Hypothyroïdie et hyperthyroïdie : comment les différencier ?Adobe Stock
Sommaire

L'hyperthyroïdie et l'hypothyroïdie se ressemblent grammaticalement et peuvent être confondues. Pourtant, il s’agit de 2 pathologies totalement différentes.

La thyroïde est une petite glande en forme de papillon située au niveau du cou, quelques centimètres en dessous de la pomme d’Adam. "Les deux moitiés (lobes) de la glande sont connectées par une partie centrale (appelée isthme) qui confère à la thyroïde la forme d’un papillon.

Normalement, la thyroïde ne se voit pas et peut être à peine palpée. Si elle augmente de taille, les médecins peuvent la sentir aisément à la palpation ou la voir sous forme d’une masse proéminente au-dessous ou sur les côtés de la pomme d’Adam", précise le manuel de référence MSD.

Hormones thyroïdiennes : quel rôle sur le corps ?

Le principal rôle de la thyroïde est de fabriquer des hormones thyroïdiennes à partir de l’iode présente dans la nourriture. Ces hormones produites par la thyroïde sont la thyroxine (aussi appelée T4) et la triiodothyronine (aussi appelée T3).

Ces 2 hormones sont indispensables au bon fonctionnement du corps humain. Elles ont notamment pour rôle de :

  • réguler le métabolisme des cellules de notre corps
  • contrôler l’énergie musculaire et la température du corps
  • modifier l’humeur
  • agir sur le système cardiaque, la motricité du tube digestif
  • transformer les glucides, lipides et protides issus de l’alimentation

Chez l’enfant, ces hormones participent à la croissance et au développement du corps. Toutefois, si ces hormones sont importantes, elles ne doivent pas être trop présentes. Ainsi, on estime les normales de la TSH (thyroid stimulating hormone) entre 0,15 mUI/l (micro-unités internationales par litre de sang) et 5 mUI/l. En cas de teneur supérieure ou inférieure à ces normes, vous êtes en situation d'hypothyroïdie ou d'hyperthyroïdie.

Problèmes de thyroïde : 5 causes auxquelles on ne pense pas

Un médicament, un aliment, une inflammation due à un virus, la ménopause… L’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie peuvent avoir des causes très variées :

  1. Un virus qui passe du nez à la thyroïde : Dans le cas de la thyroïdite de De Quervain, c’est un virus qui est à l’origine d’une hyperthyroïdie. Cette inflammation fait généralement suite à une infection virale comme une grippe, une otite, une sinusite ou encore une rhinopharyngite, lorsque le virus passe de la sphère ORL (nez, bouche, gorge et oreilles) vers la thyroïde. Elle se caractérise par de la fièvre, des douleurs, des rougeurs, une sensation de chaleur et un gonflement au niveau du cou.
  2. Des médicaments, qui perturbent le fonctionnement de la thyroïde : Certains médicaments ou traitements tels que le lithium (prescrit contre les troubles bipolaires), l’interféron (utilisé contre les hépatites virales et la sclérose en plaque), mais aussi l’amiodarone, un médicament riche en iode prescrit contre les troubles du rythme cardiaque, peuvent être à l’origine d’hyper ou d’hypothyroïdie. Dans ce cas, les médecins parlent de troubles iatrogènes.
  3. Des aliments, qui dérèglent la thyroïde : L’alimentation "goitrogène", autrement dit pauvre en iode (peu de poissons ou de fruits de mer) et pauvre en vitamines et minéraux (peu de légumes verts et de fruits) peut dérégler la thyroïde. Elle contient également des aliments qui bloquent la fixation de l’iode dans la thyroïde. C’est le cas des choux, du manioc mal cuit, des patates douces, du soja ou des arachides.
  4. La ménopause : Avec l’âge, le corps peut avoir du mal à produire autant d’hormones qu’auparavant. Les hormones thyroïdiennes ne font pas exception, auquel cas la personne souffrira d’hypothyroïdie fruste ou avérée.
  5. Une carence en iode : L’iode est un élément indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, à condition qu’il soit bien dosé. Une carence en iode peut ainsi entraîner une hypothyroïdie.

Qu’est-ce que l'hypothyroïdie ?

L'hypothyroïdie correspond à une diminution de la production d’hormones thyroïdiennes. Il s’agit de la pathologie thyroïdienne la plus fréquente. Elle touche entre 1 à 2% de la population selon la Haute autorité de santé (HAS). Cette pathologie touche principalement les femmes et survient en moyenne vers l’âge de 60 ans.

Les signes peuvent varier d’un individu à l’autre. Toutefois, est présente chez la majorité des patients la fatigue, souvent intense et persistante. Ce symptôme peut aussi s’accompagner de trouble de la concentration et de la mémoire, d'épisodes dépressifs, d'une diminution de l’acuité auditive, de crampes, de fourmillements, d'une prise de poids ou de douleurs musculaires.

