sont présentes en France, mais circulent beaucoup moins que le variant britannique. À l'échelle du pays, les variants brésilien et sud-africain représentent 5% des criblages de tests PCR positifs.

C’est visiblement dans l’Est de la France que les variants brésiliens et sud-africains circulent le plus.

Variants brésiliens et sud-africains : la Moselle en première ligne

La Moselle (et ses voisins de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges) est le département où les variants 20H/501Y,V2 et 20J/501Y,V3 circulent le plus. Ils auraient été identifiés pour plus de 40% des tests PCR criblés. Dans le détail, on retrouve : la Moselle, dans laquelle les variants brésiliens et sud-africain ont été identifié pour 46% des tests PCR, la Meurthe-et-Moselle (22,3% des tests PCR), les Vosges (22,5% des tests PCR), la Meuse (15,3% des tests), Doubs (10,6% des tests), Savoie (12,2% des tests), Dordogne (16,3% des tests), Yonne (11,8% des tests) et Loire-Atlantique (10,2% des tests).

Outre-mer, à Mayotte et La Réunion, deux territoires à proximité de l'Afrique du Sud, les variants brésiliens et sud-africains ont été identifiés pour 35 % des tests PCR.

La mutation d’Afrique du Sud "la plus inquiétante de toutes" ?

Pour le professeur Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l'Université de Cambridge, interrogé par l'AFP et repris par Nice Matin, la mutation d’Afrique du Sud "est la plus inquiétante de toutes". Cette souche serait, en effet, plus résistante.

Variant californien : des clusters en Alsace

Variant californien : des clusters en Alsace© Istock

Dans son dernier rapport, Santé Publique France n’a pas apporté de données plus précises concernant la circulation de ce variant sur notre territoire. Or, le variant californien serait présent en Alsace depuis le mois de janvier 2021 rapportaient nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace le 17 février 2021. Il se trouve que 180 séquençages du Sars-CoV-2, dont 60 provenaient de patients hospitalisés pour la Covid-19, ont été réalisés au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg entre le 18 janvier et le 9 février 2021.

Variant californien : un cluster à Saverne (67)

Parmi les patients, plus de 70% présentaient dans leur organisme un variant inconnu (ni anglais, ni sud-africain, ni brésilien). Selon les autorités, 6 d'entre eux se seraient vus détectés une trace du variant californien. En analysant les génomes de ces patients, il a été prouvé que le variant californien était apparu au sein d'un cluster à Saverne, une commune du Bas-Rhin.

Le variant californien a été observé pour la première dans l'un des 1 247 échantillons du comté de Los Angeles.

Souche classique de la Covid-19 encore majoritaire dans 11 départements

Souche classique de la Covid-19 encore majoritaire dans 11 départements© Istock

Si les variants de la Covid-19 circulent de plus en plus au sein du territoire, la souche classique résiste encore dans certains départements.

Au sein de la Sarthe, la Manche ou encore la Haute-Saône, où la souche classique du coronavirus représente encore la moitié des cas. En Haute-Loire, on lui doit encore 70 % des cas, mais c’est une exception.

En revanche, on constate une décroissance de la souche classique.

Des variants encore non identifiés

Selon Santé Publique France, il reste en revanche 8,1 % des cas positifs où le criblage des tests montre la présence de variants, encore non identifiés. À La Réunion, un quart des cas sont dus à ces nouveaux variants, un tiers en Guyane.

Sources

Santé Publique France, 8 mars 2021

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