Brûlure : l'erreur réflexe qui double le temps de cicatrisation

Publié par La Rédaction Médisite
le 11/12/2025
brûlure légère
Istock
Face à une brûlure domestique, le premier réflexe est déterminant. Un geste anodin, souvent issu de remèdes de grand-mère, peut pourtant piéger la chaleur et créer un terrain propice à l'infection. Comment éviter les complications ? Suivez le guide.

L'application de certains produits "maison" ou un refroidissement inadapté sont les erreurs les plus communes en cas de brûlure superficielle. Elles peuvent non seulement aggraver la lésion, mais aussi doubler le temps de cicatrisation. Si une brûlure même légère demande une action rapide, attention à ne pas faire n’importe quoi dans la précipitation.

Le bon réflexe d'urgence : stopper la chaleur

Ce qu’il ne faut surtout jamais faire c’est appliquer immédiatement un corps gras comme du beurre ou de l'huile, voire du dentifrice. Ces substances agissent comme un isolant thermique : au lieu de dissiper la chaleur, elles la retiennent contre la peau, prolongeant ainsi la destruction des tissus. L'application de beurre sur une brûlure est un danger qui aggrave la profondeur de la lésion. Pour éviter cela, le protocole des premiers secours est simple et repose sur la "règle des 15" : refroidir la zone brûlée sous un filet d'eau tempérée, idéalement entre 15°C et 25°C, pendant au moins 15 minutes. En revanche, l'eau glacée est à proscrire, car le choc thermique peut causer des dommages supplémentaires.

Les gestes qui favorisent l'infection

Une fois la brûlure refroidie, d'autres erreurs peuvent survenir et compromettre la guérison. Si une cloque se forme, il est impératif de ne pas la percer. Cette ampoule constitue une barrière stérile naturelle qui protège la plaie des bactéries extérieures. La percer revient à ouvrir une porte d'entrée aux microbes, ce qui augmente significativement le risque que la brûlure entraîne une cicatrisation retardée et une infection. De même, l'utilisation de coton hydrophile est déconseillée, car ses fibres peuvent adhérer à la plaie. Il faut également bannir les désinfectants agressifs comme l'alcool, qui irritent les tissus fragiles et ralentissent le processus de réparation cutanée.

Le protocole de soin après le refroidissement

Les gestes de premiers secours pour une brûlure superficielle ne s'arrêtent pas au refroidissement. Une fois la peau sèche, en la tapotant doucement avec un linge propre, il convient de la protéger. La zone doit être nettoyée avec de l'eau tiède et un savon doux, puis recouverte d'une compresse stérile qui n'adhère pas à la peau. L'application d'une crème ou d'un gel apaisant et cicatrisant, sur conseil pharmaceutique, peut ensuite favoriser une bonne hydratation et créer un film protecteur. Il est essentiel de surveiller l'évolution de la plaie dans les jours qui suivent. Une rougeur qui s'étend, un écoulement de pus ou une douleur persistante sont des signes d'infection qui nécessitent un avis médical.

Savoir évaluer la gravité et quand consulter

Toute brûlure n'exige pas une visite aux urgences. Une brûlure du premier degré se manifeste par une simple rougeur, tandis qu'une brûlure du second degré superficiel s'accompagne d'une cloque. Si la lésion est de petite taille, c'est-à-dire inférieure à la moitié de la paume de la main de la victime, des soins à domicile sont généralement suffisants. Cependant, il est impératif d'appeler les secours (15 ou 112) si la brûlure semble profonde, avec un aspect blanchâtre ou noirâtre, si sa surface est supérieure à la moitié de la paume de la main, ou si elle touche des zones sensibles comme le visage, les mains, les articulations ou les organes génitaux. Une consultation médicale est également indispensable pour les enfants et les personnes âgées.

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