Haut de France : de la matière fécale détectée dans l’eau potableIstock

Quinze communes du nord-ouest de l’Oise (60) sont concernées. Selon un communiqué de la préfecture de l’Oise, l’Agence Régionale de Santé des Hauts de France (ARS) vient de signaler la présence d’une pollution microbiologique d’origine fécale dans l’eau censée être potable. La découverte a été faite à l’occasion d’un prélèvement réalisé dans le cadre du contrôle sanitaire règlementaire par l’ARS le samedi 5 octobre 2019.

La préfecture invite ainsi les usagers à ne surtout pas consommer l’eau de l’ensemble du réseau exploité par le syndicat d’eau de Blargies (Oise), même bouillie pour tout usage alimentaire ou brossage des dents. Cette pollution, d’origine fécale, " rend l’eau distribuée impropre à la consommation humaine ", annonce la préfecture.

Elle reste néanmoins utilisable pour la vaisselle, lavage du linge ou encore l’hygiène corporelle.

Les communes concernées

En attendant de connaître l’origine de cette contamination, une distribution de bouteille d’eau est organisée. En tout, 15 communes sont concernées, soit environ 4000 personnes.

Sont mentionnées : Lannoy-Cuillère, Saint-Valéry-sur Bresle, le hameau d’Hennicourt (à Abancourt), le hameau de la Raiderie et celui du Petit Moliens (Blargies), Broquiers, Moliens, Monceaux-l’Abbaye, Romescamps, le hameau de Marcoquet (Saint-Arnoult), Saint-Thibault, le hameau de Petit Sarsus, Escles-Saint-Pierre, Fouilloy, le hameau de Saint-Clair à Hescamps (Somme) et Criquiers (Seine-Maritime).

"Ce que l'on sait de manière certaine c'est qu'il y a eu une sous-chloration de l'eau, c'est à dire qu'elle n'a pas été assez désinfectée et donc cela peut expliquer la prolifération de bactéries", explique le Docteur Mohamed Si Abdallah.

"Il y a eu par la suite une sur-chloration, l'eau a été désinfectée, mais en attendant de nouveaux résultats, elle est impropre à la consommation", poursuit le médecin de l'ARS Hauts-de-France.

Un lien avec l’incendie Lubrizol à Rouen ?

Difficile de ne pas faire le lien avec l’incendie de l’usine Lubrizol, survenue le 26 septembre dernier à Rouen, à moins de 200 km du département de l’Oise. Or, selon le médecin de l’ARS, cette pollution n’est absolument pas liée à l’incendie de l’usine Lubrizol.

"Il ne peut pas y avoir de lien direct ou indirect, c'est un phénomène que l'on connaît, qui n'est pas très fréquent mais cela arrive. Pour l'instant l'enquête est en cours pour essayer de comprendre les raisons de cette contamination bactériologique. Cela peut être dû à plein de choses : des travaux, peut-être une fuite, ou des fortes pluies...", affirme le Docteur Mohamed Si Abdallah.

Néanmoins, le doute était permis. Des photos et des vidéos avaient récemment circulé sur Twitter. Ces dernières affichaient un liquide noirâtre s’écoulant du robinet de certains riverains à Rouen.

La préfecture et l'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie avaient assuré que l’eau de l’agglomération était parfaitement potable. Elles avaient expliqué que seulement “deux signalements ont été effectués” auprès des autorités de santé. Et “après vérification”, ils “n’ont pas été confirmés”, ce qui signifie que l’eau n’était pas (ou plus) trouble lorsqu’ils se sont rendus sur place.

En outre, Fabrizio Pariselli, directeur adjoint de l'Unité de Prévention du risque chimique du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) nous assurait la semaine passée que ces incidents n’avaient rien à voir avec l’incendie. "Seules deux personnes ont constaté une eau noirâtre. Si cela avait été une conséquence de l’incendie, tous les habitants de la ville auraient été touchés. Il pouvait donc s’agir de dommages causés par des travaux par exemple. Mais aucun rapport avec Lubrizol", détaillait l’expert contacté par Medisite.

Quant à l’eau polluée dans l’Oise, nous ne sommes actuellement pas en mesure de déterminer les causes exactes.

Sources

De la matière fécale dans l’eau potable, quinze communes de l’Oise touchées, Le Monde, 5 octobre 2019