Laure Manaudou malade : qu'est-ce que l'hépatite E dont elle souffre ? 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 28/11/2025
Laura Manaudou malade
abacapress
La nageuse française médaillée olympique a annoncé être atteinte d’une hépatite E et doit renoncer à toutes ces activités. Elle s’est livrée à cœur ouvert sur ses difficultés dans une émission de running.

Elle a raccroché le maillot mais pas les baskets. L’ex star des bassins de 39 ans est toujours très active et devait participer début décembre à son premier marathon, à Valence en Espagne. Sa santé en a décidé autrement. Dans une émission sur RMC Running diffusée la semaine dernière, la championne de natation a révélé être malade depuis plusieurs semaines, notamment depuis son retour du Népal, où elle était partie faire un trek. 

Intensément fatiguée, incapable de tenir le rythme des entrainements, Laure Manaudou a dû consulter pour comprendre ce qu’il se passait.  “J’ai fait pas mal d’analyses et en fait j’ai l’hépatite E, que j’ai attrapée au Népal et qui m’oblige à rester tranquille et à reposer mon corps”, a-t-elle expliqué dans l'émission. Un repos forcé qui l’oblige à se focaliser sur sa santé. Pour Laure Manaudou, l’hépatite E ne devrait plus être qu’un mauvais souvenir dans quelques semaines, mais cette infection peut parfois être grave pour les plus fragiles

 

Qu’est-ce que l’hépatite E dont souffre Laure Manaudou ? 

L'hépatite E est une maladie infectieuse du foie causée par le virus VHE, que l’on trouve notamment dans de l’eau de boisson contaminée, plus particulièrement dans certains pays en voie de développement. Un affection courante puisque l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recense pour 2021 “environ 19,47 millions de cas d’hépatite E aiguë dans le monde et 3450 décès”.

Car si dans la plupart des cas, l'infection est asymptomatique, et guérit spontanément en quelques semaines chez les personnes en bonne santé, des formes sévères existent. L'hépatite fulminante, une insuffisance hépatique aiguë, peut survenir et nécessiter une transplantation du foie en urgence. Le véritable danger concerne les populations vulnérables. Les femmes enceintes, les personnes souffrant déjà d'une maladie du foie et surtout les patients immunodéprimés, comme les personnes greffées, sont particulièrement à risque de complications. Chez ces derniers, l'infection peut devenir chronique et alors évoluer vers une cirrhose. Un traitement pour l'hépatite E chronique, à base de Ribavirine, peut alors être envisagé pour éliminer le virus. Chez nous, les cas d'hépatite E connaissent une progression fulgurante depuis une quinzaine d’années. Ce n’est pas l’eau du robinet qui est en cause, mais la consommation de porc. 

 

Pourquoi de plus en plus de cas d'hépatite E en France ? 

L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, a été saisie pour déterminer les origines alimentaires de l’hépatite E en France et conclut en août 2025 que “viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits”, sont le sources principales d’infection, et que ce sont “essentiellement les produits à base de foie de porc cru, frais ou mi-sec, qui sont mis en cause (saucisses sèches et fraîches de foie, foie salé séché, pâtes à quenelles de foie, figatelli, etc.).

Les symptômes provoqués par le VHE du porc, lorsqu'ils se manifestent après une incubation de plusieurs semaines, incluent nausées, douleurs abdominales et, dans près de la moitié des cas symptomatiques, une jaunisse. Bien que la transmission interhumaine soit très rare, le virus peut également se propager par transfusion sanguine ou par contact direct avec des animaux infectés, exposant davantage les vétérinaires, éleveurs ou chasseurs.

 

Hépatite E : comment se protéger ? 

Face à la recrudescence des cas et pour protéger les plus fragiles, il est important que chacun adopte les bons gestes. Car de nombreuses personnes sont contaminées sans le savoir. Une étude* a montré qu'en 2014, 22,4 % des donneurs de sang français présentaient des anticorps, preuve d'une exposition passée au virus.

Les produits à risque, notamment ceux à base de porc cru, doivent impérativement être consommés cuits à cœur. Pour inactiver le virus, une température de 71°C maintenue pendant 20 minutes est nécessaire, indique l’Anses. La congélation, en revanche, ne détruit pas le virus. 

L’Agence de sécurité sanitaire recommande une hygiène renforcée comme le lavage soigneux des mains et des ustensiles “avant la préparation et la prise des repas et après manipulation de foie de porc cru” mais aussi “à la sortie des toilettes, et après des soins aux personnes atteintes d’hépatite E”. Enfin, les personnes qui présentent ou ont récemment présenté une hépatite doivent éviter de manipuler des aliments.

 

Afficher les sources de cet article

*Gallian P, Lhomme S, Piquet Y, Sauné K, Abravanel F, Assal A, Tiberghien P, Izopet J. Hepatitis E virus infections in blood donors, France. Emerg Infect Dis. 2014 Nov;20(11):1914-7.

La Dépêche

Organisation mondiale de la santé (OMS) 

hepatites-info-service.org

anses.fr

santepubliquefrance.fr

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