Définition : qu’est-ce que la constipation ?

La constipation est un ralentissement du transit intestinal entraînant une émission anormalement rare des selles. Même s’il n'existe pas de rythme « normal » de la défécation, la fréquence moyenne des selles est, selon les individus, de deux par jour à trois par semaine. Aussi ne parle-t-on généralement de constipation qu'à moins de trois selles par semaine.

Les critères de Rome 4

Les critères dits de "Rome IV" offrent une définition complète de la constipation. Afin de caractériser la constipation fonctionnelle, le patient doit présenter au moins deux des critères ci-dessous.

  • Efforts de poussée pour plus d’une défécation sur quatre ;
  • Selles en scybales (c'est-à-dire de petite taille, rondes et desséchées, comme celles des chèvres ou des moutons) ou dures pour plus d’une défécation sur quatre ;
  • Sensation d’évacuation incomplète pour plus d’une défécation sur quatre ;
  • Sensation d’anus fermé ou de blocage pour plus d’une défécation sur quatre ;
  • Manœuvres pour faciliter l'émission pour plus d’une défécation sur quatre (aide digitale, pression périnéale…) ;
  • Moins de trois selles par semaine.

Quels sont les différents types de constipation ?

La constipation occasionnelle

On parle de constipation occasionnelle ou passagère lorsqu’elle ne dure que quelques semaines et que le transit reprend une fréquence normale par la suite. Cette affection est très fréquente et a de nombreuses conséquences, notamment sur le périnée, et peut entraîner des fuites urinaires.

La constipation sévère

La constipation peut être qualifiée de sévère lorsque l’émission de selle est inférieure à une par semaine. Elle est généralement résistante aux différents traitements médicaux proposés.

La constipation chronique

À l’inverse d’une constipation dite aigüe, c'est-à-dire d’apparition brutale et de durée relativement courte, la constipation chronique s’installe dans la durée. Le caractère chronique de la constipation est retenu quand les symptômes évoluent depuis au moins 6 mois.

Habituellement, une constipation chronique est jugée sévère quand les malades présentent moins d’une selle par semaine, quand les symptômes résistent aux traitements laxatifs de première intention et entraînent une altération marquée de la qualité de vie.

Constipation : quelles sont ses causes ?

Une fois le diagnostic de constipation posé, il est essentiel d’en déterminer la cause car même si elle est sans gravité dans la grande majorité des cas, une constipation sévère peut parfois être la manifestation clinique d’une pathologie sous-jacente bien plus grave, comme le cancer du côlon.

Constipation et cancer du côlon

Les cancers colorectaux se développent souvent en silence, sans provoquer de symptôme particulier. Ils peuvent rester longtemps imperceptibles. Néanmoins, certains signes peuvent être révélateurs d’un cancer et doivent conduire à consulter son médecin traitant.

Parmi ces derniers, l’âge du patient (plus de 50 ans), une constipation installée, des antécédents familiaux et la présence de sang dans les selles. « Une alternance diarrhée-constipation constitue aussi un signe d’alerte » précise le Docteur Della Valle, médecin généraliste.

Constipation et alimentation

Dans la majorité des cas de constipation, l’alimentation est l’un des premiers leviers sur lequel il est possible d’agir. D’abord, parce que de nombreux aliments contiennent de l’eau et, ensuite, parce qu’ils sont une source potentielle de fibres alimentaires.

A l’inverse, l’insuffisance d’aliments riches en fibres est un facteur de risque important de constipation. Il en va de même pour le manque d’activité physique régulière.

Constipation et médicaments

La prise régulière de certains médicaments peut entraîner une constipation chronique. Il s'agit surtout des opioïdes (analgésiques, antitussifs), des anticholinergiques (certains antidépresseurs, antipsychotiques, médicaments de l'incontinence urinaire, antihistaminiques H1, etc.), des antagonistes du calcium. La notice de nombreux médicaments mentionne la constipation comme effet secondaire possible.

