Mauvaise haleine : cinq odeurs qui trahissent un problème de santé

Publié par La Rédaction Médisite
le 16/11/2025
Halitose
Istock
Communément associée à un simple manque d’hygiène bucco-dentaire, la mauvaise haleine, ou halitose, est dans la grande majorité des cas une affaire de bouche. Pourtant, lorsqu'elle résiste au brossage et devient permanente, elle peut indiquer un problème de santé plus grave.
 

Dans 85 à 90 % des cas, l'halitose provient de la cavité buccale. Elle est le résultat de la dégradation de protéines par des bactéries, principalement sur la langue et dans les poches parodontales. Ce processus libère des composés sulfurés volatils, responsables de l'odeur caractéristique d'œuf pourri. Toutefois, lorsque l'origine est extra-orale, le mécanisme est différent. L’odeur ne vient plus de la bouche, mais des poumons qui expulsent des substances anormales circulant dans le sang. La mauvaise haleine issue de ces métabolites volatils est souvent tenace et ne peut être masquée par une simple hygiène dentaire.

Décrypter les cinq odeurs d'alerte

Une haleine douceâtre et fruitée, rappelant la pomme reinette ou l'acétone, est un symptôme majeur de l'acidocétose diabétique. Cette complication aiguë survient lors d’une hyperglycémie sévère, où le corps, privé d'insuline, brûle les graisses et produit des corps cétoniques. Cette manifestation de la mauvaise haleine associée au diabète par l'acétone est une urgence médicale.

Par ailleurs, une odeur d'haleine qui évoque l'ammoniac ou l'urine est un signe classique d'insuffisance rénale avancée. Les reins défaillants ne filtrent plus correctement l'urée, qui s'accumule dans le sang et se dégrade en ammoniac, lequel est ensuite expulsé par la respiration.

Une autre signature olfactive inquiétante est l'odeur douceâtre et moisie, parfois comparée à celle du poisson cru. Appelée foetor hepaticus, ou "haleine des morts", elle est caractéristique d'une insuffisance hépatique grave comme une cirrhose. Cette odeur du foie en souffrance provient de composés soufrés que l'organe malade ne parvient plus à métaboliser.

Enfin, une odeur acide et amère persistante dans l'haleine est souvent liée au reflux gastro-œsophagien (RGO). Elle est causée par la remontée du contenu de l'estomac dans l'œsophage. Plus rarement, une odeur fécale peut indiquer une occlusion intestinale ou un déséquilibre majeur du microbiote.

Du symptôme bénin au signal d’alarme

Il est essentiel de distinguer une halitose passagère d'un signe pathologique. Avoir mauvaise haleine le matin au réveil est un phénomène normal, dû à la diminution de la salive pendant la nuit. De même, une haleine chargée après un repas à base d'ail ou la consommation d'alcool est transitoire.

Le véritable signal d'alerte est une odeur anormale et permanente, qui ne disparaît pas malgré un brossage méticuleux des dents et de la langue.

La consultation devient impérative lorsque cette odeur spécifique (fruitée, ammoniacale, moisie) s'accompagne d'autres symptômes généraux. Une soif intense, une fatigue inhabituelle, des nausées, une perte de poids inexpliquée ou un essoufflement sont des drapeaux rouges qui doivent motiver une visite chez le médecin sans tarder.

La démarche initiale consiste à consulter un dentiste pour éliminer une cause buccale. Si aucune anomalie n'est trouvée, il orientera le patient vers un médecin généraliste qui pourra, si nécessaire, faire appel à un spécialiste comme un gastro-entérologue, un néphrologue ou un endocrinologue pour identifier la pathologie en cause.

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