Fatigue inexpliquée : la liste des analyses de sang à demander à votre médecin
La fatigue est le premier motif de consultation en médecine générale. Souvent passagère, elle devient un véritable problème lorsqu'elle s'installe durablement et résiste au repos. Pour débusquer les causes biologiques cachées d'un tel épuisement, une enquête ciblée est nécessaire. Cette démarche permet d'analyser des marqueurs qui peuvent être à un niveau insuffisant pour un fonctionnement cellulaire et nerveux à pleine capacité.
Identifier les carences
Une fatigue inexpliquée est souvent le symptôme d’une carence. La première analyse à vérifier est la ferritine. Cette protéine stocke le fer, un élément vital pour le transport de l'oxygène et la production d'énergie. Une carence en fer peut donc provoquer un épuisement profond, même sans anémie déclarée. Pour une ferritine optimale et une meilleure énergie, de nombreux spécialistes s'accordent sur un seuil à viser supérieur à 50 µg/l.
Par ailleurs, un déficit en vitamine D est une cause de fatigue et de faiblesse musculaire très répandue. Son dosage est essentiel, un statut optimal pour la santé globale étant fixé à un taux supérieur ou égal à 30 ng/mL.
Enfin, une analyse de la vitamine B12 et de l'acide folique (vitamine B9) est indispensable. Ces deux vitamines sont des cofacteurs majeurs pour le système nerveux et la fabrication des globules rouges. Une carence, fréquente chez les végétariens ou en cas de malabsorption, se traduit par un épuisement et des troubles neurologiques.
Quand les hormones et le métabolisme ralentissent
La régulation hormonale est un autre pilier de notre niveau d'énergie. La thyroïde, par exemple, agit comme le thermostat du corps en régulant le métabolisme. Un léger dysfonctionnement, comme une hypothyroïdie subclinique, est une cause majeure de fatigue. Pour la détecter, la mesure de la TSH seule ne suffit pas ; il faut la compléter par les hormones T4 et T3 libres pour avoir une vision complète. La recherche d'une TSH optimale, souvent située entre 0.4 et 2.5 mUI/L, est cruciale, même si les bornes du laboratoire sont plus larges. Mais attention, aujourd'hui la sécurité sociale ne prend plus en charge le dosage de la T4 libre excepté si la TSH présente une anomalie.
En parallèle, la gestion du sucre sanguin conditionne notre stabilité énergétique. Des fluctuations de glycémie entraînent des coups de pompe. Le dosage de l'hémoglobine glyquée (HbA1c), qui reflète la moyenne du sucre sur trois mois, permet de déceler un prédiabète. Viser une HbA1c inférieure à 5.7% et une glycémie à jeun sous 1.0 g/L contribue à prévenir la fatigue métabolique.
L’impact du stress
Le cortisol, hormone clé dans la gestion du stress, suit un rythme précis : élevé le matin pour nous donner de l'élan, il doit baisser le soir pour favoriser le sommeil. Le stress chronique peut dérégler ce cycle et impacter l'énergie. Si la notion de "fatigue surrénalienne" n'est pas une pathologie reconnue, l'analyse du profil de cortisol sur 24 heures peut révéler un déséquilibre pertinent.
L'étape décisive est la discussion avec votre médecin. Présentez-lui une liste précise de vos symptômes et sollicitez un bilan sanguin pour votre fatigue chronique incluant la ferritine (avec la CRP pour écarter une inflammation), la vitamine D, la B12, le panel thyroïdien complet (TSH, T4L, T3L) et l'HbA1c.
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https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12763985/