Quels sont les examens et analyses nécessaires en cas de constipation ?

La constipation n’est pas une maladie, mais un symptôme. La fréquence des selles peut être analysée en demandant au patient de tenir un calendrier des selles pendant 15 jours (horaires d'exonération, conditions, caractéristiques, etc.). Un examen clinique classique sera ensuite réalisé.

Aucun examen complémentaire standard ne doit être réalisé de façon systématique lors de la première consultation. Toutefois, si la constipation persiste, on peut demander un bilan biologique comprenant glycémie, calcémie, hémogramme avec CRP, dosage de la créatinine et de la TSH, et éventuellement pratiquer un toucher rectal.

La coloscopie n’est pas non plus nécessaire en première intention chez tous les malades qui consultent pour une constipation chronique. Le lavement baryté n’est pas recommandé, la coloscopie virtuelle n’a pas démontré son intérêt, du moins pour l’instant.

Photo illustrant la constipation chez un jeune enfant aperçue par rayon X

Quels sont les examens et analyses nécessaires en cas de constipation ?© Creative Commons

Auteur : James Heilman, MD - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/

Quelles sont les personnes à risque de constipation ?

La constipation est un trouble particulièrement fréquent qui peut toucher chaque individu. Toutefois, certaines personnes sont plus à risque que d’autres :

  • On note une prévalence de survenue de la constipation dans la population féminine. Les femmes seraient 3 fois plus susceptibles de souffrir de constipation que les hommes. Les causes hormonales pourraient expliquer cette prévalence, ainsi que la grossesse qui cause très souvent un ralentissement du transit intestinal.
  • Les enfants sont fréquemment constipés, avec un pic de prévalence autour de l’âge de 4 ans.
  • Le risque de constipation augmente aussi avec l’âge. À partir de 65 ans, on note une augmentation de la fréquence de la constipation pour les deux sexes confondus.
  • Enfin, les personnes sédentaires présentent plus de risque d’être constipées.

Quelle alimentation adopter en cas de constipation ?

En cas de constipation, modifier son alimentation est un des premiers réflexes à adopter. En effet, lorsque cette affection n’est pas causée par une pathologie sous-jacente, elle est le plus souvent le résultat de mauvaises habitudes alimentaires.

Une alimentation équilibrée permet généralement de libérer de la constipation :

  • Consommer des aliments riches en fibres alimentaires pour augmenter la fréquence des selles et améliorer leur consistance. Les fibres ont un effet sur le transit par leur capacité à augmenter l’arrivée d’eau dans le côlon, par un effet stimulant direct sur l’intestin, et/ou par leur fermentation par les bactéries. Cette fermentation peut être à l’origine d’une sensation de ballonnements, de distension abdominale et de gaz.
  • Privilégier les légumes verts et les fruits frais ;
  • Consommer de façon progressive, du pain ou des biscuits au son ou aux céréales complètes ainsi que des légumineuses ;
  • Eviter les aliments trop gras et trop sucrés ;
  • Boire de l'eau régulièrement et en quantité suffisante pour être bien hydraté (1,5 litre par jour minimum). Il est à noter que les eaux riches en magnésium sont recommandées pour leur rôle laxatif.

Il est recommandé d’augmenter progressivement sur deux semaines la quantité de fibres pour ne pas entraîner de douleurs ou un ballonnement et atteindre une consommation de 15 à 40 g par jour (25 g par jour sont en général suffisants).

Quels sont les aliments pour aller à la selle ?

Dans la majorité des cas de constipation, l’alimentation est l’un des premiers leviers sur lequel il est possible d’agir. "L’alimentation saine et relativement variée peut être l’une des clés pour éviter les problèmes de constipation", explique Philippe Chavanne dans son ouvrage Les Laxatifs naturels, publié aux éditions Alpen. "Les fibres alimentaires y jouent un rôle prépondérant."

