Cancer : certains acides gras comme l'huile d'olive pourraient booster les traitements et renforcer l'immunité
Son goût et son odeur rappellent le soleil du Sud. Mais imaginez que les pouvoirs de l’huile d’olive dépassent l’aspect gustatif ? Selon une étude orchestrée par une équipe de chercheurs de l’Université de Hong Kong et publiée le 3 juillet 2025 dans la revue Nature, cette huile populaire pourrait aussi stimuler les cellules immunitaires capables de détruire les tumeurs. Rien que ça.
Pour le professeur Tu Wenwei, auteur principal de l’étude et chercheur au département de pédiatrie et de médecine adolescente de HKUMed à Hong Kong, les implications sont claires. « Nos recherches suggèrent que la supplémentation alimentaire en acides gras, en particulier avec des aliments riches en acide gras oléique, tels que l’huile d’olive, d’avocat ou de noix, pourrait renforcer la surveillance immunitaire des cellules T γδ (lymphocytes T gamma delta), conduisant à des traitements plus efficaces contre le cancer », explique-t-il dans les colonnes du média américain New Atlas.
A l’inverse, selon les chercheurs, l’huile de palme affaiblirait ces cellules et réduirait la capacité du corps à freiner la croissance de tumeurs malignes. « Les résultats indiquent que les patients atteints d’un cancer devraient éviter l’huile de palme et envisager une supplémentation en acide gras oléique dans leur alimentation afin d’améliorer les résultats cliniques des traitements anticancéreux basés sur les cellules T γδ. »
Des espoirs réels, mais encore prudents
Bien que les résultats soient encourageants, les chercheurs rappellent que leurs travaux ont été réalisés sur des modèles murins et des cultures cellulaires, et non encore sur des patients. Rien ne prouve à ce stade que ces effets se produisent de la même manière chez l’être humain. « Ces conclusions ne doivent pas être interprétées comme un feu vert pour consommer de l’huile d’olive ou des compléments alimentaires en grande quantité », prévient le scientifique.
L’étude s’inscrit dans un courant de recherche de plus en plus solide : celui de l’immunométabolisme, qui explore comment notre alimentation influence le comportement des cellules immunitaires. On sait déjà que les graisses saturées, comme l’acide palmitique, favorisent l’inflammation et le stress oxydatif, alors que les graisses insaturées, comme l’acide oléique, soutiennent un métabolisme plus stable et une meilleure survie cellulaire.
Vers une nutrition personnalisée
Pour les chercheurs, la perspective est enthousiasmante. « Pour les patients atteints de cancer, cette découverte suggère que des changements simples, comme manger davantage d’aliments riches en acide gras oléique et réduire la consommation d’acide palmitique (présent dans les aliments transformés, l’huile de palme et les viandes grasses), pourraient améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer. »
Cette approche ouvre la voie à une nouvelle génération de thérapies combinant nutrition et médecine : adapter le régime alimentaire pour “booster” les cellules immunitaires, tout en les soutenant avec des médicaments ciblés.
« L’étude met également en évidence de nouvelles stratégies, comme la combinaison de changements alimentaires et de médicaments spécifiques pour renforcer davantage le système immunitaire », conclut le professeur Tu.