SLA (maladie de Charcot) : un diagnostic précoce possible avec une simple mèche de cheveux 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 5/11/2025
Maj le
3 minutes
Charcot cheveux
Istock
Une équipe de bioingénieurs de la Mount Sinai School of Medicine de New York viennent de faire une découverte majeure qui permettrait de diagnostiquer la SLA dans une simple mèche de cheveux. On vous explique. 

 

La sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative grave qui conduit à une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire”, indique l’Inserm. 

Une maladie qui touche près de 8000 Français aujourd’hui et dont les projections, selon l'Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA), estime une augmentation des cas de plus de 20 % d’ici 2040, sachant que chaque jour 5 nouveaux cas sont diagnostiqués et 5 décès sont enregistrés sur notre territoire. Car les chances de survie sont minces une fois le diagnostic posé : “L’issue est fatale après 3 à 5 ans d’évolution en moyenne”, précise encore l’Inserm. Et même si la recherche avance, il reste encore un long chemin à parcourir pour que la science puisse comprendre tous les mécanismes de cette maladie et ainsi la soigner. 

 

Diagnostiquer la SLA plus tôt : la recherche fait un grand pas

Le diagnostic notamment est souvent tardif, quand les signes de la maladie sont installés. Ce qui impacte considérablement le poids de la maladie et même les chances de survie, car s’il n’existe pas à ce jour de traitement à proprement parler curatif, une prise en charge le plus tôt possible améliore la qualité de vie des patients et par là même sa durée. 

Comme nous vous l’avions dit ici, certains signes précoces de la maladie peuvent apparaître dans le sommeil, des années avant le diagnostic. Mais les chercheurs américains viennent de faire une découverte majeure : “des signes de la maladie seraient visibles dans les cheveux des années avant les premiers symptômes”.

 

La présence de cuivre et de zinc dans les cheveux :  un signe précurseur de SLA ?

Pour mener à bien leur travaux, les chercheurs ont analysé  - grâce à une technique avancée au laser - la présence et l’évolution dans les cheveux de lithium (Li), magnésium (Mg), phosphore (P), soufre (S), calcium (Ca), chrome (Cr), manganèse (Mn), fer (Fe), cobalt (Co), nickel (Ni), cuivre (Cu), zinc (Zn), arsenic (As), strontium (Sr), étain (Sn), baryum (Ba) et plomb (Pb). Ils ont alors constaté que chez les hommes atteints de SLA, “la synchronisation de la biodynamique temporelle cuivre-zinc était significativement plus faible que chez les témoins non atteints”, alors que chez les femmes ils ont noté des perturbations des schémas chrome-nickel. Ces analyses ont en outre confirmé le rôle central du zinc dans l’évolution de la maladie. 

Les cheveux se révèlent une fenêtre précieuse sur l'équilibre élémentaire de l'organisme”, a ainsi expliqué le Dr Manish Arora, l’un des auteurs principaux de l’étude et chercheur en médecine environnementale à l'École de médecine Icahn du Mount Sinaï . “En analysant la biodynamique d'éléments tels que le cuivre, nous pouvons détecter les perturbations associées à la SLA de manière simple et non invasive. Cette approche a le potentiel de transformer le diagnostic de la SLA, le rendant plus rapide, plus facile et plus accessible”. 

Bien sûr, il reste encore du travail avant de proposer un simple test capillaire disponible pour tous mais ces travaux ouvrent la voie d’un diagnostic précoce, une petite révolution dans l’approche de cette maladie difficile. 

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