3 odeurs corporelles qui signalent un problème de santé

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 26/11/2025
odeurs corporelles
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Vous sentez le fruit, le poisson ou l’ammoniac ? Il n’y a pas matière à sourire, ces odeurs corporelles peuvent indiquer une maladie et doivent vous alerter. Voici pourquoi ces trois odeurs corporelles doivent vous conduire à consulter.

Ail, oignon, épices, ce que l’on mange peut affecter notre odeur corporelle. Sans conséquence pour notre santé. Mais en dehors des causes alimentaires ou d'une hygiène passagèrement négligée, certaines odeurs corporelles inhabituelles et persistantes peuvent agir comme de véritables signaux d'alarme. Loin d'être anodines, elles traduisent un dysfonctionnement interne où l'organisme, dépassé, utilise des voies d'élimination de secours comme l'haleine et la sueur pour évacuer des toxines. Décryptage de trois odeurs corporelles qui doivent impérativement motiver une consultation médicale.

L’haleine fruitée : un signe d’urgence du diabète

Une haleine qui prend une odeur douceâtre et pénétrante, souvent comparée à celle d'un fruit trop mûr, d'une pomme reinette ou même d'un dissolvant pour vernis à ongles, ne doit jamais être ignorée. Ce parfum singulier est caractéristique de la présence d'acétone, un composé chimique produit lorsque le corps manque cruellement d'insuline. En l'absence de cette hormone, l'organisme ne peut plus utiliser le sucre comme carburant et se tourne alors massivement vers les graisses de réserve. Cette dégradation lipidique engendre des déchets appelés corps cétoniques, dont l'acétone, qui s'accumulent et acidifient le sang.

Cette condition, nommée acidocétose diabétique, constitue une urgence vitale. L'odeur de l'haleine, qui trahit l'acétone, est un symptôme majeur du diabète non contrôlé. Elle peut même être le premier signe révélateur d'un diabète de type 1 chez un enfant. Si cette haleine s'accompagne d'une fatigue intense, d'une respiration rapide ou d'une somnolence, il est impératif de contacter les services d'urgence sans délai, car le risque d'évolution vers un coma est réel.

Une odeur de poisson, un trouble métabolique ou un signal d’alerte

Une odeur corporelle de poisson peut être déconcertante, il est vrai. Cette odeur est due à l'accumulation dans la sueur, l'urine et l'haleine d'une molécule nommée triméthylamine (TMA). La cause principale de cette odeur typique est une maladie métabolique rare, le plus souvent génétique, appelée triméthylaminurie. Les personnes atteintes possèdent une enzyme hépatique défaillante qui est incapable de neutraliser cette substance. Heureusement, ce peut être réversible, une étude française parue en 2022* explique en effet qu’un “régime pauvre en choline, associé à une décontamination digestive, a permis d'atténuer les symptômes olfactifs et d'améliorer la qualité de vie sociale” des patients touchés. 

D’autres causes peuvent aussi expliquer ce phénomène : “une maladie avancée des reins ou du foie peut également provoquer ce trouble”, indique ainsi le Journal de l'Association médicale canadienne dans un article publié en 2011. En effet, lorsque le foie ou les reins sont sévèrement atteints, ils ne parviennent plus à remplir leur fonction de filtration. Chez la femme, une odeur localisée de ce type peut aussi signaler une vaginose bactérienne, une infection courante qui nécessite une consultation gynécologique.

Sueur d'ammoniac : quand les reins sont en souffrance

Autre odeur qui doit inquiéter : celle d’ammoniac. Lorsque la sueur ou l'urine dégage une odeur âcre et chimique rappelant l'ammoniac, ce sont souvent les reins qui lancent un appel à l'aide. Cette odeur est un symptôme caractéristique d'une insuffisance rénale avancée. Des reins endommagés ne filtrent plus correctement le sang et peinent à éliminer l'urée, un déchet issu de la dégradation des protéines. L'urée s'accumule alors dans l'organisme avant d'être transformée en ammoniaque, qui est ensuite évacué par les glandes sudoripares.

Il est important de distinguer ce signal pathologique d'une situation ponctuelle. Une forte déshydratation, un effort physique intense ou un régime alimentaire très riche en protéines peuvent temporairement provoquer une odeur similaire. Toutefois, si cette senteur d'ammoniac devient persistante et se manifeste même au repos, sans lien avec l'alimentation ou le sport, elle justifie un bilan médical pour évaluer la fonction rénale. Une consultation rapide est d'autant plus recommandée si l'odeur s'accompagne d'une fatigue anormale ou d'urines plus foncées.

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