Vous courez moins de risques à l'hôpital si votre médecin est une femme

Publié par Pauline Boullet
le 22/08/2025
two doctors, one male and one female, shake hands in a modern clinic, symbolizing collaboration and trust in healthcare
Istock
Plusieurs études le confirment : les patients traités par des médecins femmes ont plus de chances de vivre, et moins de risques de retourner à l'hôpital. Un phénomène qui s'explique par plusieurs raisons.

Et vous, vous préféreriez être soigné par le Dr House, la Dre Meredith Grey ou le Dr Doug Ross ? Ces trois personnages de séries populaires ont un point commun : ce sont de grands pontes de la médecine. Mais, si leurs capacités peuvent paraître égales, la recherche et les statistiques ont tranché en faveur de la deuxième. Et pour une raison simple : c’est une femme.

Des différences statistiques entre femmes et hommes

Et c’est bien la science qui le dit ! Une étude, menée par des chercheurs États-uniens et Japonais et parue en avril 2024 dans Annals of Internal Medicine, s’est penchée sur la question. En analysant les dossiers Medicare de 2016 à 2019, soit 458 108 patientes et 318 819 patients, les chercheurs ont comparé les taux de mortalité et de réadmission à 30 jours selon le genre du praticien… Ou de la praticienne !

Et les résultats parlent d’eux-mêmes : les patients et patientes hospitalisés ont un meilleur pronostic lorsqu’ils sont pris en charge par une médecin femme. Pour les femmes patientes, le taux de mortalité atteint 8,15 % avec une médecin femme, contre 8,38 % avec un médecin homme. Côté réadmission, les écarts sont moindres mais toujours présents : 15,51 % en étant prise en charge par une femme, contre 16,01 % en étant soignée par un homme. Moins marquée mais tout de même constatée chez les patients hommes, la mortalité est de 10,15 % avec une médecin femme contre 10,23 % avec un médecin homme.

Si ces différences de résultats peuvent paraître moindres, elles n’en restent pas moins significatives, surtout lorsqu’on oublie qu’il ne s’agit pas de simples chiffres, mais de vies humaines. L’auteure principale du travail, le Dr Yusuke Tsugawa, souligne que “les médecins femmes et hommes pratiquent différemment, et cela a un impact significatif sur la santé des patients et des patientes”.

Un résultat déjà observé dans le passé

Et ces constats ne semblent pas nouveaux. En 2017, une étude fondée sur plus de 1,5 million d’hospitalisations de patientes et patients âgés de 65 ans et plus observait déjà un avantage clair en faveur des médecins femmes. Taux de mortalité : 11,07 % chez les patients soignés par une femme contre 11,49 % par un homme, tous sexes confondus. Pour les réadmissions, c’est 15,02 % contre 15,57 %.

Une troisième étude, menée dans le domaine de la cardiologie, s’intéresse à près de 9 500 patients et patientes hospitalisés pour des troubles cardio-vasculaires. Celles et ceux pris en charge par une cardiologue femme couraient un risque réduit d’être réadmis en urgence dans les 30 jours suivant leur sortie.

Plusieurs raisons possibles à cette différence

Mais comment expliquer ces disparités ? Plusieurs hypothèses sont mises en avant par les chercheurs (et chercheuses !). Premièrement, des recherches antérieures démontrent que les médecins femmes prêtent une meilleure attention aux symptômes des femmes, alors que leurs homologues masculins ont tendance à minimiser la douleur ou les troubles cardiovasculaires chez leurs patientes. 

Mais ce n’est pas tout : les médecins femmes établiraient un dialogue plus fluide avec leurs patients, et surtout leurs patientes, qui se sentent également plus à l’aise avec elles. Ce phénomène favorise une collecte d’informations plus pertinentes et un diagnostic affiné. Enfin, l’étude de 2017 soulignait que les médecins femmes adhèrent davantage aux recommandations cliniques et offrent plus souvent des soins préventifs.

Bien que ces hypothèses ne soient pas facilement vérifiables, elles donnent un aperçu des disparités de la pratique de la médecine entre les femmes et les hommes. En outre, elles viennent briser les idées reçues et pourraient indiquer qu’une plus grande parité dans la médecine ne serait que bénéfique pour les patients, et surtout les patientes.

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