Les signes d'un taux d'hormones masculines trop élevé chez la femme et comment les détecter
L’acné, on la croit souvent réservée aux adolescents. Pourtant, de nombreuses femmes adultes en souffrent aussi. Près d’une femme sur cinq entre 25 et 39 ans voit réapparaître ces boutons rouges ou blancs, parfois profonds, qui s’installent sur le menton, la mâchoire ou le dos. Une réalité souvent mal vécue, d’autant qu’elle peut être le signe d’un déséquilibre hormonal plus profond. “C’est arrivé après le premier confinement, des boutons ont commencé à apparaître sur mon visage. Depuis j’en ai régulièrement”, témoigne Alice, 38 ans.
Car derrière ces imperfections se cache parfois une surproduction d’hormones dites « masculines », les androgènes. Ces hormones, dont la testostérone est la plus connue, jouent un rôle essentiel dans l’organisme féminin. Elles participent à la libido, à la force musculaire et à la densité osseuse. Mais quand elles sont produites en excès, l’équilibre délicat du système hormonal féminin s’en trouve bouleversé.
Les bactéries se multiplient et les boutons apparaissent
Les androgènes stimulent directement les glandes sébacées, responsables de la fabrication du sébum, cette substance grasse qui protège et hydrate la peau. Si la production devient excessive, les pores se bouchent, les bactéries se multiplient et les boutons apparaissent. Résultat : l’acné persiste, voire s’intensifie, malgré les soins classiques.
Chez la femme adulte, cette acné hormonale est souvent plus localisée mais plus résistante. Elle ne résulte pas seulement d’une mauvaise hygiène de vie ou d’un excès de cosmétiques. Ses causes sont multiples : hérédité, stress, tabac, alimentation, médicaments… Mais dans près d’un cas sur deux, les scientifiques identifient une production excessive d’androgènes.
Ce déséquilibre hormonal peut parfois révéler une affection sous-jacente. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) en est la cause la plus fréquente. Ce trouble, caractérisé par la présence de multiples kystes sur les ovaires, perturbe le cycle menstruel et la production hormonale. C’est le cas d’Alice. “Au départ je pensais que l’acné disparaîtrait seule. Au bout de plusieurs mois j’ai consulté mon médecin traitant qui m’a orienté vers mon gynéco et le diagnostic est tombé : un SOPK”, se souvient-elle.
Traitement : de la simple crème aux antibiotiques
Face à ces symptômes, un bilan hormonal s’impose. Il est généralement réalisé entre le 3ᵉ et le 5ᵉ jour du cycle menstruel, afin de mesurer précisément les taux d’hormones. Il permet de vérifier si l’acné ou d’autres signes physiques s’expliquent par un déséquilibre. Ce dépistage est d’autant plus utile que certaines femmes peuvent produire trop d’androgènes uniquement au niveau de la peau, sans que cela n’apparaisse dans le sang.
Lorsqu’un excès hormonal est identifié, les traitements doivent aller au-delà des simples crèmes ou antibiotiques. Il peut s’agir d’une prise en charge hormonale, souvent via une pilule œstroprogestative qui rétablit l’équilibre entre hormones féminines et androgènes.
L’essentiel est de ne pas banaliser ces signaux. Les repérer, c’est la première étape pour rétablir l’équilibre et retrouver une peau apaisée, et une santé hormonale harmonieuse. En voici un diaporama.
L’acné persistante
Des boutons rouges ou blancs sur le visage, le dos ou la poitrine, souvent douloureux et récurrents apparaissent après 25 ans. Ils résistent souvent aux traitements classiques.
Une peau plus grasse
Un excès de sébum rend la peau brillante, favorise les points noirs et accentue l’obstruction des pores.
Une pilosité excessive
Des poils plus épais apparaissent sur des zones typiquement masculines : menton, lèvre supérieure, ventre ou poitrine.
Une perte de cheveux
Une chute diffuse ou localisée, notamment au niveau des tempes ou du sommet du crâne, peut traduire une sensibilité excessive à la testostérone.
Des signes de virilisation
Dans les cas extrêmes, une voix plus grave, une augmentation de la masse musculaire, ou une modification de la silhouette peuvent apparaitre et ne doivent pas être négligés.
Des règles irrégulières ou absentes
Des cycles menstruels très espacés ou imprévisibles peuvent révéler un dérèglement hormonal lié au SOPK.
Des difficultés de fertilité
L’excès d’androgènes perturbe l’ovulation, rendant la grossesse plus difficile à obtenir sans accompagnement médical.