Hypertension artérielle : ces 5 erreurs de mesure qui peuvent fausser le résultat

Publié par La Rédaction Médisite
le 10/10/2025
Prise de tension artérielle
Istock
Attention à la manière dont vous prenez votre tension artérielle. Un mauvais positionnement du bras ou des jambes peut fausser les chiffres de la tension artérielle, et conduire à un mauvais diagnostic, voire même un mauvais traitement. Décryptage.
 

La mesure de la tension artérielle est un acte médical courant, mais souvent entaché d'erreurs qui peuvent modifier les chiffres. Du simple fait de parler à la position des bras et des jambes, certains gestes anodins ajoutent jusqu'à 15 mmHg et peuvent conduire à un faux diagnostic d'hypertension. Cette situation, appelée faux positif , entraîne un stress inutile et le risque de traitements médicamenteux non justifiés.

Des gestes inconscients aux conséquences lourdes

Plusieurs actions, souvent réalisées sans y penser, peuvent fausser les résultats de manière significative. Parler ou bouger pendant l'enregistrement n'est pas anodin : le fait d’entretenir une conversation ajoute environ 7 mmHg à la lecture, un chiffre non négligeable.

La position durant la mesure de la tension artérielle est tout aussi fondamentale. Un dos non soutenu par un dossier peut faire grimper la valeur systolique de 6 à 10 mmHg. Garder les jambes croisées ou ne pas avoir les pieds à plat sur le sol contribue également à une élévation de la tension. Enfin, le bras doit être soutenu, paume vers le haut, à la hauteur du cœur. Le laisser pendre le long du corps peut augmenter la mesure de 10 mmHg, altérant complètement la fiabilité du résultat.

L'environnement et la préparation, des facteurs décisifs

Pour prendre sa tension correctement, le contexte importe tout autant que la posture. Il faut impérativement éviter de fumer ou de consommer des boissons comme le café ou le thé dans l'heure qui précède. La caféine seule peut élever la pression systolique de 11 mmHg. Un repos d’au moins cinq minutes dans un environnement calme est également requis avant de lancer la mesure. Même une activité sédentaire comme le travail de bureau peut suffire à maintenir des valeurs légèrement plus hautes.

L’un des aspects les plus critiques concerne le brassard du tensiomètre. Il doit être placé directement sur la peau du bras nu, et non par-dessus un vêtement, même fin. Le port d’une manche peut ajouter de 5 à 50 mmHg selon son épaisseur. De plus, la taille du brassard doit être adaptée à la circonférence du bras. Un modèle trop petit peut surestimer la tension jusqu'à 10 mmHg, transformant une lecture normale en une alerte injustifiée.

De patient normal à hypertendu : un scénario fréquent

Ces erreurs de mesure de la tension artérielle en mmHg ne sont pas théoriques. Imaginons un patient dont la tension réelle est de 128/82 mmHg, une valeur normale haute. Arrivé chez le médecin, il s'assoit avec le dos mal soutenu (+6 mmHg) et répond à une question pendant la mesure (+7 mmHg systolique et +8 mmHg diastolique). Sa tension affichée grimpe alors à 141/90 mmHg. Avec une telle lecture, il franchit le seuil de 140/90 mmHg définissant l'hypertension en cabinet médical et risque d'être diagnostiqué à tort.

Pour éviter une tension artérielle élevée par erreur, les professionnels recommandent souvent des protocoles de validation. L'automesure à domicile, consistant à prendre trois mesures matin et soir pendant plusieurs jours, ou la Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle (MAPA) sur 24 heures, permettent d'obtenir une vision plus juste et d’écarter les faux positifs. Certains tensiomètres modernes ignorent même la première mesure, souvent plus élevée en raison de l'anxiété initiale, afin d'améliorer la précision du diagnostic.

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