Diabète de type 5 : quel est ce nouveau diabète qui inquiète les médecins ?
Une nouvelle page s’ouvre dans l’histoire du diabète. Longtemps ignorée, une forme particulière de la maladie vient d’être reconnue officiellement par la Fédération Internationale du Diabète (FID) : le diabète de type 5. Une avancée majeure publiée en octobre 2025 dans la revue scientifique The Lancet et qui met en lumière un lien direct entre malnutrition et développement de la maladie.
Jusqu’ici, le diabète se déclinait en quatre grandes formes : le type 1, le type 2, le diabète gestationnel et le type 3c (lié à des maladies du pancréas). En janvier 2025, des experts réunis en Inde ont acté l’existence d’un cinquième type. Leur décision a été validée lors du Congrès mondial du diabète à Bangkok.
Une maladie liée à la sous-nutrition
Contrairement au diabète de type 1 (lié à une réaction auto-immune) ou au type 2 (souvent associé au surpoids), le type 5 se développe chez des personnes ayant souffert de sous-nutrition chronique dans leur enfance ou leur adolescence. Leur pancréas, organe qui produit l’insuline, ne s’est pas développé correctement. Résultat : la production d’insuline est insuffisante pour réguler le sucre dans le sang.
On retrouve cette forme de diabète chez des patients très maigres, avec un indice de masse corporelle souvent inférieur à 19. Les analyses montrent aussi l’absence des marqueurs typiques d’un diabète de type auto-immune.
Une réalité invisible pour des millions de patients
Selon les estimations, 20 à 25 millions de personnes dans le monde pourraient être concernées, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Jusqu’à présent, ces patients étaient souvent classés à tort comme diabétiques de type 1 ou de type 2, ce qui entraînait des traitements inadaptés.
Certains reçoivent de fortes doses d’insuline alors que leur organisme n’en a besoin que d’un minimum. D’autres sont soignés comme des diabétiques de type 2, avec des médicaments peu efficaces dans leur cas.
Des symptômes proches des autres diabètes
Les signes de la maladie sont les mêmes que pour les autres formes : soif intense, perte de poids, grande fatigue, besoin fréquent d’uriner. Mais le contexte - pauvreté, malnutrition, maigreur extrême - oriente vers un diabète de type 5.
Comment soigner le diabète de type 5 ?
Traiter ce diabète ne consiste pas seulement à contrôler le sucre dans le sang. Il faut aussi s’attaquer à la racine : la malnutrition. Les patients ont besoin d’un soutien nutritionnel à long terme, en plus de médicaments qui aident le pancréas à produire de l’insuline. Dans certains cas, une insulinothérapie est nécessaire, mais souvent à très faible dose pour éviter les risques d’hypoglycémie.
Sans traitement adapté, les conséquences sont lourdes : maladies cardiaques, atteintes nerveuses, cécité, insuffisance rénale… la liste est longue.
Reconnaître le diabète de type 5, c’est aussi souligner que la lutte contre la malnutrition est une arme de prévention. Améliorer la nutrition des femmes enceintes, des personnes âgées, renforcer les programmes alimentaires pour les enfants, garantir la sécurité alimentaire : autant de leviers pour éviter que la maladie n’apparaisse.