

Vous dormez. Vous rêvez. Vous vous réveillez… épuisé. Comme si la nuit n’avait été qu’un passage à vide au lieu d’un plein d’énergie. Pourtant, vous avez respecté vos huit heures de sommeil, votre matelas est confortable, votre chambre silencieuse. Alors pourquoi ce sentiment d’être vidé d’énergie, dès que vous ouvrez les yeux ?
La fatigue matinale, cette lassitude inexpliquée au réveil, est loin d’être rare. Elle concerne un grand nombre d’adultes, actifs ou retraités, parfois ponctuellement, parfois au quotidien. Il ne s’agit pas toujours d’un simple « coup de mou » ou d’un matin difficile après une mauvaise nuit. Cette sensation peut cacher des déséquilibres plus profonds, qu’ils soient physiologiques, psychologiques ou environnementaux. Comprendre l’origine de cette fatigue récurrente, c’est déjà mettre un pied vers la solution.
Ce n’est pas toujours « dans la tête »
La première idée reçue qu’il faut balayer, c’est celle qui associe fatigue et paresse, ou fatigue et manque de volonté. L’asthénie, le terme médical pour désigner une fatigue anormale, peut être le symptôme de troubles bien réels, qu’il s’agisse d’un problème de sommeil, d’une carence, d’un stress chronique ou même d’une pathologie plus sérieuse.
Selon l’Assurance Maladie, l’asthénie peut être ponctuelle (après un épisode viral, une surcharge de travail ou une période émotionnellement éprouvante) ou chronique, c’est-à-dire présente depuis plus de six mois sans cause médicale clairement identifiée. Ce type de fatigue, souvent invalidante, peut nuire à la qualité de vie, à la concentration, à la motivation.
Mais ce qui est le plus embêtant, c’est qu’elle peut se manifester dès le matin, malgré un sommeil en apparence normal. C’est là que les causes cachées doivent être investiguées.
Ce n’est pas forcément grave. Mais il faut observer, car une fatigue matinale persistante, répétée, non soulagée par le repos, peut être le signe d’un dysfonctionnement.
Faut-il s’inquiéter ?
Ce n’est pas forcément grave. Mais il faut observer, car une fatigue matinale persistante, répétée, non soulagée par le repos, peut être le signe d’un dysfonctionnement. Si elle s’accompagne d’autres symptômes (maux de tête, douleurs musculaires, tristesse, irritabilité, réveils nocturnes, etc.), il est conseillé de consulter. Le médecin généraliste est le premier interlocuteur, capable d’orienter vers des examens ou des spécialistes si besoin.
Que faire, en attendant de consulter ?
Avant de sauter sur le téléphone pour prendre rendez-vous, il peut être utile de questionner vos habitudes, car un bon sommeil se construit aussi en amont. Le rythme auquel vous vous couchez, la manière dont vous occupez votre soirée, ce que vous mangez, la température de votre chambre ou encore la lumière ambiante au moment de dormir… tous ces éléments i nfluencent la qualité de votre repos, parfois à votre insu.
Essayez de vous coucher à heure fixe, même le week-end, peut permettre à votre horloge biologique de se réguler. De même, éviter les écrans avant de dormir, tablettes, téléviseurs, smartphones, peut aider à diminuer l’agitation mentale et favoriser l’endormissement. Pareil si vous dînez tard ou trop copieusement, votre digestion peut se prolonger jusqu’au cœur de la nuit, perturbant vos cycles. Une pièce aérée, tempérée et sombre offre aussi des conditions idéales pour un sommeil réparateur.
Et si, malgré ces ajustements, la fatigue persiste chaque matin, il est alors temps de chercher plus loin. Car il existe de nombreuses causes, parfois insoupçonnées, à cette lassitude dès le réveil. Et certaines méritent toute votre attention.
Un sommeil de mauvaise qualité lié à un trouble du sommeil non diagnostiqué

