Bouche sèche la nuit : vos médicaments en cause ?
La sécheresse buccale, ou xérostomie, désigne une diminution de la production de salive qui s'intensifie naturellement durant le sommeil. Ce phénomène touche jusqu'à 20 % de la population générale et plus de 30 % des personnes âgées de 65 ans et plus. Les symptômes incluent une sensation collante dans la bouche, des difficultés à avaler, une mauvaise haleine persistante et des lèvres gercées au réveil. Et parmi les principaux coupables de la xérostomie se trouve en bonne place de nombreux médicaments.
Bouche sèche : plus de 500 médicaments pointés du doigt
Les recherches scientifiques identifient plus de 500 médicaments susceptibles de provoquer une sécheresse buccale, en particulier la nuit. L’impact des médicaments sur les glandes salivaires est principalement lié à une perturbation du système nerveux autonome, responsable de la régulation naturelle de la production salivaire pendant les phases de repos nocturne. Plusieurs catégories de médicaments sont plus spécifiquement en cause.
Les antidépresseurs : premiers responsables identifiés
L'amitriptyline, la fluoxétine, la sertraline, la duloxétine et la venlafaxine figurent parmi les plus fréquemment incriminés. Ces médicaments agissent sur les neurotransmetteurs, modifiant indirectement la stimulation des glandes salivaires et provoquant cette sensation d'inconfort nocturne qui perturbe la qualité du sommeil.
Les antihistaminiques : des alliés contre les allergies, des ennemis de la salive
La cétirizine, la doxylamine, la prométhazine et les marques commerciales comme Clarityne ou Zyrtec possèdent des propriétés anticholinergiques qui bloquent certains récepteurs nerveux. Cette action, bénéfique contre les réactions allergiques, réduit simultanément la production salivaire, particulièrement marquée durant les heures nocturnes.
Le diurétiques : quand l'hypertension assèche la bouche
Ces médicaments, prescrits par exemple pour réguler la tension artérielle, augmentent l'excrétion d'eau et de sels minéraux par les reins. Cette déshydratation générale affecte tous les tissus, y compris les glandes salivaires, réduisant leur capacité de production pendant la nuit, période où l'organisme compense naturellement moins bien la perte hydrique.
Les bronchodilatateurs : respirer mieux, saliver moins
Les bronchodilatateurs, qu'ils soient inhalés ou administrés par voie orale, exercent parfois des effets systémiques inattendus. Leur action sur le système nerveux sympathique peut perturber l'équilibre hydrique buccal, créant cette sensation désagréable de gorge sèche qui réveille fréquemment les patients asthmatiques durant leurs nuits.
Même si vous identifiez un de ces médicaments comme responsable de votre problématique de bouche sèche, n’interrompez jamais votre traitement sans supervision médicale. Votre médecin peut envisager des ajustements posologiques, proposer des alternatives thérapeutiques ou rechercher d'autres causes à votre sécheresse buccale, comme le syndrome de Gougerot-Sjögren ou le diabète.
Les facteurs aggravants : l'environnement nocturne en question
L'alcool, le tabac et la caféine amplifient considérablement la xérostomie. La respiration buccale nocturne, souvent liée à une congestion nasale, accélère l'évaporation de l'humidité résiduelle.
L'air sec des chambres chauffées ou climatisées accentue ce phénomène. Maintenir un taux d'humidité optimal grâce à un humidificateur et privilégier une hydratation régulière en petites quantités constituent des mesures d'accompagnement essentielles. Pensez à boire de petites gorgées d'eau régulièrement, mâcher des gommes sans sucre pour stimuler la salivation, utiliser des substituts salivaires et maintenir une hygiène bucco-dentaire rigoureuse. Ces mesures préventives réduisent aussi significativement les risques de caries et d'infections associées à la xérostomie nocturne.
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