Le choix est large :

  • Les légumineux, lentilles, haricots blancs, pois cassés, pois chiche ou fèves sont particulièrement conseillés ;
  • Les fruits secs, pruneaux, abricots secs, figues, noix, noisettes ou encore amandes possèdent une forte teneur en fibres et en sels minéraux. Seul bémol : ils sont particulièrement caloriques ;
  • Les céréales complètes, son de blé et d'avoine sont également très riches en fibres.
  • Les légumes verts favorisent le transit intestinal : choisissez les épinards, petits pois, céleri, fenouil, endive... ;
  • Les fruits frais, prunes, kiwi, fruits de la passion, framboise, mûre, groseille, raisin, goyave, orange, noix et noisettes fraîches sont également conseillés.

L'importance des fibres en cas de constipation

Essentielles au bon fonctionnement du transit intestinal, ce sont "les fibres alimentaires qui favorisent l’activité bactérienne dans le côlon et donnent du volume, mais aussi une certaine consistance, aux selles", explique l’auteur dans son livre. "Elles n’ont cependant pas de valeur nutritionnelle apparente."

Pour rappel, il en existe 2 types :

  • Les solubles : elles forment un gel dans l’intestin en absorbant l’eau en excès. Ce dernier permet d’épaissir le contenu de l’estomac et de retarder son passage dans l’intestin. Les fibres solubles participent également à l’équilibre de la flore intestinale ;
  • Les insolubles : généralement présentes dans les céréales, les fibres insolubles gonflent et restent en suspension dans le bol alimentaire. Elles aident à créer la sensation de satiété. Elles peuvent aussi avoir un effet laxatif.

Selon le site Vidal.fr, nous devons absorber "de 30 à 45 g de fibres par jour, dont une majorité issue des céréales" pour avoir un bon transit. Toutefois, il s’avère que les Français n’en mangent pas assez. En une centaine d'années, notre consommation de fibres est passée de 30 à 35 g par jour à 15 ou 20 g.

Quelles solutions contre la constipation ?

Au-delà de l’importance d’une alimentation adaptée en cas de constipation, plusieurs solutions existent :

Le lavement

Des laxatifs peuvent être administrés par voie rectale pour effectuer un lavement. Ils ramollissent les selles et déclenchent une contraction du rectum qui permet leur évacuation.

Ils sont généralement utilisés pour préparer le rectum avant certains examens endoscopiques ou radiologiques. Ils sont également utilisés dans le traitement de la constipation, notamment lorsque les selles s'accumulent dans le rectum et que les poussées répétées ne permettent pas de les évacuer. « On préconise dans ce cas, l’utilisation de micro-lavements » détaille la spécialiste.

Les suppositoires

Les suppositoires à la glycérine permettent généralement de faciliter l’élimination des selles.

Les médicaments laxatifs

Certains médicaments laxatifs peuvent être prescrits sur plusieurs semaines pour les patients atteints de constipation chronique. Ils permettent de rétablir un transit intestinal correct.

Il existe différents types de laxatifs avec des propriétés différentes. Par ailleurs, certains laxatifs possèdent des contre-indications et des recommandations particulières. Demandez conseil à votre pharmacien pour définir le type de laxatif le plus adapté à votre situation.

On distingue principalement, en fonction de leur moyen d'action :

  • les laxatifs osmotiques qui ramollissent les selles en attirant de l'eau dans l'intestin ;
  • les laxatifs de lest qui augmentent de volume en présence d'eau et modifient la consistance des selles ; ils nécessitent de boire beaucoup pour être actifs ;
  • les laxatifs lubrifiants qui facilitent l'émission des selles en favorisant le glissement et en ramollissant le contenu de l'intestin.

Attention, la prise régulière de certains laxatifs peut créer une accoutumance de l'intestin et augmenter le risque de constipation (même pour les médicaments à base de plantes). « Ils ne doivent pas être utilisés sur le long terme sans avis médical » note le Docteur Della Valle.

