Alzheimer : les scientifiques découvrent un médicament capable de stopper la mort des neurones et même de les rajeunir ! 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 22/12/2025
Alzheimer
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1.4 million de Français sont touchés par la maladie d’Alzheimer (ou apparentée, comme la maladie à corps de Lewy) en 2025 selon France Alzheimer. Une découverte pourrait freiner cette tendance à la hausse : des chercheurs américains viennent de découvrir qu'un médicament peut stopper la mort neuronale. On vous explique. 

 

Alzheimer et les maladies apparentées concernent 1.4 million de malades en France, et presque autant d’aidants, directement impactés par la maladie. Des chiffres qui ne cessent de grimper. “Le nombre total de personnes atteintes de maladies d’Alzheimer et apparentées va presque doubler d’ici 25 ans, passant à 2 236 682 en 2050, prévoit France Alzheimer. En pourcentage de la population, ces personnes représenteront 3,31% en 2050 contre 1,83 % en 2018.” 

En cause, on peut s’en douter, le vieillissement de la population, car la maladie est rare avant 65 ans. “Après cet âge, sa fréquence s’élève à 2 à 4 % de la population générale et augmente rapidement pour atteindre 23 % de la population à 80 ans, détaille l’Inserm. Les femmes âgées semblent plus exposées : sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes, une différence en partie liée aux écarts d’espérance de vie.” 

 

Pourquoi les traitements contre Alzheimer ne sont pas encore suffisamment efficaces ? 

Du côté des potentiels traitements, les dernières actualités sont plus prometteuses, après des années difficiles, où les options thérapeutiques se limitaient à une prise en charge, plus ou moins efficace, des symptômes. Ces “traitements symptomatiques sont faiblement efficaces, l’effet est dépendant de la dose et les effets indésirables sont nombreux  - nausées, vomissements, diarrhée, anorexie, troubles de la conduction cardiaque (ECG à faire avant souvent)nous avait expliqué le Pr Frédéric Blanc, neurologue Chef de service Gériatrie, Maladies neurologiques à expression motrice et cognitive, Neurologie, Neuropsychologie et co-directeur du Centre Mémoire Ressources et Recherche (CM2R) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, lors d’un point presse en juillet dernier. Depuis quelques mois toutefois, de nouvelles molécules, comme le Leqembi, redonnent espoir aux patients, même si la Haute Autorité de Santé (HAS) a refusé en septembre dernier le remboursement du traitement. 

 

Les chercheurs découvrent qu’un médicament anti cancer connu pourrait stopper la mort neuronale

Une étude menée par des scientifiques d’une université américaine et publiée dans la revue scientifique Cell Reports Medicine ce 19 décembre pourrait révolutionner prochainement la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques de l'université du Colorado Anschutz ont découvert que, bien que les changements neuronaux cérébraux, y compris la perte de cellules, puissent commencer dès le début de la vie, un médicament approuvé depuis longtemps pour d'autres affections pourrait être réutilisé pour ralentir ces dommages, offrant un nouvel espoir aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'autres problèmes cognitifs.

"Ce médicament a amélioré une mesure de la cognition et réduit une mesure sanguine de la mort neuronale chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer dans un laps de temps relativement court lors de son premier essai clinique", a déclaré le professeur Huntington Potter, auteur principal de l'étude et directeur du Centre Alzheimer et Cognition de l'Université du Colorado. 

Quel est ce médicament ? Le sargramostim (également appelé Leukine®), une forme synthétique de la protéine humaine naturelle GM-CSF, est utilisé depuis 30 ans pour traiter diverses affections, dont le cancer, apprend-on dans le communiqué de presse de l’Université du Colorado. 

Lors de l’essai clinique, l’administration de sargramostim à des patients atteints de la maladie d’Alzheimer a entraîné une baisse de 40 % de leur taux sanguin d’UCH-L1, marqueur de la mort neuronale. Dans notre étude, ce taux était comparable à celui observé en début de vie", s’enthousiasme le Pr Potter qui ajoute que les membres de l’équipe ont “été très surpris” par ces étonnants résultats. Les patients qui ont eu ce médicament ont aussi mieux réussi à l’un des tests évaluant le déclin cognitif. Ces chercheurs ont-ils trouvé la fontaine de jouvence du cerveau ? On devrait très prochainement le savoir. 

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