Cette pathologie peut également se ressentir sur le physique. En effet, les personnes souffrant d'hypothyroïdie ont tendance à avoir un air abattu à cause de certaines caractéristiques telles que les paupières tombantes, les yeux boursouflés, les cheveux raides et secs ou la peau sèche.

La HAS distingue 2 types d'hypothyroïdies :

  • La fruste : "Un taux de thyréostimuline (TSH) > 4 mUI/L, sur au moins 2 prélèvements à 2-3 mois d’intervalle, sans anomalie de la concentration de thyroxine libre (T4L)", précise l’organisme. Elle est particulièrement observée chez les plus de 60 ans et les enfants.
  • L’avérée : présence de signes cliniques d’hypothyroïdie associée à une TSH > 4 mUI/L et une T4L basse.

Hypothyroïdie : 10 aliments qui réduisent les symptômes

Le traitement de l'hypothyroïdie passe par la prise quotidienne de médicaments à base d’hormones. Mais en complément, adapter le contenu de son assiette peut aussi aider. En effet, certains aliments soutiennent le bon fonctionnement de la glande thyroïde, tandis que d’autres soulagent les symptômes de la maladie. Voici 5 aliments à mettre au menu pour soutenir l’activité de votre glande thyroïdienne et limiter les symptômes de l’hypothyroïdie :

  1. Les poissons gras (saumon, sardine, maquereau…) : Riches en bons acides gras oméga-3 et en sélénium, ces derniers contribuent à limiter l'inflammation qui ralentit le fonctionnement de la glande thyroïde, limitent l’excès de mauvais cholestérol et réduisent le risque de maladies cardiaques ;
  2. Les céréales complètes : Riches en fibres, les céréales complètes améliorent le transit intestinal et luttent contre la constipation. Or, cette dernière fait partie des symptômes fréquents de l’hypothyroïdie. Attention néanmoins aux possibles interactions avec votre traitement médicamenteux : mieux vaut, dans ce cas, espacer de plusieurs heures l’ingestion d’aliments riches en fibre et la prise de vos médicaments ;
  3. Les fruits et légumes frais : En plus d’être une mine de vitamines et minéraux, les fruits et légumes sont aussi très faibles en calorie. En consommer à chaque repas permet de limiter la prise de poids, qui est un symptôme précoce de l’hypothyroïdie. Néanmoins, si votre pathologie est liée à une carence en iode, limitez les légumes crucifères, qui ont tendance à bloquer l’absorption de cet oligo-élément ;
  4. Les œufs : Les œufs contiennent de la vitamine B12 et du sélénium, deux nutriments essentiels au bon fonctionnement de la thyroïde ;
  5. Les fruits de mer : Les fruits de mer sont également riches en iode. Bigorneaux, langoustines, crevettes, homard et moules en contiennent tout particulièrement.

Hypothyroïdie et hyperthyroïdie : quelles différences ?

Au contraire de l'hypothyroïdie, l'hyperthyroïdie résulte d’une hyperactivité thyroïdienne qui entraîne une élévation des taux d’hormones thyroïdiennes et une accélération des fonctions vitales de l’organisme. Le seul point commun entre ces 2 pathologies est la fatigue. Hormis cela, les symptômes sont différents car il s’agit de 2 dérèglements de la thyroïde opposés. Ainsi, dans le cadre d’une hyperthyroïdie, les patients peuvent ressentir :

  • une accélération du rythme cardiaque et une augmentation de la tension artérielle
  • des palpitations dues à un rythme cardiaque anormal (arythmie)
  • de la transpiration et une sensation de chaleur excessive
  • des tremblements au niveau des mains
  • de la nervosité et de l’anxiété
  • des troubles du sommeil (insomnie)
  • une augmentation de l’activité malgré une fatigue et une faiblesse
  • des selles fréquentes, parfois associées à une diarrhée
  • des changements de règles chez les femmes

Étant donné qu’il s’agit de deux pathologies opposées, l'hyperthyroïdie et l'hypothyroïdie se traitent de différentes manières. Dans le premier cas, on va chercher à ramener à la normale le taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Cela passe par un traitement médicamenteux à vie. En revanche, pour l'hyperthyroïdie, il existe plusieurs moyens thérapeutiques, adaptés en fonction de la maladie. La principale méthode est l’utilisation d'antithyroïdiens, qui visent à réduire la production d’hormones par la thyroïde.

Sources

https://www.has-sante.fr/jcms/pprd_2974156/en/hypothyroidie-ressenti-du-patient-clinique-tsh-sont-essentiels

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hyperthyroidie/traitement

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-hormonaux-et-m%C3%A9taboliques/troubles-de-la-thyro%C3%AFde/hypothyro%C3%AFdie

Hypothyroïdie : 7 aliments que vous devriez ajouter à votre régime alimentaire, Presse Santé

Merci au docteur Alain Scheimann, endocrinologue, nutritionniste et diabétologue à Paris 13e

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