Les massages du ventre

Souvent conseillés pour les nourrissons qui souffrent de constipation, les massages abdominaux améliorent le transit. Ils restent cependant un complément à une alimentation variée et équilibrée pour soulager l’inconfort.

Les massages vont détendre les tissus pour améliorer le transit intestinal. Ils se focalisent sur le gros intestin aussi appelé côlon, et plus spécifiquement sur le côlon sigmoïde, la partie qui se situe juste avant le rectum et dans laquelle s’accumulent les selles avant d’être expulsées.

Le sport anti-constipation

La sédentarité est un facteur de risque de constipation. L’activité physique, par le mouvement qu’elle produit, contribue à un bon transit et stimule les « côlons paresseux ». Il est recommandé deux à trois heures de sport par semaine pour la santé en général. S’agissant de la marche, 20 à 30 minutes quotidiennes permettent d’améliorer rapidement les désagréments d’une constipation passagère.

Les 5 étirements anti-constipation

Ne vous ruez pas directement sur les médicaments en cas de constipation. Au-delà de l'alimentation, de nombreuses postures participent au bien-être intestinal en relançant le transit. Quelques minutes par jour avec un tapis de sol et une tenue confortable peuvent vous aider à rétablir un confort intestinal.

Si pour vous la constipation reste un désagrément ponctuel et de l’ordre de la gêne, la rédaction vous conseille de tester ces cinq positions pour vous soulager.

  • La position de l'enfantLes 5 étirements anti-constipation© Istock

Cela permet d’étirer les muscles du bas du dos, de ralentir le rythme cardiaque en se recentrant sur soi, et également d’aider le transit à faire son travail.

Pour la réaliser, placez-vous à genoux au sol avec les pieds écartés de la largeur des hanches. Inspirez puis expirez très lentement en abaissant le haut du corps vers le sol et entre les genoux, tout en étirant les bras vers l’avant jusqu’à poser la tête au sol. Restez dans cette position pendant plusieurs longues et douces respirations.

  • La posture du papillon

Les 5 étirements anti-constipation© Adobe Stock

Assez simple à réaliser, cet étirement permet d’ouvrir les hanches.

Asseyez-vous sur le sol en joignant la plante des pieds l’une contre l’autre. Redressez votre colonne vertébrale en regardant bien droit devant vous, et enracinez-vous dans le sol en appuyant sur vos genoux à l’aide de vos mains. Tenez la position pendant une minute en inspirant et expirant profondément. Vous pouvez aller plus loin dans l’exercice en approchant vos pieds de la taille et en pliant la moitié supérieure du corps sur les hanches.

  • La position du chat-vache

Les 5 étirements anti-constipation© Adobe Stock

Cette position de yoga est accessible au plus grand nombre.

Mettez-vous à quatre pattes, les jambes légèrement écartées de la largeur du bassin et les mains à plat au sol et écartées de la largeur des épaules. Le dos est droit, la colonne vertébrale est en position neutre.

Commencez avec le Chat : inspirez puis expirez en cambrant doucement le dos, le regard vers le bas. Essayez de contracter au maximum le plancher pelvien.

Continuez avec la Vache :inspirez en poussant le bassin vers le haut pour étirer votre colonne vertébrale, avec la tête et le cou vers le haut.

Répétez l’exercice pendant deux à trois minutes, en jouant avec la respiration.

  • La posture du sphinxLes 5 étirements anti-constipation© Adobe Stock

Allongez-vous sur le ventre face au sol, les bras de chaque côté du corps et les gros orteils serrés l’un contre l’autre. Coudes pliés, placez les avant-bras de façon parallèle l’un à l’autre tout en poussant la poitrine vers l’avant. Le bassin doit rester bien ancré dans le sol. Tenez quelques minutes dans cette position en réalisant de longues respirations.