Dormir 7 ou 8 heures ne garantit pas que ce sommeil soit réparateur. Des dizaines de micro-réveils, dus à des apnées du sommeil sont la cause la plus fréquente et la plus grave de la fatigue au réveil. Également le syndrome des mouvements périodiques des membres inférieurs au cours du sommeil qui vous fait courir un marathon toutes les nuits, ces deux causes nécessitent de consulter un spécialiste du sommeil.
Un bruxisme (grincement des dents), peut aussi être en cause et impose de consulter un dentiste pour se faire prescrire une gouttière.
Parmi les coupables silencieux : les troubles du rythme circadien, notamment chez les travailleurs de nuit ou les personnes décalées, qui dorment le jour et sont en pleine forme la nuit. Ces troubles nécessitent un avis médical et parfois un enregistrement du sommeil ou alors, de chercher un travail de nuit.
Le stress et l’anxiété nocturne

Des ruminations mentales au coucher ou pendant la nuit, un stress chronique, une charge mentale trop lourde… autant de raisons qui empêchent un sommeil profond. Vous dormez, mais votre cerveau, lui, reste en état d’alerte.
Une alimentation trop riche ou trop tardive

Un dîner lourd ou pris juste avant le coucher peut perturber la digestion et altérer la qualité du sommeil. L’alcool, souvent perçu comme un « somnifère naturel », nuit aussi aux cycles du sommeil.
Une carence en fer, magnésium ou vitamine D

Ces carences nutritionnelles, fréquentes, peuvent entraîner une sensation de fatigue persistante, y compris dès le matin. Une simple prise de sang peut suffire à les détecter.
Un trouble hormonal ou une pathologie thyroïdienne

L’hypothyroïdie (souvent associée au syndrome d'apnées du sommeil), par exemple, provoque une fatigue constante, une prise de poids, une frilosité, une constipation, un ralentissement général et une difficulté à émerger le matin. Un bilan hormonal peut permettra d’écarter cette piste.
Une mauvaise hygiène du sommeil

Utiliser un écran juste avant de dormir, ne pas respecter des horaires réguliers, ou dormir dans un environnement trop lumineux ou trop chaud peut altérer profondément la qualité de votre repos.
La dépression masquée ou non

La dépression est de loin une des causes les plus fréquentes de fatigue matinale. Dans ce cas, elle s'atténue au cours de la journée avec en fin d'après-midi, une disparition complète. Elle peut s'accompagner d'un sentiment de lourdeur, de démotivation, d'un désintérêt pour le quotidien, de lombalgies, de maux de tête, qui eux aussi disparaissent au fur et à mesure que l'heure avance. Ce n'est pas "dans la tête" : c'est un signal d'alerte.
Les effets secondaires de certains médicaments

Certains traitements, comme les somnifères et les tranquillisants dont certains s'éliminent trop lentement, certains antidépresseurs sédatifs ou les antihistaminiques, provoquent une somnolence résiduelle le matin. Il ne faut pas hésiter à en parler avec son médecin en cas de doute.
Le chronotype décalé

Certaines personnes sont naturellement « du soir ». Elles sont plus performantes à 22 h qu’à 8 h. Si elles sont contraintes de se lever tôt, leur fatigue matinale est presque inévitable. Ce n’est ni une faiblesse, ni une maladie, c’est un trait génétique, biologique.
Les troubles métaboliques

Un déséquilibre de la glycémie (comme dans le cas du diabète) peut provoquer des réveils en sueur, des fringales nocturnes, voire une fatigue inexpliquée dès le matin. Là encore, une prise de sang permet d’en savoir plus. Il en est de même pour la ménopause, qui provoque des bouffées de chaleur qui est une des causes de réveils nocturnes. Les hommes de plus de 55/60 ans, sont également concernés par des mictions nocturnes, généralement causées par la prostate.
Docteur, j'ai mal à mon sommeil - Patrick Lemoine édition Odile Jacob
https://www.info-somnolence.fr/actualites/maux-tete-fatigue-au-reveil-quelles-causes/
https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladies-generale/asthenie-causes-traitements
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/asthenie-fatigue/bons-reflexes-cas-faut-consulter
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