Engourdissements des doigts après 45 ans le matin : 5 signaux d'alerte qui ne sont pas une simple fatigue

Le réveil avec des doigts engourdis après 45 ans oriente très souvent vers le syndrome du canal carpien, principale cause de fourmillements nocturnes dans les mains. Les symptômes sont typiques : des picotements ou un engourdissement qui touchent précisément le pouce, l’index, le majeur et parfois une partie de l’annulaire.

Ces sensations peuvent être assez fortes pour interrompre le sommeil, poussant instinctivement à secouer la main ou à la laisser pendre hors du lit pour réduire l’inconfort. Ce trouble musculo-squelettique touche particulièrement les femmes, les variations hormonales de la ménopause faisant partie des facteurs de risque.

Quand l’origine se situe dans le cou ou au coude

Si l’engourdissement ne se limite pas aux premiers doigts, il faut envisager une cause plus haute. Une douleur cervicale associée à un engourdissement de la main peut indiquer une compression nerveuse au niveau du cou. L’arthrose ou une hernie discale peuvent en être responsables, et la raideur matinale est un signe fréquent.

Le trajet des picotements dans le bras et la main dépend de la racine nerveuse touchée. En revanche, si l’annulaire et l’auriculaire sont les seuls concernés, le nerf ulnaire est probablement en cause. Il est souvent comprimé au niveau du coude, situation aggravée par un sommeil avec le coude plié.

Troubles métaboliques ou circulatoires possibles

Parfois, l’engourdissement ne vient pas d’une compression mais d’une maladie générale. C’est le cas de la neuropathie diabétique, complication d’un diabète mal contrôlé. Elle se manifeste par un engourdissement symétrique, associé à une sensation de brûlure qui s’intensifie la nuit. Classiquement, les troubles sensitifs apparaissent d’abord au niveau des pieds puis remontent vers les mains.

Un mécanisme totalement différent intervient dans le phénomène de Raynaud. Il s’agit d’un trouble circulatoire où les vaisseaux se contractent brusquement en réaction au froid ou au stress. Les doigts deviennent alors blancs, froids et insensibles, puis bleus, avant de redevenir rouges et douloureux lorsque la circulation revient.

Des gestes simples pour être soulagé

Avant toute consultation, quelques gestes peuvent aider. Le test de Phalen, par exemple, permet d’orienter le diagnostic du canal carpien : il consiste à maintenir les poignets en flexion complète, dos des mains l’un contre l’autre, pendant une minute. Si des fourmillements apparaissent, le test est évocateur.

Pour apaiser les symptômes, porter une attelle la nuit permet de garder le poignet en position neutre. En cas de suspicion de compression du nerf ulnaire, il est conseillé d’éviter de dormir avec le coude replié. Enfin, consulter un professionnel de santé est indispensable si une perte de force, une diminution durable de la sensibilité ou une persistance des symptômes survient malgré les ajustements posturaux. Ces manifestations peuvent évoluer progressivement et varier d’une nuit à l’autre, ce qui rend leur interprétation parfois déroutante pour la personne concernée et pour son entourage.