Cancer de la tête et du cou : un nouveau test permet de les diagnostiquer 10 ans avant les premiers symptômes

Vous avez très certainement déjà entendu parler des papillomavirus. Ces virus, sexuellement transmissibles, sont responsables d’un grand nombre de cancers du col de l’utérus, mais pas seulement, ils sont aussi responsables d’une majorité des cancers de l’anus ou du vagin par exemple, mais aussi, et c’est plus surprenant, de certains cancers situés dans la sphère ORL. 

“Le virus du papillome humain (HPV) est responsable d'environ 70 % des cancers de la tête et du cou aux États-Unis, ce qui en fait le cancer le plus fréquent causé par ce virus, avec des taux en augmentation chaque année”, indiquent les chercheurs américains dans une nouvelle étude financée par le gouvernement fédéral et publiée dans le Journal of the National Cancer Institute. Or contrairement à ce qui existe pour le cancer de l’utérus, il n’existe pas à ce jour de test de dépistage ce qui explique que les patients sont généralement détectés une fois les symptômes installés, et notamment quand il y a une atteinte au niveau des ganglions du cou. 

Inédit : un simple test pour diagnostiquer des cancers de la tête et du coup jusqu’à 10 ans avant les premiers symptômes

Ces retards de diagnostic entraînent évidemment des traitements plus lourds à supporter pour les malades mais diminuent aussi les chances de guérison. On le sait, et c’est vrai pour tous les cancers, plus le diagnostic est posé tôt, meilleures sont les chances de survie. 

En l'espèce, les chercheurs américains détaillent dans cette étude comment un nouvel outil diagnostic pourrait révolutionner la prise en charge des cancers de la tête et du coup consécutifs à une infection par un papillomavirus. 

“Notre étude démontre pour la première fois que nous pouvons détecter avec précision les cancers associés au HPV chez les personnes asymptomatiques, bien des années avant le diagnostic” s’enthousiasme ainsi le Dr  Daniel L. Faden, auteur principal de l'étude et oncologue chirurgien cervico-facial.

Un test capable de détecter 99 % des cancers ? 

Le test utilise “le séquençage du génome entier pour détecter les fragments microscopiques d'ADN du HPV qui ont pénétré dans la circulation sanguine” explique le communiqué de presse et de précédentes études avaient déjà montré son extrême sensibilité, jusqu’à “99 % pour le diagnostic du cancer dès la première consultation en clinique, surpassant ainsi les méthodes de dépistage actuelles”. 

Pour valider son utilisation dans les cancers de la tête et du cou, les chercheurs ont utilisé 28 échantillons sanguins de personnes ayant développé plus tard un cancer de la tête et du cou versus 22 échantillons de personnes sans cancer. Verdict ? Le test a débusqué avec précision 27 cas de cancer sur 28, y compris sur des échantillons collectés jusqu’à 10 ans avant le diagnostic. Une deuxième étude en aveugle est déjà sur les rails pour valider définitivement ces résultats. 

Cancer de la tête et du cou : quels signes doivent alerter ? 

Les cancers de la tête et du coup englobent différentes localisations de tumeurs qui touchent plus généralement le larynx, la cavité buccale (langue notamment) ou l’oropharynx (les amygdales par exemple). La tumeur peut aussi s’installer au niveau du crâne (on parle de tumeur intracrânienne), mais aussi l'œil ou la thyroïde. 

De ce fait, les signes annonçant un cancer peuvent largement varier. Néanmoins, une grosseur, une plaie qui ne cicatrise pas, des problèmes de déglutition, des troubles de la voix ou des douleurs localisées doivent alerter et pousser à une consultation.