Ces boissons rafraîchissantes, que tout le monde adore en été, peuvent provoquer de graves brûlures
Préparer à manger ou siroter une boisson peut s’avérer plus dangereux qu’il n’y paraît. Surtout l’été. Rappelez-vous l’été dernier, nous vous avions expliqué que l’une des causes principales des passages aux urgences était la “main de l’avocat”, une blessure que l’on se fait avec ce fruit incontournable de nos salades et bowls estivaux : l’avocat. Une étude américaine avait même recensé les cas : la main de l’avocat a entraîné 27 000 passages à l’hôpital entre 2013 et 2017 aux Etats-Unis. Le problème ? La majorité des personnes se blessent en coupant le fruit en deux mais surtout en essayant d’enlever le noyau avec un couteau ! Si la cause de cette blessure avec l’avocat paraît évidente, cela est moins vrai avec le lime disease ? Que peut-on bien risquer en préparant ou buvant un mojito, une margarita, une sangria, une simple eau pétillante citronnée ou un soda ? Une phytophotodermatose que l'on retrouve sous différentes appellations comme lime disease, brûlure de la margarita ou même syndrome de la bière mexicaine ! Et ce peut être sérieux.
Qu'est-ce qu’une phytophotodermatose ? Pourquoi cela arrive en été ?
La phytophotodermatose est une réaction cutanée (cloques, brûlures parfois graves et étendues, coup de soleil, érythème..) qui se produit après une exposition au soleil quand la peau a été au contact de certaines plantes ou fruits, photosensibilisants. Plus particulièrement ceux contenant de la furocoumarine (psoralènes). Parmi les fruits en cause, on retrouve (entre autres) l’orange amère, la bergamote mais surtout, en tête de ligne : le citron et notamment le citron vert.
La littérature scientifique regorge d’histoires cliniques de personnes ayant été plus ou moins gravement touchées après avoir préparé ou consommé des boissons contenant du citron ou du citron vert. Plusieurs cas ont été ainsi identifiés chez des personnes qui avaient préparé à l’extérieur des cocktails (sangria, margarita, mojito) contenant du citron pour des fêtes.
Des brûlures après avoir bu de la bière, de la sangria, des cocktails ou même de l'eau !
Une étude datant de 2022 et publiée dans la revue Military Medecine rapporte l’histoire d’une jeune femme ayant accouru aux urgences après son retour de vances au Mexique pour des brûlures sévères et des gonflements au niveau des mains. Après avoir mené une petite enquête, les médecins découvrent “que la patiente avait consommé des boissons alcoolisées exclusivement avec des quartiers de citron vert pendant ses vacances, et qu'elle en avait renversé à plusieurs reprises sur ses mains, sans en renverser ailleurs”. Le diagnostic de phytophotodermatose est posé. Plage et baignades, en mer ou en piscine, semblent en outre aggraver et augmenter le risque de phytophotodermatose.
Sodas, tartinades et même shampooing peuvent provoquer la même réaction que les cocktails !
Vous pensez éviter la phytophotodermatose en vous passant de mojito ou de margarita ? Cela risque de ne pas être suffisant ! Plusieurs cas cliniques ont été observés avec la préparation de guacamole ou la consommation de fruits de mer arrosés de citron, simplement à cause des éclaboussures du jus de citron. Un article de Medscape, un média à destination des médecins, rappelle de son côté que certains sodas contenant de la quinine (comme le Schweppes), des conservateurs (E223) ou des édulcorants (E952) peuvent provoquer les mêmes effets.
Plus surprenant encore, le service de dermatologie de l’hôpital Avicenne situé à Bobigny (Seine Saint Denis) rapporte en 2019 dans les Annales de Dermatologie et de vénérologie, un cas de phytophotodermatose avec un shampooing au citron. Mais c’est à ce jour le seul cas de ce type répertorié.
Pour éviter ce type de brûlure, la parade est simple, il faut systématiquement laver et bien rincer les zones et ne pas s’exposer directement au soleil dans les heures qui suivent la préparation ou la consommation. Encore faut-il le savoir !