Quand vos cosmétiques dérèglent vos hormones, et comment y remédier
Fleurs en tout genre, aloe vera, noix de coco… Derrière leurs promesses d'hydratation et de parfum délicat, vos cosmétiques cachent parfois des intrus redoutables. Les perturbateurs endocriniens, sont capables d'imiter, de bloquer ou de modifier l'action de nos hormones naturelles comme les œstrogènes ou la testostérone. Cachées dans vos flacons préférés, ces substances chimiques s'immiscent dans notre système hormonal, et ce n’est pas sans conséquence.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme des Nations unies pour l'environnement ont qualifié ces substances de "menace mondiale pour la santé humaine et l'environnement" dans leur rapport de référence. L'inquiétude porte notamment sur l'effet cocktail : l'exposition simultanée à plusieurs perturbateurs endocriniens, même à faibles doses, peut provoquer des impacts cumulatifs sur notre organisme.
Les dangers invisibles dans notre salle de bain
Mais comment ça marche ? Ces substances pénètrent par voie cutanée et perturbent directement notre système endocrinien. La thyroïde est l'une des cibles privilégiées, avec des risques d'hypothyroïdie ou d'hyperthyroïdie liés à certains composants cosmétiques.
L'impact de ces substances touche particulièrement les femmes : irrégularités du cycle menstruel, ovulation altérée, risque accru de fausse-couche et d’endométriose figurent parmi les conséquences documentées. Mais les hommes ne sont pas en reste : chez eux, la qualité et la quantité du sperme peuvent aussi diminuer significativement. Même les enfants sont concernés, avec des risques de puberté précoce, de malformations des organes reproducteurs ou même de troubles neuro-comportementaux.
Le guide de lecture des étiquettes
Heureusement, nous connaissons de mieux en mieux les substances classées comme perturbateurs endocriniens, ce qui permet de les éviter ! Vous pouvez les identifier facilement dans la liste des ingrédients.
Par exemple, les conservateurs problématiques incluent les parabens sous toutes leurs formes (méthylparaben, éthylparaben, propylparaben), le phénoxyéthanol, le BHA et le BHT. Les filtres UV chimiques comme la benzophenone-3, l'ethylhexyl methoxycinnamate ou l'oxybenzone soulèvent également des interrogations. Les substances parfumantes, elles aussi, cachent souvent des phtalates sous les termes génériques "parfum" ou "fragrance". Le triclosan, agent antibactérien controversé, apparaît par exemple dans de nombreux produits d'hygiène. D'autres molécules comme le cyclopentasiloxane, le resorcinol ou les alkylphénols complètent cette liste non exhaustive.
Ces ingrédients se nichent partout : gels douche, shampoings, crèmes hydratantes, maquillage, vernis à ongles, crèmes solaires… Même les cosmétiques bio peuvent parfois en contenir, d'où l'importance de scruter systématiquement les compositions.
Les alternatives pour une routine beauté saine
Less is more, disent les anglophones. Dans les cas des cosmétiques, cette expression résume bien les choses : moins, c’est mieux, et revenir à l’authenticité permet de se détacher de substances superflues et toxiques. Par exemple, le savon d'Alep ou le savon de Marseille, sans glycérine ajoutée ni huile de palme, constituent des alternatives naturelles, qui nettoient en préservant l'équilibre cutané et hormonal.
Pour l'hydratation, les huiles végétales pures biologiques (jojoba, amande douce, avocat...) peuvent aisément remplacer les crèmes industrielles. Côté déodorants, privilégiez les formes solides et naturelles, la pierre d'alun véritable ou même le bicarbonate de soude. Certaines formules peuvent se révéler un peu moins efficaces, à vous de trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous ! Quant aux protections solaires, repérez les filtres minéraux non-nanoparticulaires.
Enfin, testez le fait-maison ! Fabriquer ses propres produits avec des recettes simples (dentifrice, nettoyant) garantit une maîtrise totale des ingrédients.