  • La posture du bébé heureuxLes 5 étirements anti-constipation© Adobe Stock

Allongez-vous sur le dos et ramenez les genoux vers votre poitrine. La plante des pieds doit faire face au plafond pour que vous puissiez attraper vos orteils en gardant les genoux écartés sur la poitrine. Une fois la position trouvée, basculez lentement votre corps de droite à gauche en respirant profondément pendant quelques minutes.

Boire une bonne quantité d'eau

En réalité, une bonne hydratation permet d'éviter les difficultés à déféquer, mais elle ne constitue pas une solution au problème de constipation en soi.Elle améliore la consistance des matières fécales, facilitant ainsi la défécation.

Les remèdes naturels

En complément des mesures hygiéno-diététiques suscitées, certains remèdes naturels peuvent être utilisés pour soulager l’inconfort dû à la constipation.

  • Les huiles de lin et d’olive

Une cuillère à soupe en complément d’une alimentation adaptée aiderait à limiter la constipation. Les graines de lin trempées plusieurs heures dans l’eau ont aussi un effet intéressant contre la constipation, grâce à leurs mucilages.

  • Le psyllium

Comme les graines de lin, celles du psyllium comptent parmi les mucilages les plus efficaces et peuvent être mises à profit en cas de constipation, à raison d'un sachet ou d'une cuillerée à soupe 1 à 2 fois par jour en moyenne.

  • L’eau riche en magnésium

Les eaux riches en magnésium comme l’Hépar, aident à stimuler les muscles participant à l’évacuation des selles.

  • Les probiotiques

Sachez que certains probiotiques permettent d'agir sur la constipation. C'est notamment le cas pour les lactobacillus et les bifides. Une bonne idée en complément des mesures hygiéno-diététiques.

Comment réagir en cas de constipation ?

Le site de l’Assurance Maladie présente un récapitulatif des situations possibles face à la constipation. En effet il est important de savoir évaluer le degré de gravité de cette dernière et adopter les bons gestes en fonction de son état.

J’applique les conseils pratiques, je prends si besoin des médicaments en automédication et je surveille mon état si :

  • Je souffre de constipation depuis quelques jours sans autre symptôme, et je suis dans un contexte particulier favorisant la constipation : voyage, changement d’habitudes alimentaires.
  • J’ai un nouvel épisode de constipation semblable à un précédent, j’ai déjà eu un bilan et mon médecin m’a expliqué la cause et les mesures à prendre.
  • En cas de doute, je contacte mon médecin traitant.

Je consulte mon médecin traitant dans les jours qui viennent si :

  • J’ai plus de 50 ans et la constipation est d’apparition récente et d’emblée importante ;
  • J’ai du sang dans mes selles ;
  • Je suis suivi pour une maladie chronique du côlon (maladie de Crohn par exemple) ;
  • J’ai une maladie chronique autre ;
  • Je suis constipée pendant ma grossesse ou lors de l'allaitement ;
  • J'ai d’autres symptômes qui accompagnent la constipation : douleurs abdominales qui ne passent pas, présence de glaires dans les selles, épisodes de diarrhée alternant avec la constipation ou impossibilité de retenir ses selles ;
  • Je n’ai jamais eu de problème de constipation et une constipation est apparue sans raison apparente et elle ne cède pas spontanément ;
  • Je perds du poids ;
  • Je prends des médicaments qui favorisent la constipation ;
  • Malgré toutes les mesures hygiéno-diététiques que j’ai prises, la constipation ne passe pas.

Je consulte mon médecin traitant dans la journée si :

  • Je suis constipée, j’ai de la fièvre et de fortes douleurs dans le ventre.

Je contacte sans tarder le service d’aide médicale d’urgence 15 ou 112 si :

  • Je vomis, j'ai des douleurs abdominales et je ne parviens plus à émettre des gaz.

