MICI, dépression, polyarthrite rhumatoïde : le nerf vague peut les soigner

Publié par La Rédaction Médisite
le 06/10/2025
Dépression et nerf vague
Istock
Image d'illustration
Le nerfs vague est bien plus qu’une fibre nerveuse. Ce lien crucial entre le cerveau et les organes est une autoroute d'information. Son activation ouvre des perspectives majeures contre les maladies chroniques.
 

Longtemps sous-estimé, le nerf vague est bien plus qu'un simple régulateur du stress ou de la digestion. Des études scientifiques récentes révèlent son rôle dans le contrôle de l'inflammation, de l'immunité et même de l'humeur. Son implication dans la communication entre les organes et le cerveau ouvre des perspectives thérapeutiques qui intriguent les spécialistes. Véritable autoroute de l'information corporelle, ce "super-nerf" s'impose comme une cible de choix pour obtenir un soutien complémentaire face à la dépression résistante, aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) ou à la polyarthrite rhumatoïde.

Le pouvoir majeur du nerf vague réside dans sa capacité à moduler la réponse immunitaire du corps. Ce mécanisme, connu sous le nom de réflexe cholinergique anti-inflammatoire, agit comme un véritable frein d'urgence.

Lorsqu'il détecte des signaux inflammatoires, le nerf vague libère un neurotransmetteur : l'acétylcholine. Cette molécule commande aux cellules immunitaires, comme les macrophages, de cesser la production de substances pro-inflammatoires puissantes. En désactivant cette cascade, il empêche l'inflammation de devenir incontrôlée et de s'installer durablement.

Une piste sérieuse contre les maladies auto-immunes

Cette fonction régulatrice explique pourquoi la recherche explore activement la relation entre le nerf vague et l'inflammation chronique. Des travaux pionniers, comme ceux menés par le Pr Bruno Bonaz au CHU de Grenoble sur la maladie de Crohn, montrent des résultats encourageants.

La stimulation du nerf vague a permis d'obtenir des rémissions cliniques et biologiques chez une partie des patients. De même, des études sur la polyarthrite rhumatoïde ont démontré qu'une stimulation électrique pouvait réduire significativement les symptômes. Pour ces pathologies, où le système immunitaire s'attaque à l'organisme, agir sur le nerf vague offre une approche non médicamenteuse pour rétablir un équilibre et tempérer la réponse inflammatoire.

Son rôle à jouer dans la dépression résistante

Au-delà de son rôle immunitaire, la stimulation du nerf vague offre des bienfaits pour la santé mentale. La neurostimulation vagale pour la dépression résistante est d'ailleurs un traitement intéressant pour les patients qui ne répondent pas aux approches conventionnelles.

Un nouvel essai clinique est actuellement en cours au CHU de Nantes. "Quand ce nerf dysfonctionne, il est associé à des troubles, notamment des troubles psychiatriques, comme les dépressions résistantes. Intervenir dessus, ça va permettre d'agir sur ces dysfonctionnements. On peut attendre une amélioration vraiment nette dans plus de 50% des cas. Donc on est là pour garder l'espoir", explique sur France Info, le professeur Anne Sauvaget, psychiatre au CHU de Nantes.

Son efficacité repose sur un double mécanisme : elle module l'activité des neurotransmetteurs essentiels à l'humeur, comme la sérotonine et la noradrénaline, mais elle réduit aussi le niveau d'inflammation général du corps, un facteur de plus en plus reconnu dans les troubles dépressifs. Si les effets ne sont pas immédiats, cette thérapie offre une amélioration progressive et surtout durable.

Comment tonifier son nerf vague au quotidien ?

Le nerf vague est le pilier de communication de l'axe intestin-cerveau. Il permet à l'organisme de réguler ses fonctions autonomes. Bonne nouvelle : ce tonus peut s'entretenir. Il est possible d'améliorer son tonus vagal naturellement grâce à des techniques accessibles.

Des pratiques comme la respiration lente et profonde, la cohérence cardiaque, la méditation ou encore le yoga ont prouvé leur capacité à activer le système nerveux parasympathique et donc à renforcer l'activité de ce précieux nerf. L'exercice physique régulier participe également à cette régulation, contribuant à un effet anti-inflammatoire global.

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