Thyroïde : cet ennemi invisible qui favorise la prise de poids après 40 ans

Publié par La Rédaction Médisite
le 29/11/2025
Hypothyroïdie fonctionnelle
Istock
La fatigue et la prise de poids inexpliquée ne sont pas une fatalité après 40 ans. Un acteur discret mais qui nous accompagne au quotidien peut bloquer votre métabolisme et il est possible de s’en débarrasser. Décryptage.
 

Fatigue qui ne passe pas, sensation de froid, kilos qui s’accrochent malgré une alimentation équilibrée et de l’exercice… Après 40 ans, beaucoup de femmes pensent y voir les premiers signes de la ménopause. Pourtant, un autre acteur bien plus discret peut se cacher derrière ces symptômes : la thyroïde. Et ce dérèglement est souvent lié… au stress. 

Notre corps tourne grâce à deux grands systèmes hormonaux. Le premier est l’axe du stress, qui libère le cortisol pour nous aider à faire face au danger. Le second est l’axe thyroïdien, qui contrôle notre énergie grâce aux hormones produites par la thyroïde. En période de stress prolongé, le corps choisit la survie : il privilégie la fabrication de cortisol et met en arrière-plan le fonctionnement de la thyroïde, jugé moins urgent. 

Ce choix biologique n’est pas sans conséquences. Un excès de cortisol perturbe une étape clé du métabolisme : la transformation de l’hormone thyroïdienne T4 (inactive) en T3, la seule forme réellement utilisable par nos cellules. Pire, le cortisol peut détourner cette conversion vers une molécule « miroir », la T3 reverse, qui bloque les récepteurs sans les activer. Résultat : le métabolisme tourne au ralenti, même si les analyses médicales semblent normales. Le foie, chargé d’une grande partie de cette conversion, peut lui aussi être perturbé par l’inflammation liée au stress, aggravant encore le phénomène. 

On parle alors d’hypothyroïdie fonctionnelle. Les prises de sang ne montrent souvent rien d’anormal, mais les symptômes sont bien là : fatigue, brouillard mental, frilosité et prise de poids inexpliquée. Un autre signe courant mais méconnu est une température corporelle très basse au réveil, souvent en dessous de 36,5 °C, comme si le thermostat interne du corps était déréglé.

Après 40 ans, un terrain hormonal plus fragile

Pourquoi cette situation touche-t-elle particulièrement les femmes de plus de 40 ans ? Parce que le stress chronique se superpose aux fluctuations de la périménopause. La baisse des œstrogènes et de la progestérone rend l’organisme beaucoup plus sensible au cortisol. Son effet sur le métabolisme devient alors plus fort, plus direct. 

Ce déséquilibre hormonal crée un terrain idéal à la prise de poids. Le métabolisme de base chute — le corps brûle moins de calories au repos. En parallèle, le cortisol donne l’ordre de stocker plus d’énergie, en particulier sous forme de graisse abdominale. Le cercle vicieux s’installe : perturbation de la glycémie, baisse de la sensation de satiété et envies soudaines d’aliments gras ou sucrés, comme si le corps cherchait à reconstituer des réserves d’urgence.

Boost thyroïde : comment relancer la machine ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’inverser la tendance. Première étape : apaiser l’axe du stress. Des pratiques comme la méditation, le yoga, la respiration en cohérence cardiaque ou des simples pauses régulières dans la journée peuvent faire baisser durablement le niveau de cortisol. Et rien ne remplace un sommeil réparateur : c’est la clé pour rééquilibrer les hormones pendant la nuit. 

Deuxième levier : la micronutrition. Certains nutriments sont indispensables au bon fonctionnement de la thyroïde et à la gestion du stress. Le sélénium — présent notamment dans les noix du Brésil — joue un rôle crucial dans la conversion de la T4 en T3 active. Le zinc et le manganèse le complètent efficacement. Le magnésium, souvent déplété chez les personnes stressées, aide à réduire le cortisol. Les vitamines B, surtout la B12, soutiennent directement la thyroïde. Enfin, certaines plantes adaptogènes comme la rhodiole ou l’ashwagandha peuvent aider le corps à mieux faire face au stress. Mais attention : elles doivent être utilisées sous conseil médical pour éviter tout risque d’interaction ou de contre-indication.

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