Quelles sont les évolutions possibles de la constipation ?

L’évolution dépend du type de constipation rencontrée :

La constipation disparaît

Une constipation passagère disparaît, le plus souvent, en même temps que sa cause (voyage, prise de médicament), ou grâce à une bonne hygiène alimentaire.

La constipation chronique quant à elle, lorsqu’elle est bien traitée, évolue également vers la guérison. En effet, lorsque la constipation est la conséquence d’une affection particulière, son amélioration passe par le traitement de la maladie en cause.

La constipation se complique

En l’absence de prise en charge, des complications peuvent survenir. Les complications les plus fréquemment rencontrées sont des efforts répétés de poussée qui aggravent des hémorroïdes ou des fissures anales.

D'autres complications peuvent apparaître, en particulier chez la personne âgée. Quelles sont-elles ?

La réponse du Docteur Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste :

"Une occlusion intestinale (arrêt des gaz et de selles) due à la présence d’un fécalome, qui est constitué d’un amas de selles dures, bloqué dans le rectum. Le fécalome est fréquent chez la personne âgée et peut être récidivant. Il doit être recherché par la pratique d’un toucher rectal en cas de symptômes d’occlusion intestinale".

  • Une incontinence anale (émission involontaire de gaz ou de selles) ;
  • Une rétention urinaire (impossibilité d'uriner alors que la vessie est pleine) due à l'accumulation de selles dures dans le rectum qui comprime les voies urinaires ;
  • Une ulcération rectale, responsable de rectorragies.

Il est à noter que la prise abusive de laxatifs peut entraîner des complications et notamment vous exposer à :

  • Un risque d’accoutumance qui augmente le phénomène de constipation, plutôt que de le régler ;
  • Un risque de perte de capacité de votre tube digestif à absorber les nutriments (due à l'accélération de la vitesse de passage des aliments dans le tube digestif) ;
  • Un risque de perte d'eau, de vitamines et de sels minéraux (en particulier le potassium) par les selles.

Comment prévenir la constipation ?

Des règles d’hygiène de vie simples permettent de prévenir la constipation, qu’elle soit occasionnelle ou chronique.

Adopter une alimentation riche en fibres

Contrairement aux aliments d’origine animale qui ne contiennent pas de fibres alimentaires, les aliments d’origine végétale en contiennent tous.

Il faut distinguer les fibres insolubles qui permettent de prévenir la constipation en absorbant beaucoup d’eau, ce qui augmente le volume des selles et stimule les contractions de l’intestin, et les fibres solubles qui aide à prévenir la constipation en absorbant l’eau et en créant un gel. Elles contribuent également à contrôler la glycémie et à abaisser le taux de cholestérol.

Boire suffisamment

Que ce soit par la consommation d’eau ou d’aliments liquides, il est recommandé d’absorber 2 à 3 litres de liquide par jour.

Pratiquer une activité physique régulière

De manière générale, l’activité physique a une influence sur les muscles abdominaux et favorise par là-même le transit intestinal.

Répondre au besoin d’aller à la selle dès qu'il se présente

Il est essentiel de ne pas se retenir d’aller à la selle. Environ 30 minutes après avoir mangé, les intestins entrent dans une vague de contractions qui a pour but d’évacuer les selles présentes. Il s’agit d’un réflexe naturel qu’il convient de ne pas contrer.

Enfin, un stress émotionnel important peut entraîner une constipation. Il est essentiel de ne pas ignorer ce phénomène.

Sites d'informations et associations

Société Nationale Française de Gastro-Entérologie

Sources

Le site de l'Assurance Maladie sur la constipation

Entretien avec le Docteur Anne-Christine Della Valle

Association Française Médicale Continue en Hépato-Gastro-entérologie

Les Laxatifs Naturels, Philippe Chavanne aux éditions Alpen

Les fibres alimentaires, du volume utile, Vidal, 16 septembre 2020