
Petites fuites mais grands tourments : l’incontinence urinaire a un lourd retentissement sur la qualité de vie des concerné.es. D’après le site de l’Assurance Maladie, elle concerne au moins 2,6 millions de personnes de plus de 65 ans. Si elle est surtout présente chez les seniors, elle peut également toucher les plus jeunes, par exemple à la suite d’une grossesse, de prolapsus génital, d’un cancer de la prostate chez l’homme, ou encore d’une intervention chirurgicale au niveau de l’abdomen… On parle alors d’incontinence urinaire d’effort (lorsque les fuites surviennent après un rire, un éternuement, une toux ou de l’exercice).
Comment soigner l'incontinence urinaire ?
Face à la fuite, pas d’issue ? Nenni, des solutions existent. Vous pouvez considérer différentes méthodes, dépendamment de l’origine de vos maux. Si vous êtes une femme souffrant d’incontinence urinaire d’effort, vous pouvez par exemple envisager une rééducation périnéo-sphinctérienne, réalisée par un kinésithérapeute ou une sage-femme. Cette méthode n’est pas le propre de la jeunesse, contrairement aux idées reçues : même les personnes âgées peuvent s’orienter vers la rééducation périnéale. Outre la rééducation, il existe également des dispositifs médicaux pour aider
L’application locale d’estrogènes pour l’incontinence urinaire
Si votre incontinence urinaire d’effort est liée à votre ménopause, il vous est possible de mettre en place un traitement à base d’estrogènes, à appliquer par voie locale. En effet : l’arrêt des règles entraîne une diminution d’oestrogènes, qui affaiblit vos muscles, notamment le plancher pelvien. L’objectif du traitement sera donc de renforcer les muscles, et limiter votre inconfort lié aux fuites ! Prescrite pendant deux mois, ce traitement n’est efficace qu’avec la synergie d’une rééducation périnéale.
Fuites urinaires : la pose de bandelettes sous-urétrales
Dans le cas de muscles trop relâchés, il peut vous être recommandé de vous faire poser une bandelette sous-urétrale. Ce dispositif est un petit treillis en polypropylène implanté chirurgicalement pour traiter l'incontinence urinaire d’effort chez la femme. Placée sous l'urètre, elle soutient ce dernier afin de prévenir les fuites urinaires lors d’efforts. Cette technique mini-invasive est couramment utilisée et offre de bons résultats. Elle a toutefois été à l’origine de polémiques : de nombreuses patientes se sont plaintes d’effets indésirables et de complications douloureuses et pesantes… En exemple, Anne-Laure, qui s’est confiée à Medisite sur son enfer suite à l’opération de la bandelette urinaire.
Un électrostimulateur périnéal : traitement de l'incontinence
Autre solution : un électrostimulateur périnéal. Ce dernier est un dispositif médical qui envoie de légères impulsions électriques à des nerfs ou muscles impliqués dans le contrôle de la vessie. Il peut être implanté (comme un neurostimulateur sacré) ou externe (électrostimulation périnéale). L’objectif est de renforcer les muscles du plancher pelvien ou de moduler les signaux nerveux pour améliorer le contrôle urinaire. Ce traitement est souvent utilisé en cas d’échec des thérapies classiques. Il existe également l’électrostimulation via le nerf tibial, comme nous le témoignait Sarah, souffrant de vessie hyperactive.
Injections d’implants vaginaux de renfort contre l’incontinence
Une des chirurgies les plus répandues est la pose d’implants de renforts, posés par voie vaginale. Ces injections sont réalisées sous anesthésie locale. Comme les bandelettes, ces implants semi-résorbables contribuent à soutenir le canal de l’urètre et, par conséquent, faciliter la rétention d’urine. L’implant vaginal est une solution temporaire, contrairement aux bandelettes.
Comment calmer les spasmes de la vessie ?
La réponse se trouvera peut-être dans votre trousse à pharmacie. Les médicaments anticholinergiques sont utilisés pour calmer une vessie trop active, qui provoque des envies fréquentes ou urgentes d’uriner. Concrètement, ils agissent en réduisant l’hyperactivité des muscles de la vessie, ce qui aide à mieux la contrôler. Ces traitements peuvent être proposés dès le début ou après l’échec d’une rééducation périnéale ou d’un changement des habitudes (comme limiter le café ou réorganiser les horaires des toilettes). Leur efficacité est modeste mais réelle, surtout si on les associe à une thérapie comportementale (thérapie visant à mieux . Les premiers effets peuvent se faire sentir après quelques semaines, d’où l’importance de poursuivre le traitement au moins 5 à 8 semaines s’il est bien supporté. Toutefois, ces médicaments ne sont pas sans effets secondaires, notamment chez les personnes âgées : bouche sèche, constipation, troubles de la vision ou de la mémoire, voire confusion. Leur usage demande donc un suivi attentif, surtout chez les seniors.
Traitement de l'incontinence
Outre ce catalogue de soins, de nouvelles méthodes émergent pour soulager l’incontinence urinaire, comme par exemple l’injection de toxine botulique. De votre côté, si vous ne savez pas vers quoi vous tourner, n’hésitez pas à demander votre médecin traitant, qui saura vous orienter.