Démence : 5 tests cognitifs simples à faire à la maison pour évaluer la mémoire d'un proche

La démence effraie autant la famille que la personne concernée. Cette maladie insidieuse s’installe progressivement et les signes ne sont pas toujours évidents à identifier. Avant toute chose, il est fondamental d'adopter la bonne posture. L'objectif n'est pas de poser un diagnostic, mais d’apporter des faits concrets. Se transformer en examinateur en lançant des "je vais te tester" ne ferait qu'engendrer une anxiété ou du déni. Le rôle de l'aidant est de repérer des difficultés potentielles touchant la mémoire récente, la capacité à planifier ou l'orientation dans le temps et l'espace. La règle d'or est simple : noter la date, la situation, ce qui a été demandé et la réponse obtenue, sans corriger ni émettre de jugement.

Des mini-évaluations intégrées dans le quotidien

Le quotidien offre de multiples occasions pour évaluer discrètement la mémoire d'un proche. Durant un repas, par exemple, il est possible d'adapter le principe du test des 5 mots de Dubois. Au début de l'échange, énoncez cinq mots sans lien logique, comme "musée", "limonade", "sauterelle", "passoire" et "camion", puis demandez à votre proche de les répéter. Engagez ensuite la conversation sur un tout autre sujet pendant une dizaine de minutes. À la fin du repas, demandez-lui simplement s'il se souvient des mots cités plus tôt. En cas d'oubli, un indice ("Quel était le nom de l'animal ?") permet de voir si l'information est accessible avec une aide.

Une autre situation pertinente est la gestion d'une tâche administrative. Proposer de dessiner une petite horloge sur un carnet pour noter un futur rendez-vous, par exemple à 10h10, devient une adaptation informelle du fameux test de l'horloge à la maison. Cette tâche mobilise les fonctions exécutives, l'organisation spatiale et la capacité à exécuter un geste précis. L'observation portera sur le positionnement des chiffres sur le cadran, leur ordre et la position correcte des deux aiguilles. Des difficultés dans cette tâche simple peuvent parfois être corrélées à une altération de compétences plus complexes, comme la conduite automobile.

Observer le langage et l’orientation

L'évaluation ne se limite pas à des exercices structurés. Une simple promenade dans un quartier familier peut révéler des informations précieuses. Questionner de manière naturelle sur le jour, la date ou le mois permet de vérifier l'orientation temporelle. En simulant une hésitation ("J'ai un doute, doit-on tourner ici pour aller à la boulangerie ?"), on peut observer sa capacité à se repérer dans l'espace ou à corriger une erreur. Une confusion persistante dans un environnement habituellement maîtrisé est un signal à ne pas négliger. Ces moments permettent de repérer d'éventuels signes précoces de troubles comme la maladie d'Alzheimer.

Le langage et le jugement sont également des sphères cognitives à observer. Lors d'une activité manuelle comme la cuisine ou le bricolage, la difficulté à nommer un ustensile ("passe-moi le truc") ou à suivre des instructions en plusieurs étapes peut indiquer une fragilité. De même, un désintérêt soudain pour l'actualité ou des difficultés à évaluer les conséquences d'une décision financière simple peuvent traduire une altération du jugement.

Quand et comment passer le relais au médecin ?

Ces observations, consignées dans un carnet dédié, n'ont de valeur que si elles sont transmises à un professionnel. La question à se poser ? Quand consulter pour des troubles de la mémoire. Une accumulation d'exemples montrant une répétition des difficultés ou une dégradation, justifie une prise de rendez-vous. Présenter ces notes au médecin traitant lui donnera une base pour orienter son propre examen ou décider d'une consultation spécialisée. Il est aussi important de garder à l'esprit que le stress ou l'anxiété peuvent temporairement affecter les capacités cognitives. Une approche sereine est donc la meilleure alliée pour accompagner son proche dans ces moments de doutes.