Coronavirus : Istock

"Nous devons faire comme les Chinois ont fait", clame Philippe Klein, un médecin mosellan. Basé à Wuhan depuis 6 ans, ce praticien était aux premières loges de la naissance de l'épidémie qui bouleverse actuellement le monde entier.

Philippe Klein, médecin chef de la clinique internationale de Wuhan, a vécu les 60 jours de confinement en Chine. Aujourd'hui, la ville épicentre de la pandémie semble connaître des jours meilleurs. Aucun cas de coronavirus n'a été recensé la semaine du 16 mars.

"On voit le bout du tunnel, résume le Dr Klein, contacté par Emmanuel Macron. C'est le résultat de la politique drastique menée par les autorités chinoises. On voit à nouveau des piétons dans les rues, la vie reprend".

C'est désormais autour des Français de vivre confinés. Depuis le 16 mars dernier, la France est sur pause pour une durée de quinze jours minimum. Tous les commerces dits non essentiels sont fermés et les citoyens sont contraints de limiter radicalement leurs déplacements. Pourtant, si nous voulons enrayer l'épidémie de coronavirus, nous sommes encore loin du compte, d'après le praticien mosellan. Selon lui, la France devrait appliquer les mêmes mesures strictes que celles des Chinois.

"Nous devons faire un arrêt complet du pays"

"Il faut absolument qu'en France nous appliquions les mesures prises par les Chinois. Ce qui a payé dans le Hubei, c'est l'arrêt de toute activité économique, et le fait qu'on ait empêché les gens de sortir de chez eux", poursuit Philippe Klein qui indique avoir été contacté par Emmanuel Macron pour échanger à ce sujet.

"Je suis en contact avec le président de la République [Emmanuel Macron, ndlr] qui m'a posé de nombreuses questions sur la situation chinoise. Je pense que les mesures qui ont fonctionné en Chine devraient être appliquées", relaye le médecin mosellan.

Selon Philippe Klein, en France, le confinement ne nous permettra pas de gagner cette guerre contre le coronavirus.

"Sur les 15 premiers jours, nous devons faire un arrêt complet du pays : plus de transports en commun, contrôle des frontières, confinement strict des personnes". Des mesures qui devraient s'accompagner d'une identification de tous les cas, qu'ils soient graves ou bénins. Pour ces derniers, Philippe Klein cite un confinement strict dans des hôtels réquisitionnés. "C'est à ce prix là seulement que nous pourrons, comme les Chinois, arrêter l'épidémie", assure le praticien.

Confinement : à quoi ressemble la méthode chinoise ?

Si l'on en croit les propos de Philippe Klein, la Chine a instauré des restrictions plus drastiques que la France. Et c'est ce qui a fini par payer, semble-t-il. "Les Chinois ont mené une guerre éclair, ils nous ont montré qu’on pouvait contrôler cette épidémie en quelques semaines. Nous devons faire de la même façon", rapporte le médecin.

En France, tout doit être repensé, sous-entend Philippe Klein. "En Chine, la nourriture était livrée sur le palier de porte des habitants, ces derniers ne se déplaçaient plus pour aller faire leurs courses. C’est une organisation politique extrêmement centralisée. Lorsqu’une décision est prise en haut de l'État, cette décision arrive très rapidement au niveau des comités de quartier qui appliquent les mesures au sein des quartiers", décrit le médecin mosellan.

Il a également expliqué que les cas les plus sévères avaient été placés dans les hôpitaux. "Les formes les plus mineures, 85% des personnes, on les a placés dans des stades ou des salles d’exposition tous ensemble. Et les personnes qui étaient au contact de ces personnes caractérisées comme positives, on les a placées dans des hôtels", ajoute-t-il.

Si Philippe Klein assure avoir été écouté avec attention par Emmanuel Macron, il espère que la France durcisse ses mesures.

Sources

Twitter, Dr KLEIN Philippe

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